Le dompteur de lions

dompteurJ’ai un rapport aux polars à peu près équivalent à celui que j’ai avec les burgers. Manger sain, des fruits et légumes, cuisinés pendant des heures, c’est bien mais des fois t’as une furieuse envie de burger et de frites. Alors tu te passes l’envie, tu t’arrêtes chez Donald, ou (quand t’es riche) tu commandes chez Guy & Sons, et tu baffres, tu engloutis, et quand t’as finis, t’es ballonné et tu regrettes. Mais il fallait en passer par là, question de survie, jusqu’à la prochaine crise de manque. Bon ben avec les polars c’est pareil. J’en lis peu, mais ça me prend d’un coup, quand je n’arrive plus à lire deux pages d’affilée d’un autre livre. Alors j’engloutis, je baffre, je passe la journée sur le canapé et j’enfile chapitre après chapitre jusqu’au dénouement final. Plus sérieusement, cette lecture boulimique a le mérite de me permettre de me reconcentrer sur l’exercice la lecture, d’en retrouver l’envie, de relancer la machine lorsqu’elle est grippée.

J’ai donc jeté mon dévolu sur Le dompteur de lions, prêté par ma mère qui l’avait trouvé horrible (du coup elle me le refile, sympa vous noterez). Alors oui, c’est un peu glauque mais c’est un polar et les polars c’est comme les burgers, ça laisse à la fin un petit goût de malaise, un petit peu la gerbe. Qui passe vite heureusement.

Camilla Läckberg est suédoise et a écrit plusieurs polars ayant pour héroïne Erica Falck. Le dompteur de Lions est le dernier en date, le prochain étant prévu pour fin 2017. Alors bien sûr… ça m’a rappelé un autre auteur suédois de polars que j’aime beaucoup, Ake Edwardson, dont j’ai lu plusieurs romans. J’aime bien cette ambiance nordique, le froid, la nuit, les grands espaces, les références à un quotidien qui me semble exotique. Et comme beaucoup de séries de polars, on a ce maillage de personnages auxquels on s’attache (comme chez Fred Vargas en France) au fil des épisodes, qui grandissent, se marient, ont des enfants, meurent… Bref. Mon seul regret aura été de commencer par ce dernier de la série, qui est le neuvième. Du coup ! Je suis allée en librairie me procurer le tout premier, La princesse des glaces. Je verrai si suite à celui-ci j’ai envie de continuer et de raccrocher les wagons jusqu’au Dompteur.

Cet épisode relate l’enquête autour de la disparition de cinq adolescentes, dont l’une réapparaît au milieu d’une route, mutilée d’une horrible façon, avant d’être percutée accidentellement par une voiture et de mourir sans avoir pu livrer son calvaire. Patrik, policier et accessoirement compagnon d’Erica, auteure à succès, va mener l’enquête avec son équipe et ils vont aller de surprises en surprises, jusqu’à ce que les travaux de recherche d’Erica sur une vieille affaire viennent se télescoper avec les événements du moment. Difficile d’en dire plus évidemment. Sur la forme, c’est tout à fait ce qu’on attend d’un polar qu’on souhaite dévorer, la recette est classique et efficace : il y a des cliffhangers à la fin de chaque chapitre. Des scènes courtes se succèdent, mettant à chaque fois en scène des personnes différentes, afin d’étirer le suspense. C’est très efficacement ficelé. Si je devais trouver un petit défaut ce serait peut-être le nombre important de personnages : Paula, Erica, Rita, Johanna, Helga, Victoria… j’ai mis du temps à identifier tout le monde et en particulier toutes ces femmes en A. Mais comme bon nombre d’entre eux doivent être des personnages récurrents… j’imagine que c’est plus simple pour les fans de la série qui ont lu les précédents opus. D’un point de vue du style, je pense que je préfère largement Ake Edwardson, qui accorde plus de place aux descriptions, à la psychologie des personnages, au portrait social sans fard de la société suédoise. Chez Camilla Läckberg, c’est factuel, assez plat, on s’en tient à l’intrigue mais la digestion n’en est que plus facile. A noter qu’arrivée à la fin le titre du roman m’a paru du foutage de gueule, avant de finalement lui trouver de l’intérêt.

3 Comments

  1. Mais si je suis sympa : je savais bien que ça te plairait ! T’aurais pu économiser l’argent de  » la princesse… » car on l’avait , ainsi qu’un autre qui ,lui, est peut-être en anglais . En ce moment je finis un livre de Musso ( encore un cadeau !!) et j’en peux/ veux plus !!! « On » me dit que le top pour les polars c’est Stieg Larson . On a ça aussi.

    1. @Lily : ah flûte pour la Princesse… m’enfin si c’est en anglais ça m’intéresse pas. Et Stieg Larson, je sais pas s’il a fait autre chose que Millenium mais j’ai déjà vu le film ainsi que le téléfilm qui en ont été tirés. Pas sûre d’avoir envie de lire les bouquins (encore moins s’ils sont en anglais, aucun intérêt). Et vu ce qu’il se passe depuis sa mort sur son oeuvre… ça me dégoûte un peu.

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