Demain soir, je vais voir le nouveau Ghibli réalisé par Miyazaki fils, La colline aux coquelicots. L’occasion pour moi de ressortir une note du placard…
(Note initialement publiée le 5 octobre 2008)
Alors je maudis celui (et il se reconnaîtra facilement (s’il me lit (mais je crois que non))) qui m’a dépeint ce Miyazaki (fils) comme étant un sous-produit mal fagoté, moche, et destiné à un public jeune car pas intéressant sur le fond.
C’est le Miyazaki le plus sombre, le plus glauque, le moins drôle, et à la morale la plus noire qu’il m’ait été donné de voir.
Le pitch : un jeune garçon, fils d’un puissant homme d’état, s’enfuit de chez lui après avoir tué son père et lui avoir subtilisé une dague ensorcelée. Sur sa route, il fait la rencontre d’Épervier, un grand magicien, qui le prend sous sa protection. Ensemble ils vont s’installer chez une amie du magicien, qui héberge également une petite sauvageonne défigurée par une brûlure causée par ses parents. Ils vont tous se retrouver à lutter contre un autre grand magicien (super efféminé), animé par de sombres desseins et dont l’objectif est d’ouvrir la porte qui sépare le monde des vivants du monde des morts. Bref, un Miyazaki super fun où on se tient les côtes de rire.
Les personnages sont torturés comme rarement. Le film commence par rien de moins qu’un parricide et se termine par une belle immolation du méchant après lui avoir sectionné un bras. Dans ce film on ne trouve aucun personnage « mascotte » comme dans les films du père. Donc il n’y a pas de personnage au potentiel comique et/ou attendrissant. Les « enfants » sont des mini-adultes traumatisés par la vie. Et la morale est évidemment naïve comme dans tous les Miyazaki (la guerre c’est mal, la pollution c’est mal, les méchants c’est mal…) sauf que c’est le pompon du pompon : la vie ne vaut d’être vécue que si l’on meurt un jour. Putain moi qui croyais me divertir gentiment avec mes crêpes…j’ai été servie ! Je précise que pour un film soi-disant destiné à des enfants, j’ai eu super peur devant la tronche du méchant à la fin. Les Miyazaki savent souvent faire des têtes gratinées aux vilains mais là, je dois dire que ça dépassait toutes les espérances.
J’ai donc aimé ce film, plein de magiciens, de dragons, d’angoisses existentielles. Les graphismes sont sombres et parfois doucement lumineux. Certes il manque la poésie de Miyazaki-père mais à la limite je ne demande pas à son fils de copier le maître. Et je déconseille vivement le visionnage de ce film aux jeunes enfants !