Les Revenants

Je ne regarde pas beaucoup de séries, je l’ai déjà dit. Parce que j’ai du mal à suivre les diffusion télé. Parce que je ne télécharge pas illégalement. Parce que les coffrets DVD ça coûte cher et qu’on n’est pas sûr d’aimer. Il y a quelques mois j’ai découvert la saison 1 de Girls et j’ai adoré. Il y a quelques années, on m’a fait découvrir Six Feet Under et ça a été la claque. Il y a certaines séries que j’aime bien mais dont je décroche vite (Mentalist, NCIS, j’avais même tenté Dexter…). Bref, ne m’intéressant pas trop aux séries du moment (ne me demande rien sur Breaking Bad, à part le fait que ça a gangrené ma time line Twitter pendant des semaines), j’ai entendu parler de ces Revenants via les news de Mogwai. Qui c’est Mogwai ? C’est un groupe de post-rock écossais. Ça te fait une belle jambe. Mais c’est aussi un groupe que j’aime beaucoup, et que j’ai vu en concert en (laisse-moi chercher dans mon calepin) 2006. Le 12 avril 2006 à 20h30 à la Coopé, 13€ tarif adhérent. J’ai failli y laisser mes tympans tellement le son était fort. Mais le post-rock c’est comme ça, ça se joue fort. Bref, j’ai vu que le groupe avait sorti un album et que c’était la bande-son d’une série…française. Oh ? Alors là, voilà de quoi attiser ma curiosité… Parce que même si je n’y connais rien en séries, je sais qu’en France, on n’est pas vraiment les champions de la catégorie. Je me suis spontanément demandé dans quelle galère était allé se fourrer ce groupe de rockeurs.

Maintenant je le sais.

revenantsUne petite ville en pleine montagne, un grand barrage, des familles qui vivent paisiblement mais dont la vie a été marquée par un drame quelques années auparavant. Un bus scolaire est passé par-dessus un parapet, tuant sa cinquantaine d’occupants. Dont Camille, une jeune fille de 15 ans. Et voilà que Camille revient, comme si de rien n’était, dans sa famille. Le choc et l’incompréhension des proches, de sa sœur jumelle notamment, laissent vite place à la joie de voir Camille revenue. Sauf qu’elle n’est pas seule. Voilà aussi Simon, Victor, Serge… Un point commun les relie : ils sont tous morts de mort violente. Ils ont tous des comptes à régler.

Tout au long des huit (seulement) épisodes qui constituent cette première saison, on en apprend un peu plus sur ces morts, leurs motivations, et aussi sur les vivants, qui ont souvent des choses à cacher.

Les histoires de revenants, c’est pas nouveau tu vas me dire. Certes. Ce qui fait l’incroyable force de cette série, c’est la qualité de réalisation, de mise en scène, de photographie… et la musique évidemment. L’angoisse nous saisit à chaque seconde. Parfois pour rien. Un regard, un rideau qui bouge, un accord de guitare plus appuyé. La tension dramatique est permanente, bien qu’il y ait finalement assez peu de scène violentes ou gore.

Superbe réussite que cette série française. Apprendre que la saison 2 ne sortira pas avant fin 2014 au mieux… ça fait rager ! D’autant que ça finit non pas en queue de poisson mais de baleine. Le suspense est à son comble, on n’a finalement peu avancé dans le fil de l’intrigue et les choses sérieuses sont, seulement, sur le point de commencer. Arriver à tenir le public en haleine et en état de stress permanent pendant huit épisodes, pour au final ne pas révéler grand-chose… c’est du grand art. Comme quoi, nul besoin de se ruiner en effets spéciaux et en rebondissements permanents, il suffit juste de bons acteurs, d’une mise en scène intelligente qui joue avec les nerfs, d’une photographie froide et terne, et d’un bled de montagne particulièrement photogénique et angoissant.

Si je devais établir une comparaison en termes d’ambiance, je dirais que ça me rappelle un peu les romans policiers de Åke Edwardson. Et la musique de Mogwai, électrique et froide est en parfaite harmonie avec les images. Elle reste longtemps en tête, hypnotique et angoissante.

 La série est inspirée d’un film de Robin Campillo, qu’on m’a recommandé de regarder (merci Laurent ;)). Je vais me rabattre dessus en attendant la prochaine saison de la série. Hop, commandé pour 1,50 € sur Priceminister ! (et j’ai aussi pris la saison 2 de Girls)

6 Comments

  1. Une autre solution pas chère pour voir une série en restant dans la légalité ? La bibliothèque ! (et puis ça va dans le sens de la petite cuillère, la petite goutte d’eau…)
    A Clermont, ils ont la saison 1 de Revenants, la saison 1 de Girls et la saison 2 est en commande.
    L’abonnement te permet d’accéder à toutes les bibliothèques de Clermont-Co (et tu pourrais nous faire des comparatifs et des reportages sur toutes les petites villes de banlieue !).
    Tu peux aussi accéder à plus de 400 titres de presse en ligne. Mais là, c’est le temps qui risque de manquer…

    1. @Val : le problème des bibliothèques, c’est qu’il faut savoir exactement quand on veut regarder/lire le truc. Les Revenants étaient sur mon étagère depuis des mois, en attendant un week-end propice. Je sais bien que c’est la solution économique et écologique mais je ne suis pas assez rigoureuse pour m’imposer de « consommer » l’article dans le temps imparti…

  2. C’est même pire que ça : si ce que tu veux emprunter est très demandé, tu te retrouveras en liste d’attente et donc tu ne sais pas au bout de combien de semaines on te le prêtera…

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