Sorti en salles juste avant le deuxième confinement, Adieu les cons revient pour un deuxième tour de piste, auréolé de pas moins de 7 César. Forcément, entre ces récompenses et la couverture médiatique, les espérances sont grandes.
Un mot tout d’abord au sujet de cette reprise post-confinement. Le cinéma Le Paris s’est évidemment adapté aux contraintes sanitaires : deux sièges entre chaque groupe de personnes donc jauge forcément très limitée. J’avais pris mon billet sur internet une heure avant et j’ai bien fait : alors que j’attendais pour entrer dans la salle, l’employée de caisse a annoncé qu’il ne restait plus que 4 places aux personnes qui patientaient dans la file. Le seul souci identifié par rapport au e-billet, c’est qu’il faut “doubler” les gens qui attendent pour prendre leur place ou des trucs à manger (au même endroit) alors que l’espace est très étroit. Prévoir un accès pour les personnes qui ont un e-billet serait quand même souhaitable. Sinon, je dois dire que l’espace imposé en salle n’est pas pour me déplaire : mon sac à main et mon manteau disposent d’une place officielle désormais. Et bien sûr, c’est un grand plaisir que de revoir un film sur grand écran et d’entendre les gens rire (même lointainement) dans la salle.
Jean-Baptiste Cuchas est un brillant fonctionnaire, responsable de la sécurité informatique dans un ministère. Jusqu’au jour où on lui annonce que de jeunes recrues vont prendre sa place : il n’y a plus qu’une chose à faire, en finir, et avec éclat, tant qu’à faire. Suze Trapet est coiffeuse, la petite quarantaine, et elle vient d’apprendre qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre. Deux trajectoires qui n’ont rien à voir, qui n’auraient pas dû se croiser et qui, grâce à la quête de Suze pour retrouver l’enfant qu’elle a mis au monde sous X lorsqu’elle avait 15 ans, vont se percuter violemment. L’un et l’autre n’ont plus rien à perdre donc autant solder les comptes. Pour retrouver l’enfant de Suze, ils vont pouvoir compter sur l’aide d’un archiviste aveugle en mal d’aventures qui va également œuvrer pour les faire échapper à la police.
Dans cette épopée désespérée et survoltée, Dupontel en profite pour régler quelques comptes avec l’administration, la police, la société. Le ton oscille entre humour burlesque et désespoir ; la forme privilégie les gags et l’action tandis que le fond nous rappelle au sens de la vie, sa fragilité et sa finitude.
Albert Dupontel et Virginie Efira incarnent parfaitement ce désespoir tranquille mais déterminé, ce constat de milieu de vie où on se retourne sur les années passées en se demandant ce qu’on a foutu, sur ces erreurs commises désormais irréparables. En ce sens, Dupontel nous offre une fin inattendue, d’un point de vue cinématographique, mais attendue quand même, si le spectateur a été sensible au discours.
Les espérances étaient grandes, disais-je en introduction. Je dois admettre que je m’attendais à un peu plus de folie, de souffle, et puis je n’ai pas trop aimé le personnage de Serge l’archiviste aveugle qui se cogne partout, en-dessous de l’humour que j’attends de Dupontel. Mais pour une reprise de déconfinement, un an après le début de la pandémie de Covid, le sujet est pour le moins touchant : notre place dans la société, nos choix, nos erreurs, nos futilités, notre condition de simples mortels et le temps qui reste, comme dirait Reggiani. Cette chanson me vient, c’est drôle, alors qu’elle conclut le film “Deux jours à tuer” où Dupontel incarne un homme qui s’apprête à mourir. Même s’il n’était pas à la réalisation, on peut tout de même en déduire que ce sujet le travaille un peu, et il a raison.
Merci pour cet avis 👍 J’hésitais, étant aveuglement éprise du personnage DUPONTEL, j’appréhendais la déception Là je vais y aller
Vu ADN cette après midi Maïwenn me parle toujours, en tant que réalisatrice ou actrice Mon Roi et Polisse sont deux films cultes pour moi Mais là.. Bel angle pour la question de l’identité Mais trop de pathos Un casting de rêve, des mises en lumière de temps de notre histoire peu connues des jeunes générations et de la mienne donc pas inutiles La fin est, comme je l’ai lu ici ou. là, très belle. Mais.
Je pense que Maïwenn est trop dans sa propre histoire Manque de distance pour un faire un film important Dommage…