Voilà bien…pfff…au moins dix ans que j’ai lu ce roman de Frédéric Beigbeder. Autant dire que je n’en avais aucun souvenir. Sauf d’un roman écrit par Beigbeder, donc drôle et caustique, et portant sur les relations hommes-femmes.
J’ai donc regardé ce film pratiquement avec le regard de celle qui n’avait pas lu le bouquin.
L’histoire, c’est quoi ? C’est Marc Marronnier, critique littéraire de son état et accessoirement fêtard mondain, qui décide de quitter sa femme au bout de trois ans de vie commune, après avoir rencontré la femme d’un de ses cousins. Dans le rôle de Marc : Gaspard Proust ( ? connais pas, un rapport avec Marcel?). Dans celui de l’ex-femme : aucune idée, on ne la voit que cinq minutes. Dans le rôle de la cousine par alliance : Louise Bourgoin, toutes cuisses et nichons dehors. Dans le rôle des potes de toujours : Joey Starr et Jonathan Lambert. Bon. Dans le rôle du réalisateur : Beigbeder himself. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Si j’insiste sur le casting, c’est que je l’ai trouvé assez lourdingue. Gaspard Proust a l’air d’un parfait crétin tombé de l’arbre. Si c’est comme ça que Beigbeder se voit…ma foi…je lui suggère une petite analyse. Louise Bourgoin en fait des caisses et évidemment, sa plastique est à l’honneur. Joey Starr et Jonathan Lambert sont de jolis accessoires (mention spéciale pour Joey Starr dans un rôle tout à fait surprenant à la fin) mais on s’en serait passé. Le fait que Beigbeder ait réalisé le film est probablement à l’origine de la présence de certaines personnes à l’écran : genre Pascal Bruckner, Finkelkraut, Michel Legrand…C’est fou ça, même dans un film il ne peut pas s’empêcher de faire du name dropping…Et top de la mégalomanie, Beigbeder nous fait une apparition à la Hitchcock au milieu du film. Je passe sur les personnages secondaires : Anny Duperey, Valérie Lemercier, Nicolas Bedos (qui décidément n’est pas drôle quoi qu’il fasse), Frédérique Bel, Bernard Menez (!!)…
Bref. Même si je ne me souviens plus du roman, il me semble quand même que celui-ci était un peu plus disert sur les relations hommes-femmes. Là, le film se contente de garder les rebondissements dans l’histoire entre Marc et Alice. Comme souvent dans les adaptations de roman d’ailleurs (je vais la faire, la note, je vais la faire). Donc finalement, je n’ai pas grand-chose à dire sur l’intrigue. Une comédie sentimentale ponctuée de références publicitaires (Beigbeder toujours…), de vannes plus ou moins percutantes (il y en a quelques bonnes, malgré tout), mais franchement, ça manque de réflexion.
Si je me permets d’être aussi dure, c’est que Beigbeder, je cautionne depuis le début. Dès la sortie de 99 Fr, j’ai été fan du personnage, de son franc-parler, de sa vision de la vie et de la société de consommation (ce roman était tombé à point nommé à l’époque où je quittais une sup de co, assez écœurée par ce que j’y avais vécu). J’ai ensuite été fan de Windows on the world, mi-roman mi-fiction sur les événements du 11 septembre 2001, avec une réflexion originale et très convaincante. Je me rappelle avoir bien aimé ce fameux L’amour dure trois ans. Je n’ai pas contre pas aimé Vacances dans le coma, beaucoup trop cocaïné pour moi. Je ne sais plus si j’ai lu autre chose. Je sais que j’ai le Dernier inventaire avant liquidation sur mes étagères mais je ne l’ai pas encore ouvert. Il a sorti un autre inventaire, que je n’ai pas encore acheté. Bref, tout ça pour dire que bon, Beigbeder, j’ai quand même passé plus de temps à le défendre (et à coller Windows on the world de force dans des mains récalcitrantes) qu’à le descendre. C’est quelqu’un dont j’aime le style d’écriture et dont les pensées rejoignent souvent les miennes. Le problème c’est que ce sont deux éléments difficiles à faire rentrer dans un film. Surtout quand on veut qu’il soit « commercial ». Le comble pour celui qui a craché dans la soupe de « Madone ».