Produite par les studios Ghibli, cette animation japonaise s’adresse aux adultes. Aux jeunes adultes plus précisément. Réalisée par Takahata, on retrouve son style réaliste (Le tombeau des lucioles), loin des délicieux délires fantastico-féeriques de Miyazaki.
Taeko, 27 ans, mène une vie de jeune femme active à Tokyo. Raillée par ses sœurs parce qu’elle n’est pas encore mariée, elle commence à se replonger dans ses souvenirs de l’année 1966, lorsqu’elle avait onze ans. Elle pensait ne pas avoir de souvenirs précis, car finalement son enfance a été normale, calme, sans événement majeur. En fait, elle se rappelait une foule de petites choses. Alors qu’elle part à la campagne pendant ses vacances, dans une famille d’agriculteurs pour les aider à cueillir des fleurs servant à faire de la teinture, ses souvenirs se font plus précis, plus intenses. Là-bas, elle se lie plus particulièrement avec le cousin de son beau-frère, jeune homme volubile et un peu maladroit. Petit à petit, Taeko va comprendre les ingrédients nécessaires à son bonheur. Petit à petit, elle va se détacher de son enfance, de laquelle elle ne s’était pas encore extraite, pour enfin entrer dans la peau d’une adulte, une adulte qui fait des choix de vie et qui les assume.
C’est très très très étrange. J’ai regardé ce film bien avant de terminer « Le goût des pépins de pomme », terminé hier soir. Et en rédigeant cette note, j’ai eu l’impression de me répéter. Il est globalement question de la même chose : les souvenirs, l’histoire familiale, les petits événements qui nous ont construits petit à petit et qui font de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Il est également question du même choix entre vie citadine active et vie rurale au rythme des saisons. Taeko et Iris ont…et c’est d’autant plus étrange, le même âge : 27 ans. Dans cette animation, il n’est pas question de la guerre : on aurait tout à fait pu imaginer intégrer cet élément dans le scénario, pour faire un point commun de plus avec les pépins. Mais Omoide poroporo c’est juste la construction d’une jeune femme, ses souvenirs anecdotiques mais leurs conséquences durables sur sa façon de voir la vie.
Visuellement, c’est très lent. Des plans fixes parfois un peu dérangeants dans un « dessin animé ». Mais comme toujours, c’est très beau. Les lieux de vie à la japonaise sont criants de réalisme et chaque détail de chaque plan a été réfléchi avec soin.
Un joli conte moderne, tout en subtilité et en sensations.
Tu m’as donné envie de le voir, t’as une plume magnifique quand tu décris les japanims je trouve ! tu devrais envoyer ton CV à des journaux de critiques de films ou de livres, franchement ! (J’ai commencé le livre Murakami au fait !)
@F. : seulement quand je décris les japanims ?? Ben super ! Merci ! Je plaisante bien sûr. Merci pour le compliment mais je crois que les critiques se fichent pas mal de ce que je raconte.
Tiens moi aussi j’ai commencé Murakami ce week-end…mais pas le même !
Je trouve que souvent, les anims exacerbent ta sensibilité ! :-)