Comme l’année dernière, j’ai décidé de participer à la journée inaugurale du festival Horizons, art nature en Sancy. Pour rappel (les comptes-rendus sont toujours dispo là et là) la matinée avait été radieuse, et l’après-midi catastrophique. Cette année, malgré une météo pessimiste, tout s’est merveilleusement bien passé, sous un soleil éclatant (un peu trop même). Ce qui est dommage, c’est l’investissement de 15 € dans un sur-pantalon de pluie chez Décath’ mais on n’est jamais trop prudent. La preuve, je n’ai pas pris de crème solaire et j’en paye le prix fort avec de cuisants coups de soleil sur les bras. L’année prochaine, tout devrait être au point.
Donc comme l’année dernière, je voudrais commencer par un big up à toute l’équipe de l’office de tourisme du massif du Sancy pour l’organisation de cette journée. Timing respecté à la minute près, sourire et bonne humeur tout au long de la journée, et surtout choix des sites et des œuvres encore une fois à la hauteur des espérances. On a découvert quatre œuvres le matin et six l’après-midi mais par souci d’équilibre entre mes deux billets, je vais faire cinq-cinq.
Départ dans le bus n°3 (sur quatre) pour le puy de Chareire à proximité de Picherande, pour découvrir « Nuage » de Yuhsin U Chang. Dix minutes de marche à découvert suffisent pour accéder à l’œuvre, avec une vue imprenable sur le Sancy. Posé en équilibre, ce nuage intrigue par sa forme. Puis lorsqu’on se rapproche, on constate qu’il est constitué de laine de mouton brute. J’ignore quel sera le sort de cette laine battue par les vents et la pluie d’ici le mois de septembre mais « Nuage » au prétexte de nous faire envoler, nous ramène les pieds sur cette terre de pâturages. Non loin de l’œuvre, notez cet arbre perché sur la ligne d’horizon, qui répond à la solitude de ce nuage cloué au sol.
Direction ensuite La Bourboule, après un trajet long et riche en virages. Comme l’année dernière, le joli parc Fenestre de la célèbre ville thermale accueille une œuvre en son sein. Une balade de cinq à dix minutes à côté du Vendeix, ruisseau qui court le long du parc, nous emmène à l’œuvre d’eDline Bianco. Si son nom ne vous dit rien, c’est que vous avez mauvaise mémoire ! eDline Bianco avait co-réalisé une œuvre superbe en 2012, je vous invite à vous rafraîchir les neurones en retournant sur ce billet. Cette fois-ci « Urbre » nous invite dans une cité troglodyte miniature, nichée dans un arbre étrange. Le blanc de l’installation tranche avec les bois alentour. Il faut franchir un charmant petit pont de bois pour aller inspecter cet étrange urbanisme champêtre de plus près.
J’ai renoncé à la pause gourmande offerte après l’inauguration de cette œuvre, préférant aller soulager un besoin naturel pressant. C’est que j’étais sur la route depuis 6h30 du matin moi ! Je me permets cette précision triviale car avant de se lancer dans cette journée marathon, il faut garder à l’esprit qu’il y a quelques contraintes à accepter !
Bref, nous voilà repartis pour Murat-le-Quaire, en ligne, à la queue leu leu, pour découvrir les « Lignes de fuite » du collectif A l’Ouest composé d’Arnaud Lecamus et d’Emmanuel Taillard. Un peu comme le buron biodégradable de l’an passé, ces Lignes de fuite composées de bottes de foin sont destinées à disparaître, englouties, incorporées par ce terrain qui les accueille. Petit souci, le montage s’est déroulé dans des conditions météorologiques difficiles et une première version de l’œuvre a été détruite. Elle a été reconstruite mais d’une hauteur plus raisonnable, avec moins de prise pour les éléments. Là où au départ des fenêtres se situaient à hauteur d’yeux, ne restent maintenant que des fenêtres à hauteur de genoux. Des plates-formes de pailles invitent à une petite sieste dans le foin. La nature de l’œuvre et les conditions climatiques m’incitent à penser que ces lignes prendront la fuite plus tôt que prévu. On verra bien ! En attendant, le panorama est superbe et la balade très courte. A proximité, vous pouvez aller faire un tour au petit plan d’eau qui avait accueilli il y a quelques années une œuvre qui avait malheureusement été démontée prématurément à cause de la bêtise de certains visiteurs (qui ont failli se noyer en jouant dans les installations). Bon bref.
Retour dans le bus pour rejoindre Le Mont-Dore à quelques kilomètres de là. J’étais déjà venue dans ce secteur, précisément pour découvrir l’œuvre d’eDline Bianco en 2012. Sauf que cette fois-ci, point de cascade de Queureuilh mais celle d’à côté, celle du Rossignolet ! « Le voile de la mariée » se révèle après environ vingt minutes de marche sous la fraîcheur des arbres, parfait à presque midi ! Œuvre collective de Louis Sicard, Emil Yusta (artistes et architectes) et Thorsten Fischer (menuisier), cette étonnante et élégante structure de bois se veut aussi ludique ! Pour passer de l’autre côté du ruisseau, il vous faudra prendre une petite douche vivifiante à base d’eau de montagne ! A moins que vous n’utilisiez la petite gouttière portative mise à votre disposition pour créer une ouverture éphémère dans le rideau ruisselant. La beauté du site, la lumière qui joue dans les voiles d’eau et la structure de bois qui s’adapte au débit de la cascade… tout n’est qu’harmonie et invite à une pause contemplative dans ce petit paradis secret.
Enfin… la pause contemplative, c’est quand l’estomac ne crie pas famine ! C’est qu’il commence à faire faim ! Direction la patinoire du Mont-Dore, décorum surprenant pour un déjeuner. Une salade composée, un bœuf bourguignon et une tarte à la myrtille plus tard, c’était déjà l’heure de reprendre la route ! Encore six œuvres à découvrir avant la fin de la journée, pas le temps de faire une sieste dans le parc, bercé par la Dordogne.
C’est avec une petite pointe d’angoisse que j’ai considéré le trajet vers le col de la Croix Morand. En effet, c’est après le déjeuner, l’année dernière, que le temps s’était tout à fait gâté au col de la Croix Saint-Robert de l’autre côté. Mais mes craintes se sont vite dissipées, évaporées par la chaleur du début d’après-midi et un soleil radieux. Une demi-heure de marche à découvert est nécessaire pour accéder à «L’Evidence ». Non ce n’est pas la pensée philosophique du jour. L’Evidence c’est un loup, conçu par Thomas Monin, et qu’on devine à peine en plein jour. Cette structure métallique blanche devient phosphorescente à la nuit tombée. Le loup se réveille, et nos craintes éternelles avec. Si vous comptez aller voir l’œuvre de nuit, pensez à la frontale ! Je dis ça, je dis rien !
En route vers Murol pour… oh mais ! Je suis déjà à cinq œuvres ! La suite au prochain épisode ! La terre qui parle, un rocher en or, un château imprenable, des papilles géantes et une toile d’araignée rouge-orangé. Si c’est pas du teasing ça…
Allez, la suite c’est par là !
belle continuation des arts natures un peu bizarres parfois que l’on trouve depuis quelques années dans ce coin du 63
nous en avons aussi en Limousin, même des permanents chez des particuliers
@KIKI-129 : oui ça fait un bon prétexte pour aller se balader !
Franchement ? Tes photos et commentaires donnent bien plus envie de se déplacer que ceux du site officiel.
Teasing de ouf, oui ! Vivement demain. Demain, hein ?
@Val : merci pour tes compliments ! Et oui, demain, enfin aujourd’hui quoi ;)