Voilà bien longtemps que je voulais me rendre à ce fameux temple bouddhiste Dhagpo Kundreul Ling. Oui oui, vous avez bien lu. Un temple bouddhiste en Auvergne, en plein cœur des Combrailles, dans la pampa, à Biollet non loin de Saint-Gervais-d’Auvergne. C’est d’ailleurs un des plus grands centres de retraite d’Europe ! Retraite spirituelle bien sûr. On n’est pas là pour jouer aux dominos en buvant de la camomille.
Je n’ai pas pu faire la visite guidée, programmée en principe tous les dimanches à 15h, pour la bonne raison qu’à la même heure se tenait une cérémonie de la pleine lune (qui d’ailleurs ce jour-là était une « super lune », avec une cape et un slip assorti). Dommage, j’aurais aimé avoir quelques éclaircissements bien que le site internet regorge de toutes les informations nécessaires. Du coup je ne vais pas m’éterniser sur le fonctionnement du lieu. Tout ce que je peux dire c’est qu’il y a deux lieux de retraite : un pour les hommes et un pour les femmes (à Laussedat un peu plus loin), ainsi que ce magnifique temple érigé en haut du village, face à la chaîne des Puys. Quand on parle de « retraite », n’imaginez pas que vous allez pouvoir vous pointer là-bas pour une petite semaine de désintox numérique et de diète vegan. Il s’agit de retraites de trois mois minimum à trois ans, strictement encadrées par les principes bouddhistes. Cependant, des conférences et stages sont proposés au grand public, le planning est disponible en ligne. Et pour ceux que la religion ou la méditation laissent indifférents, il reste la visite touristique et le site est tout à fait aménagé pour ça, ne craignez pas d’y faire un tour. Il y a un bureau d’accueil et une petite boutique dans le village.
Malgré les préparatifs en cours pour la cérémonie, j’ai quand même pu entrer à l’intérieur et admirer la décoration impressionnante et colorée. Un grand Bouddha bien sûr et…. 1000 Bouddhas soigneusement alignés sur tous les murs. Des fresques, des frises, des couleurs, des portraits photographiques des moines référents… et bien sûr de quoi s’installer pour prier. Entre la partie « chaises » et la partie tapis/coussins centrale, j’aurais bien aimé avoir quelques explications, ainsi que sur les scènes peintes sur les murs. La prochaine fois j’appellerai avant de me pointer, pour être sûre de pouvoir faire la visite guidée (5€ par personne à prévoir).
En contrebas du temple se trouve la bambouseraie. Des bambous bien sûr, mais aussi un étang plein de carpes et de toutes sortes de poissons, recouvert de nénuphars roses et blancs. On peut en faire le tour et s’y reposer un moment pour méditer ou, à défaut, regarder les poissons tourner et sauter. Le toit du temple dépasse à peine de la végétation, on se croirait téléporté dans un pays lointain. Cet étang m’a rappelé ceux que j’ai pu voir au Japon et c’est bien dommage qu’il faille plus d’une heure pour venir à Biollet, un peu long pour une balade ressourçante et dépaysante au calme. Mais du coup ça se mérite.

Chassée par les gouttes d’eau (oui parce que bon, météo de merde ou pas, y a un moment donné où t’as envie de prendre l’air donc… prise de risques !), je n’ai pas vu le jardin du Souvenir, ni le temple de Laussedat. On va dire que ce sera pour une autre fois.
Direction Queuille, mais avant, arrêt aux Fades-Besserves pour admirer le pont métallique qui ne sert plus à rien désormais, la ligne SNCF ayant été suspendue il y a quelques années. Au milieu d’une nature luxuriante : ce pont qui fut en son temps le plus haut du monde (début XXe), un barrage EDF et quelques véhicules nautiques motorisés pour rappeler que les Fades accueillent baigneurs et loisirs nautiques un peu plus loin. Quand le temps le permet. Des bâtiments plus que défraîchis témoignent d’une activité touristique lointaine et on se demande bien ce qu’il adviendra du viaduc d’ici quelques années, à défaut d’utilisation et d’entretien.
Queuille ! Quelques kilomètres et virages plus tard, me voilà au paradis ! Pour de vrai ! Dans tous les sens du terme ! Dans le petit village, à quelques mètres de l’église, on trouve le sentier du Paradis. Et un promontoire vertigineux qui embrasse les reliefs et la vallée en contrebas. La Sioule y coule paisiblement, formant une boucle parfaite reflétant le ciel et les nuages. A cet instant, les nuages sont menaçants mais laissent place à quelques trouées de soleil. Lumière mouvante sur la végétation moutonnante, paysage qui ferait reprendre ses pinceaux à Miyazaki… je dois dire qu’il s’agit là d’un des plus beaux paysages qu’il m’ait été donné de voir en Auvergne. Et pourtant… entre les volcans et tout le reste… Mais là c’est magique, hypnotique. Je me prends à rêver de petits matins brumeux, d’automnes rougeoyants, de givre étincelant…
Et pour finir, la super lune du soir, qui vient de laisser échapper sa cape et son slip (à gauche, non c’est pas des nuages).
Le Bouddha n’aime pas les gens qui songent à compresser le temps pour gagner la retraite. Le Bouddha aime l’instant présent, même avec des gouttes.
@Dom. : et ceux qui gagnent du temps pour compresser les retraites de ceux qui ont la goutte ? Il les aime Bouddha ? (oui bon, je sors…)
Chouette voyage juste a quelque kilomètre de Clermont. je n’avais jamais entendu parler de ce temple. Je crois que je vais faire un tour par là bas prendre quelques clichés aussi.
@Toutouille : ravie de t’avoir fait découvrir ce temple ! J’attends les jolies photos alors :)
Merci pour les images. Avec de belles lumières, comme prévu ;-)
Pour une visite guidée, je te suggère d’y retourner pour la sortie des retraitants de 3 ans (a priori, dans un an environ).
Et pour rester en Auvergne, tu connais le temple et les bouddhas géants de Noyant, dans l’Allier ?
@Val : yes ! Vive les nuages ! (enfin pas trop non plus…). Je ne sais pas si j’ai envie de m’immiscer dans les cérémonies religieuses, j’aurais l’impression de déranger avec ma curiosité… Et sinon oui, Noyant fait partie des endroits que j’ai très envie de visiter. Un jour prochain.
Je trouve ça très étrange de voir un temple bouddhiste planté au milieu d’un paysage auvergnat. Ca a quelque chose d’un « greffage » interdimensionnel dans mon esprit. J’imagine que la « greffe » peut être rejetée, comme dans le cas de ce temple bouddhiste près de chez moi, où les moines se nourrissent régulièrement de viande (wtf???). En tout cas ce monastère dégage quelque chose de calme et serein sur tes photos mais malgré ça, si je devais faire une retraite de plusieurs mois dans un monastère bouddhiste, je choisirai sans hésiter le grand large asiatique !
Pour rebondir sur ce que dit Dom, Bouddha pratiquait la compassion pour tous les êtres, qu’ils compressent ou non ;-). Shantideva, un philosophe bouddhiste, écrivait quant à lui : « Aussi longtemps que l’espace perdurera,
et aussi longtemps qu’il y aura des êtres, puissé-je moi aussi demeurer, pour dissiper la souffrance du monde ».
Aujourd’hui, le Dalai Lama ne cesse d’encourager les gens à pratiquer cette même compassion d’une manière admirable et trop peu connu. Ses podcasts audios sont toutefois disponibles pour tous les anglophones ;-)
@F. : ben un temple bouddhiste a autant sa place qu’une église ou une mosquée. Evidemment l’architecture détonne dans le paysage mais isolé en pleine campagne, ça passe très bien. Sinon le monastère est plus loin, dans des bâtiments traditionnels bien auvergnats. Et une retraite c’est pas fait pour faire du tourisme ! Ici ou en Asie, tu ne vois rien du paysage et ne sors pas du monastère, pas même pour faire des courses alimentaires. C’est un voyage intérieur ;)
J’espère que tu auras l’occasion de nous raconter ce voyage intérieur un de ces jours ;-)
La bise
Merci pour ce voyage zen en Auvergne, en effet une visite s’impose.
© Alain Michel Regards et Vie d’Auvergne.
http://www.regardsetviedauvergne.fr/
Le blog de ceux qui aiment l’Auvergne et de ceux qui ne la connaissent pas.
@Alain-Michel : oui, une Auvergne insolite mais tout aussi séduisante !
« Je souhaiterai effectuer une retraite de courte durée (2 à 4 semaines) durant le mois de janvier 2015. Est-ce que cela serait possible ? Si oui, quels seraient les détails pratiques de cette retraite ? »
Hé voilà ! Fallait pas me tenter !
@F. : oussa ?? Au Bost ? Je viendrai t’accueillir à ta sortie (si y a pas 3 mètres de neige, ce qui risque d’être le cas là-bas à cette époque, je dis ça, je dis rien) :))
J’adore la neige, il n’y en a pas beaucoup dans le sud. Méditer avec la neige, je dis oui tout de suite ! Je t’attendrai alors, à la sortie, mais pas trop longtemps pour ne pas disparaitre enseveli. Je te tiens au jus si ça se passe bien sûr ! La bise