A défaut de vous donner les clés de la porte de La Permanence, je vais tenter de vous donner les clés pour entrer dans cette œuvre singulière. Jusqu’au 17 décembre prochain, vous pourrez y observer l’étrange ballet de l’installation de Louma Morelière.
Vous pourrez passer chaque mercredi, entre 14h et 18h, pour découvrir chaque fois une nouvelle disposition.
Vous pourrez même passer lundi, jeudi, ou samedi ou carrément dimanche, coller votre nez aux vitres et constater que… l’installation s’est regroupée, pelotonnée sur elle-même, rassemblée autour de cette tache rouge au sol, qui est, si vous êtes observateur, la réplique en miniature de l’unique pièce de La Permanence.
Vous pourrez même passer la nuit. Pas trop tard. Coller votre nez aux vitres toujours, et apercevoir une faible lueur, là-bas au fond. Gorgées de la lumière du jour, deux photographies en noir et blanc restituent un peu de cette lumière, s’illuminent tandis que les pièces du puzzle au sol sont endormies. Elles brillent pour quels spectateurs ? Vous, quand vous vous serez égarés rue Abbé Girard, quelque part entre l’ébéniste au scooter et le centre Blaise Pascal.
Louma Morelière exploite avec malice l’exiguïté du lieu, son calendrier aussi. Son œuvre respire au rythme de celui qui viendra lui ouvrir les portes, et disperser ses pièces selon son humeur du jour. De deux choses l’une nous parle d’architecture autant que d’espace-temps. De deux choses l’une nous demande si elle existe toujours quand nous ne sommes pas là pour la voir et l’admirer, ou si la porte est fermée. Existe-t-elle hors de notre volonté de la voir œuvre d’art ?
Vous pourrez passer et repasser, ce ne sera jamais tout à fait pareil.
Louma Morelière propose son projet dans le cadre d’ « Artistes en résidences »
Les portes de La Permanence sont ouvertes les mercredis uniquement (ou sur rendez-vous) jusqu’au 17 décembre 2014, de 14h à 18h. En dehors de ces heures… une fenêtre et une porte vitrée vous invitent à jeter un œil sur une œuvre endormie, mais qui ne dort que d’un œil, l’autre diffusant une douce phosphorescence.
7 rue de l’Abbé Girard, 63000 Clermont-Ferrand
contact@lapermanence.fr
On dit parfois que sans explications d’une oeuvre contemporaine, on rate la moitié de ce que l’artiste a voulu dire/montrer… Ici, je crois que le pourcentage est plus élevé ! Et je doute qu’une explication claire soit affichée dans la galerie (regret habituel). J’y passerai sans doute, mais probablement en dehors des heures parce qu’il il faut bien viser. D’ailleurs, là, tout de suite : c’est ouvert !
@Val : c’est pour ça que j’ai mis le papier des horaires en photo, c’est un clin d’oeil à la spécificité de l’expo mais…encore faut-il le savoir ! J’ai failli me faire avoir…