C’est drôle, en écrivant le titre j’ai écrit “aquatigue”, un mot-valise qui me plaît plutôt pas mal. Et qui colle plutôt bien au personnage principal de cette jolie comédie de Solveig Anspach, réalisatrice malheureusement décédée l’an dernier et dont il s’agit du dernier film, co-écrit avec Jean-Luc Gaget.
Agathe est maître-nageuse à la piscine Maurice Thorez de Montreuil. Un peu sauvage, garçonne, à cheval sur les principes, elle ne se laisse pas approcher facilement et arbore un air mi-consterné mi-exaspéré en permanence. Samir va tomber amoureux d’elle au premier regard et afin de la séduire, va prétendre qu’il ne sait pas nager pour pouvoir prendre des cours avec elle. Malheureusement, la manœuvre aura vite fait de dégoûter celle qui a le mensonge en horreur. L’opportunité d’un événement professionnel en Islande lui fait quitter le pays pour quelques jours mais c’était sans compter l’opiniâtreté de Samir, déterminé à conquérir la belle.
J’ai beaucoup aimé la première partie de l’histoire, très fraîche et drôle, mais j’ai moins accroché à l’épisode islandais, où la caricature forcée a supplanté la subtilité élégante du début. Le potentiel subtilement comique des deux protagonistes, Florence Loiret-Caille et Samir Guesmi, était largement suffisant sans qu’il soit besoin de rajouter des personnages aux traits beaucoup plus grossiers, une imposture peu crédible (Samir ayant pris, hop ni vu ni connu l’ellipse scénaristique, la place du représentant israélien au colloque… vu le contexte, comment dire… nope.), et une perte de mémoire tout aussi peu crédible. Trop c’est trop et c’est trop dommage. Alors oui, le contexte amoureux du jeu du chat et de la souris entre deux personnes que tout rapproche mais qui font semblant de se détester… c’est du vu et revu au cinéma donc il faut faire preuve d’originalité mais je trouvais le contexte de départ et les personnages suffisamment attachants. Solveig Anspach a voulu se rapprocher de son Islande sauvage mais tout aurait été tellement plus frais, bizarrement, à Montreuil. Si si. Mais ce film est malgré tout une jolie comédie, où j’ai ri de bon coeur. Si j’avais juste pu avertir Agathe à la fin… un menteur reste un menteur et il arrive toujours un moment où les mensonges n’ont plus rien de romantique. Mais c’est une autre histoire.
Une dernière parenthèse pour dire que, malgré tout, l’escapade islandaise ne m’aura pas totalement déplu puisque je suis fan de l’Islande et en particulier de sa scène musicale depuis des années (nan nan, y a pas QUE Björk ;)). J’ai donc été ravie de tomber nez à nez avec Bardi Johannsson en train de donner un concert. On l’entend en fond dans cette bande-annonce :