…Qui n’est pas équivalent à « un temps de chien », attention.
C’est tout à fait par hasard que ce livre m’est tombé dans les mains, après une belle et longue randonnée, autour d’un thé, cédé par Sandra qui cherchait à faire de la place dans son appartement. Le titre, la couverture, le résumé m’ont séduite et je n’ai pas été déçue par ce roman de Maurice Denuzière (1979), que je ne connaissais pas plus et qui a apparemment eu une belle carrière de journaliste et d’écrivain. A creuser donc.
Félix Mornand… trentenaire bientôt quadragénaire, célibataire endurci mais pas désespéré, épigraphiste-paléographe de métier (genre décryptage de hiéroglyphes), se voit confier pour quelques semaines le boxer – répondant au petit nom de Néron – de ses amis Henry et Irma. C’est un peu contraint et dépité qu’il accepte cette mission mais après quelques jours de rodage, la cohabitation avec le gros toutou s’avère plus intéressante que prévu. Néanmoins, Félix est content de voir son nouvel ami regagner sa famille enfin revenue de vacances. Pour Néron en revanche, ce n’est pas si simple et il s’arrange pour faire comprendre à ses maîtres que son séjour chez le tonton Félix lui a laissé un goût d’inachevé. Exaspéré, le couple finit par céder Néron à Félix et tout le monde est content. Nos deux compères partent donc eux aussi en vacances, sur les routes de France, en direction de l’Espagne, et c’est, disons-le, une belle lune de miel. Jusqu’au retour à Paris où Irma s’incruste chez Félix pour fuir Henry, mari infidèle et démasqué. Une situation ô combien inconfortable et périlleuse, et qui ne va pas s’arranger ! Arrivée des enfants, et d’Henry… le chien au milieu, bref, intenable.
Au-delà des péripéties très drôles qui arrivent à notre héros et à son chien facétieux, ce roman décortique à sa façon les relations d’amitié, d’amour dans tout ce qu’elles ont de positif et de négatif. Pourquoi persiste-t-on à côtoyer des « amis » dont on a parfaitement conscience qu’ils nous sollicitent seulement lorsqu’ils ont besoin de nous, pourquoi autant de réticence à leur dire leurs quatre vérités ? Pourquoi s’infliger des relations sociales superficielles et décevantes lorsqu’on peut se balader tranquille avec son chien ? Bref, des vraies questions ;)
Le style de Maurice Denuzière est très fluide tout en étant sophistiqué et truffé d’humour, on sourit, on rit, on passe un très bon moment tout en se posant de vraies questions existentielles. Une belle découverte ! Merci Sandra pour ce « don », j’ai maintenant envie de faire voyager ce livre à mon tour.
“Entre la madeleine du matin, les pâtes de midi et les carottes du soir, les quatre parcours quotidiens, la distribution (malaisée) de vitamines à onze heures, celle du vermifuge (hasardeuse) à seize heures, le gant de crin avec “lotion pour le poil” avant le coucher, mes journées se trouvèrent vite consacrée à Néron”
On l’a un peu oublié, Maurice Denuzière… il a pourtant quelques bons titres, par exemple sur la vie de château (« Pour amuser les coccinelles ») ou sur l’amour avec des lunettes (« L’Amour flou »). Sans compter ses romans historiques…
Merci d’avoir commenté cet article, je l’avais déjà oublié Maurice Denuzière ! Ça me rappelle que je m’étais promis de creuser sa bibliographie donc merci pour les références !
Et voilà, je viens de commander son dernier roman (paru en 2016), Montvert-les-Bains, le sujet me ravit d’avance et ça se passe pas loin de chez moi !
Il était donc encore actif en 2016! Je prends note, merci pour le tuyau!
Et dans la foulée, j’ai ajouté votre blog à la bloguerolle dynamique de mon propre blog, afin de vous suivre. A bientôt donc!