A l’occasion des Journées européennes du patrimoine 2018, j’ai poussé la porte de l’abbaye Saint-Vincent de Chantelle pour une visite guidée menée par l’office de tourisme de Saint-Pourçain-sur-Sioule. J’étais déjà passée par Chantelle mais très brièvement, juste le temps de longer l’abbaye et de descendre, brièvement aussi, dans les gorges de la Bouble, qu’il faudra que je me décide à faire pour de bon grâce au circuit de randonnée. Bref.
Pour visiter l’abbaye, il faut viser juste. Soit c’est l’été, une après-midi par semaine, soit c’est pour les JEP (on est entre nous, on va abréger hein). Le reste du temps, c’est le domaine exclusif des sœurs qui y vivent (et y travaillent, comme nous le verrons plus tard (quel suspense !)).
La communauté des Bénédictines s’est installée en 1853 dans cet édifice qui fut auparavant, dès le Xe siècle, occupé par des chanoines, ainsi que par une forteresse des ducs de Bourbon dont il ne reste plus grand-chose aujourd’hui. L’allure et la position de l’abbaye sont imposantes et tranchent avec l’extraordinaire quiétude qui règne derrière les murs. La visite guidée, menée par Judith, a commencé par l’église romane située au centre de l’abbaye. Bon, on va pas se mentir, je ne fréquente pas beaucoup les églises et j’ai été surprise d’entrer dans une église chauffée et pourvue de moquette, dans laquelle les cierges sont interdits. La raison est simple (et évidente (pas pour moi)) : l’église sert plusieurs fois par jour aux Bénédictines donc le confort et la sécurité sont de mise. L’un de ses attraits majeurs sont ses chapiteaux sculptés datant du XIe siècle. Après l’église, nous nous sommes glissés dans la cour intérieure, pourvu d’un splendide escalier à vis. Les sœurs avaient ouvert certaines fenêtres du rez-de-chaussée en grand pour qu’on puisse voir à l’intérieur sans avoir à entrer. Nous sommes ensuite allés dans les jardins, particulièrement réjouissants. Les sœurs y travaillent quotidiennement, notamment pour subvenir à leurs besoins. On y trouve aussi une sorte de souterrain (qui ne se visite pas évidemment), où sont enterrées les sœurs. Outre le travail au jardin, les Bénédictines produisent depuis 1954 des produits cosmétiques. Le site de production et d’expédition est sur place mais ne se visite (malheureusement) pas. Toutes les sœurs participent à la production, jusqu’à la confection des colis, même sœur Marie-Suzanne qui a 99 ans (voir l’interview vidéo ci-dessous). Une boutique accueille les visiteurs dans la cour de l’abbaye mais vous pouvez aussi commander sur le site web. Vous y trouverez certes les produits de Chantelle mais aussi des produits en provenance d’autres monastères, et il y a même une carte fidélité ! A l’issue de la visite guidée, une sœur nous a conduits dans une petite salle où était diffusé un reportage de France 3, dont je vous ai mis le lien ci-dessous. Un accueil enthousiaste, chaleureux et un site aussi passionnant qu’insolite, je vous encourage à faire cette visite si vous en avez l’occasion.
Pour en savoir + reportage de France 3
https://abbaye.benedictines-chantelle.com
http://boutique.benedictines-chantelle.com
www.valdesioule.com/decouvrir/passion-patrimoine/abbaye-de-chantelle-berceau-des-bourbons