Suite à une discussion plutôt animée avec C., ma colocataire de bureau, j’ai décidé de ressortir cette note afin de voir si mes souvenirs étaient exacts. Ils ne l’étaient pas tout à fait : j’étais persuadée de ne pas avoir aimé le style d’écriture et je m’aperçois que finalement, si. Mais sur le fond, c’était bien ce qui m’était resté, et ça a plus que nui aux quelques qualités de ce roman.
Depuis, une adaptation cinématographique a été faite, je ne l’ai pas vue. À l’occasion, pourquoi pas…
Note initialement publiée le 31 août 2008
J’ai terminé le roman de Delphine de Vigan jeudi soir. Depuis, j’essaie de digérer mais la digestion se passe mal. C’est le genre de livre dont on ressort sans savoir si on a aimé ou pas.
Le sujet : une adolescente précoce, de 13 ans et déjà en seconde, se voit confier un exposé par son prof d’économie. Elle choisit de traiter le sujet des sans-abris, en s’appuyant sur le témoignage d’une jeune fille à la rue. Lou, l’adolescente, fait donc la rencontre de No, 18 ans, dans une gare. Petit à petit, le contact se fait, Lou arrive à faire son interview et son exposé est un succès. Mais Lou ne veut pas en rester là, elle s’est attachée à la jeune SDF. Elle va donc tout faire pour essayer de l’aider à se réinsérer dans la société. Entre Lou qui n’arrive pas à se faire une place dans sa propre famille et No qui n’a de place nulle part, la relation va être fusionnelle, passionnelle et destructrice.
Sur la forme, ce roman est plutôt bien écrit. Le ton est celui d’une ado de 13 ans, mais qui en a dans la tête. On suit l’intrigue avec intérêt, c’est fluide.
Malheureusement, on voit arriver les rebondissements avec leurs gros sabots. Le premier virage, on le voit arriver de très loin. Le deuxième virage aussi, et encore plus. Et la fin est une évidence.
Ce roman tente d’apporter une réflexion sur plusieurs thèmes de société importants : la précocité intellectuelle d’un enfant, la gestion par une famille de la mort subite d’un nourrisson, et les sans-abris, leurs conditions de vie et les espoirs de réinsertion. Ça fait un peu beaucoup pour un seul homme, ou plutôt une seule femme. Tout est traité, à mon sens, de manière assez schématique et superficielle. Parfois on tombe dans la caricature. Quant à la fin du roman, elle laisse un goût un peu amer dans la bouche. Tout est bien qui finit bien pour…celle pour qui tout allait plutôt bien à l’origine. L’autre, par contre, a sombré à nouveau dans les abîmes de la rue, et de son plein gré donc ça arrange tout le monde.
Quand on lit du Marc Lévy ou du Guillaume Musso, on a l’impression désagréable que ça a été écrit dans le but d’être adapté un jour au grand écran, avec des grands moyens. Là, « No et moi », on dirait plutôt que ça a été écrit pour être adapté pour « Joséphine Ange gardien », mais avec Joséphine qui aurait décidé que pour un fois, elle s’en foutait des gens dans la panade.
Au final, ce n’était pas désagréable à lire mais ce n’est pas une lecture qui apporte grand-chose au niveau de la compréhension de certains sujets de société. Une maman qui perd son bébé, elle est triste, une ado qui a deux ans d’avance, elle se sent perdue au lycée, et une SDF, ça picole, ça fume et ça pique des médocs dans l’armoire à pharmacie, sans espoir que ça change un jour. Mais c’est pas grave, vu qu’à la fin, Lou arrive à se taper le mec le plus cool du lycée, et c’est quand même le seul truc qui nous tenait en haleine depuis le début. Han ! Spoiler ! Oups…
D’ailleurs je suis en train de me poser des questions sur l’objectif principal de ce roman. Soit c’est un roman extrêmement cynique, exprès, nous démontrant que la vie, c’est chacun pour sa gueule et c’est comme ça. Soit c’est un roman extrêmement naïf, assumé. Mais malheureusement, je doute qu’il y ait la moindre trace de second degré dans ce livre. Dommage, car j’aime bien le style d’écriture et la sensibilité qui se dégage des personnages.
Je n’ai pas lu le roman, mais vu le film. Ce dernier semble fidèle dans son esprit, mais ne laissera pas de souvenir impérissable dans le mien.
@galuchon : joli ! ;) Je pense que je regarderai le film le jour où il passera à la télé et où il n’y aura rien d’autre d’intéressant sur les autres chaînes. J’aime bien Julie-Marie Parmentier (qui joue No, si j’ai bien compris), donc je compte sur elle pour relever la barre et apporter le petit supplément d’âme et la crédibilité qui manque au roman.
Donc t’as aimé le style. Pour moi c’est un roman très cynique . Je n’ai pas apprécié le côté conte de fées quand les parents de Lou recueuillent Lou . Le baiser final aurait pu être supprimé . Mais en fait ça ne finit pas bien pour Louça ne finit pas bien pour Lou
(problème technique)Lou se sent trahie par No qui l’a « abandonnée » et c’est No qui a réussi à secouer sa mère de la déprime et non pas elle .En effet il aurait fallu approfondir
@Mum : je ne me rappelle plus les détails de l’histoire. Mais à ce qu’il me semble, le seul truc qui intéressait Lou, c’était le mec. « Il aurait fallu approfondir » => c’est rien d’le dire !
pas du tout ! Lou est une surdouée qui s’intéresse à tout et qui voudrait changer le monde . Les mecs c’est pas encore son truc, elle est trop jeune par rapport aux autres dans sa classe. Je pensais d’ailleurs
que No allait lui piquer son mec ! (Comment qu’on fait pour écrire quand on voit plus son texte ?)
@Mum : y a les surdoués et y a les autres….tu continues à taper dans la case jusqu’à ce que mort s’ensuive !
Pour les détails de l’histoire, je ne m’en souviens plus. Compte pas sur moi pour le relire.