Le Creux de l’Enfer, paradis de l’art contemporain

Oui, ça va hein, elle était facile celle-là, je sais !

Le Creux de l’Enfer, c’est un centre d’art contemporain en contre-bas de la cité historique de Thiers, à flanc de montagne, où se déroule la tumultueuse Durolle.

CreuxDelEnfer

J’ai lu le texte de présentation de Frédéric Bouglé (directeur du lieu), l’historique du site et l’origine du nom. Entre saint décapité, usines qui s’enflamment de nuit, enfer de la Révolution industrielle et du travail ouvrier (Thiers, capitale du couteau et de la lame tranchante, pour ceux qui vivent dans une grotte exotique)… ça pose un concept. Après quelques années de friche industrielle, le bâtiment renaît sous la forme d’un lieu d’accueil pour les artistes. Dès 1988 m’apprend le topo.

Il était donc temps pour moi de venir découvrir ce centre, à la faveur de ma venue au festival de la Pamparina.

Tout le long de la route qui grimpe jusqu’au centre historique, un défilé de bâtiments délabrés, vestiges de l’époque florissante où l’industrie battait son plein. On pourrait trouver ça moche et sinistre mais moi je trouve ça beau. Le grondement de la Durolle, les arbres et la végétation qui reprennent peu à peu leurs droits sur la pierre et le métal. J’ai eu cette même impression au château royal de Randan, dévasté par les flammes et devenu ruine qui accueille aujourd’hui une végétation luxuriante, comme dans « Le château dans le ciel » de Miyazaki. Un petit goût de post-apocalypse où la nature reviendrait plus forte que tout, comme une promesse que tout n’est peut-être pas perdu pour nos civilisations destructrices. Mais je m’égare.

Si vous voulez en savoir plus sur la Durolle et l’histoire de la vallée des usines, allez faire un tour chez l’Eauvergnat, qui m’a fait l’honneur d’utiliser mes photos pour illustrer son article.

Par ailleurs, toutes mes photos sont visibles dans cet album.

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Le chemin mystère se prend en haut de l’escalier, tout de suite à droite après la porte du bâtiment

Le Creux de l’Enfer, c’est un bâtiment conservé dans son jus et aménagé avec talent et respect de son passé industriel. Grands volumes, pierres apparentes, poutres et escaliers métalliques. Et la douce lumière filtrée par d’immenses fenêtres translucides patinées par le temps. Bon, OK, il faisait un temps radieux et peut-être que mon impression aurait été toute autre s’il avait fait moche.

Quoi qu’il en soit, les œuvres de Florence Reymond, artiste exposée actuellement, irradiaient littéralement dans la blancheur du lieu. Explosion de couleurs vives, formes naïves, toiles monumentales. Je n’ai pas cherché à trouver d’explication à cette série intitulée « La montagne cent fois recommencée », me laissant juste imprégner de leurs incroyables formes et couleurs hypnotiques.

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Une mezzanine surplombe la salle du premier étage et offre une impressionnante collections de bouquins d’art et d’architecture à consulter sur place. Un petit coin cosy invite à faire une pause. Et le petit plus c’est l’escalier qui mène à la terrasse au sommet, pour une vue plongeante sur la Durolle et un panorama imprenable sur les alentours.

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Fuck !

Je tiens à souligner l’accueil très sympathique du monsieur de corvée service en ce dimanche ensoleillé. Ayant bien répondu au jeu de l’expo (reconnaître des détails des œuvres, pas évident du tout!), j’ai eu droit à une carte postale et un bouquin d’une expo précédente. Et surtout. SURTOUT. Quand j’ai demandé quel était le chemin le plus court pour rejoindre le festival, il m’a dit « prenez la passerelle juste à gauche, là, ça grimpe mais ça vaut le détour ! ». OK. Au départ j’ai cru avoir mal compris, l’escalier en question semblant mener à une porte du bâtiment. Mais en fait non. À droite, un chemin herbeux se découvre tout à coup tel un passage secret végétal. Chemin chaotique longeant de vieux murs de pierre, surplombant les toits des vieilles usines en contre-bas, escaliers escarpés aux rampes oxydées…oui ça valait le détour ! Et si je n’avais pas été prise par le temps et le concert imminent à l’église Saint-Genès, j’aurais volontiers continué l’exploration le long de ces murs, où le chemin semblait continuer vers… mystère !

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Secret path…

Entre le Creux de l’Enfer, le chemin secret et le concert dans l’église, cette journée aura été marquée par l’insolite et l’émerveillement. Je vous mets également quelques photos des rues du centre historique, Thiers est un lieu rare, qui se mérite et qui mérite le respect. Si vous passez par là, ne repartez pas sans votre couteau, de nombreux artisans de talent font encore perdurer les belles traditions de la ville.

Thiers

A côté du Creux de l’Enfer, l’Usine du May, l’aventure industrielle, invite le visiteur à explorer le passé industriel de la ville. Ce sera également pour une prochaine fois.

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COUCOU !!

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