Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que je fréquente de temps en temps le café-lecture Les Augustes, notamment pour les cafés japonais organisés par Maïko et Tetsuya Gotani de l’association JANA. Les cafés associatifs et autres salons de thé culturels fleurissent à Clermont, avec une concentration particulière dans le quartier Gaillard/plateau central. Ce qui n’est pas pour me déplaire !
Petit nouveau sur la place du Mazet nouvellement refaite, entre la cathédrale et la place de la Poterne, La BerGamoThée. Nathalie propose une vaste gamme de thés, des breuvages locaux (bières du Plan B, vins…), elle prépare dans sa cuisine ouverte des petits plats faits maison à base de produits locaux et bio, et elle vous accueille le dimanche pour un brunch copieux. Vous pouvez aussi commander un plateau de fromages, comme ce fut le cas pour moi samedi soir, arrosé d’un vin local fruité. Niveau ambiance, c’est cosy comme à la maison ! Fauteuils, canapés, chaises moelleuses, lumières tamisées, musique de qualité. Siroter un petit vin, écroulée dans un fauteuil en écoutant Agnes Obel, après une journée culturelle marathon… priceless.
La BerGamoThée accueille aussi des expos, des concerts. En ce moment, c’est une expo photo d’une artiste du coin, Noémie Vieillard. Ce café culturel est très ouvertement gay friendly (d’où les majuscules dans le nom, LBGT) mais évidemment, tout le monde est bienvenu, c’est un lieu d’échange et de détente avant tout. Des photos de miam sur la page Facebook !
Après ce petit dîner, difficile de s’extirper de la douce torpeur du lieu mais il fallait être à 20h30 au café-lecture Les Augustes pour une conférence donnée par Philippe Godard sur le thème « A-t-on besoin de chefs ? ». Les Augustes, c’est une programmation riche. Des cafés-rencontre (philo, phyto, anglais, allemand, langue des signes, jeu de go, etc.), des ateliers (écriture notamment, que je voudrais bien faire un jour), des conférences et débats, des concerts et plein d’autres choses encore. Tout est gratuit. Le public peut adhérer à l’association et verser son obole, et bien sûr, les recettes des consommations viennent grossir la tirelire. Thés et infusions bio, bières du Plan B, casse-croûtes légers (quiches, tartes…), fruits bio… accompagnent les activités ou tout simplement une pause lecture lové dans les canapés et fauteuils élimés, les livres et journaux étant à disposition de tous. Il y a même un piano et un PC avec accès à Internet. Moi ce que j’aime, c’est l’hiver quand les vitres sont embuées et que de l’extérieur on n’aperçoit que les silhouettes floues des gens à l’intérieur d’où fusent des éclats de voix. Ça donne envie de renter se mettre au chaud. Donc samedi, c’était une conférence-débat. Je ne vais pas développer le contenu car Philippe Godard est un puits de culture et de références que je ne maîtrise absolument pas. Sa conclusion, c’est que nous sommes des asservis volontaires (cf. La Boétie) et que nous n’avons pas besoin de chefs. Il n’y a pas de pouvoir, que du vouloir. Le débat qui a suivi était fort intéressant, avec des personnalités très différentes qui se sont exprimées. Entre le vieux sage érudit à la diction impeccable et au sourire malicieux (probablement un prof de philo retraité, si je suis mon sixième sens) et le jeune « libertaire décroissant » (celui qui distribue gratuitement des viennoiseries, hein Jean-David ?)… le débat volait haut. On ne va pas se mentir, Les Augustes drainent un public d’intellectuels particulièrement pointus et souvent engagés politiquement (ou du moins associativement). Toutefois, les « cafés » sont très ouverts et rien n’oblige à ouvrir sa gueule quand on n’a rien à dire, on peut juste entrer écouter et boire un coup (ou pas). Je regrette ne pas aller plus souvent dans ce café, à quelques pas de chez moi. C’est en tout cas devenu une adresse incontournable de Clermont-Ferrand, ainsi qu’une référence pour de nombreux lieux similaires qui s’ouvrent ici ou là.
Dans les belles initiatives du même (bon) goût, je peux aussi citer le café associatif Parenthèse, qui comme son nom le laisse deviner, fait la part belle aux activités et à l’entraide pour les familles. Mais pas que ! Ils viennent de lancer un jardin partagé, accueillent des expos (j’étais allée y voir une expo Japon), proposent des ateliers…
On me signale également (Val, je dénonce), la Maison Grenouille à Pérignat-es-Allier, pour manger local, lire le journal, organiser une réunion, mater un match de l’ASM en bonne compagnie ou voir une expo. Pas de photos sur le site et je n’y ai jamais mis les pieds mais le concept me plaît bien !
Bref, ça bouge en ville, entre nourritures terrestres et spirituelles, grâce à des personnes engagées et enthousiastes. Il a p’têt raison, Philippe Godard. Suffit de le vouloir, en fait.
A noter que La BerGamoThée n’est pas que gay friendly : elle est également vegan-friendly, puisque tout est au moins végétarien, et parfois vegan ; c’est encore (trop) rare sur Clermont. En tout cas, j’y ai toujours très bien mangé !
@gidehault : en effet, précision très utile ! Pas de bacon dans le brunch du dimanche :)
La BerGamoThée est en fait LE SEUL restaurant végétarien de Clermont-Ferrand (méfiez vous des contre façons !) et c’est aussi un lieu carrément LGBT (et hétéro friendly ;-) )
En tout cas super cool, bonne cuisine à prix raisonnables ! Et cadre et musiques très sympas ! :-)
@Claude : difficile de recenser l’offre végétarienne sur Clermont :-/ Quelques restaurants proposent des menus ou plats clairement identifiés mais c’est vrai que pour l’instant, seule la BerGamoThée propose du 100% ;) Et oui, le lieu est très agréable, surtout le sous-sol et on est toujours bien accueilli ! (même si on n’est ni végétarien ni LGBT :-p)