Voilà une affiche rare. Enfin, pour moi. Tricky à Clermont-Ferrand… waouh !
Et en première partie, St4lk, un jeune Clermontois qui monte, qui monte, qui monte… et qui fait de l’électro mâtinée de guitare électrique. J’ai adoré la mise en scène avec les éléments de projection de lumière. J’ai beaucoup aimé le style musical, sombre et torturé, à l’image des formes géométriques qui défilaient sous nos yeux hypnotisés par les stroboscopes. Un seul regret, les passages chantés. Je trouve que la musique de St4lk vit très bien toute seule sans avoir à coller des voix par dessus. Artiste à suivre car présélectionné pour les Inouïs du Printemps de Bourges. Je pense que je serai le 11 janvier prochain à La Coopé pour le voir défendre ses chances.
Bon et alors ensuite… Tricky. Petit rappel pour les plus jeunes d’entre vous. Le trip-hop est un mouvement musical né dans les années 1990 et mort pour ainsi dire également dans les années 1990. J’exagère un peu mais pas tant. Tricky a, avec le groupe Massive Attack, créé ce style musical génial, complexe et de fait, peu viable. Rap, rock, reggae, électro, voix féminines, rythmes chaloupés… le mélange des genres paraît improbable et pourtant… Du coup, beaucoup de groupes s’y sont mis sauf qu’une telle salade est difficile à assaisonner donc ils se sont finalement éparpillés dans des genres musicaux plus carrés. Même Massive Attack a fini par s’éloigner du concept (mais Tricky en est parti très vite il faut dire) et par faire une espèce d’électro-pop pas désagréable (Angel, Teardrop) mais qui n’a pas l’âme torturée et la sonorité râpeuse d’un Blue Lines ou d’un Protection (clairement mon préféré). Depuis, Tricky est resté dans des productions sombres avec toujours cette prédilection pour les voix féminines si bien qu’on l’entend parfois peu chanter. J’avoue que je n’ai pas suivi sa discographie personnelle de très près, mais il était hors de question de passer à côté de sa venue à La Coopé. Le public était constitué essentiellement de trentenaires/quadra, pas surprenant, et malheureusement la grande Coopé n’était pas pleine.
Bref, Tricky a déboulé sur la scène de la Coopé, petit bonhomme sec, nerveux, fumant, tatoué comme un repris de justice, accompagné d’une chanteuse blonde ravissante. Parité exacte sur scène avec trois hommes (Tricky, le batteur et le guitariste) et trois femmes (Francesca Belmonte la chanteuse, une bassiste et une clavier). Dès le troisième morceau, Tricky se met à scander « don’t be scared » avec des petits gestes de la main et une voix menaçante. Il n’en faut pas plus au public des premiers rangs pour se ruer sur scène. Un beau bordel dès le départ. Mais bien géré. Rebelote à la fin. By myself, by myself… Loin de là. Tricky a eu droit à une ribambelle de bisous et de hugs de la part des gens montés sur scène. Trop choubidou <3 ! Par contre le type qui a demandé un autographe… #WTF ?

Au final un set extrêmement nerveux et électrique. Tricky semble changer la structure des morceaux comme bon lui semble. Il joue les chefs d’orchestre en permanence, lançant la guitare, le clavier, stoppant la batterie d’un simple bras tendu… Bravo les musicos. Faut suivre.
Après deux rappels, le public sonné par tant d’énergie électrique déployée a été invité à quitter la salle sur fond de musique salsa. Radical. Mieux que les ultra-sons ! Fuyons !
Une soirée qui comptera parmi mon best-of Coopé, sans aucun doute possible.
Une petite vidéo en trois parties (montée à l’arrache). Au début c’est le troisième morceau sur lequel Tricky a fait monter le public. Ensuite c’est un morceau normal. Puis le final avec le public à nouveau.