J’ai fait un stage d’improvisation théâtrale !

Oui.

Moi.

J’en vois déjà derrière leur écran qui doivent ouvrir des yeux comme des soucoupes volantes. Je veux parler essentiellement de mes lecteurs séculaires. Qui l’eut cru ? Hein ? Tu te rappelles, lecteur séculaire ? Oui ? Ben voilà, de l’eau a coulé sous l’éponge (private joke d’improvisateur).

À moi la Comédie française !! Les César !

Non je déconne. Autant le préciser tout de suite, je ne risque pas de m’inscrire en première année d’impro à la rentrée de septembre. Je continuerai d’aller aux spectacles, ça oui, un grand oui. Mais on va pas se mentir, hein, la scène c’est pas fait pour moi. Sans vouloir me chercher d’excuses en carton, je n’étais pas en très bonne condition pour faire ce stage de deux jours. Sortant d’un genre de pseudo-coqueluche ayant nécessité cortisone et antibiotiques, et ayant laissé quelques traces encore bien grasses dans mes poumons, j’avais donc le potentiel énergétique d’un poulpe rhumatisant. Je ne dis pas que j’aurais été beaucoup plus brillante si j’avais été en forme, je dis juste que j’en aurais un peu plus profité, et me serais un peu plus investie dans certains jeux. Mais bref, commençons par le commencement.

1557183_453957871397057_1890697627_oLa semaine dernière, c’était la semaine de l’impro, première du genre à Clermont-Ferrand. À l’origine de cette excellente initiative, l’association Improvergne, découverte il y a quelques mois (klik pour le compte-rendu de ma première soirée). Tous les soirs de la semaine étaient donnés des spectacles d’impro, des débutants au match de confirmés, en passant par le catch, tous joués à guichet fermé. Je n’ai assisté à aucun malheureusement. Et le week-end… stage d’initiation ! Inscrite d’office par JD, alors que j’aurais voulu réfléchir un peu avant (avant de… renoncer, sans aucun doute), je me suis retrouvée enfermée pendant deux jours à la maison de l’Oradou avec une quinzaine d’autres stagiaires. Et un prof, Cédric, croisement improbable entre un berger grec et un troisième ligne sous ecsta.

Au programme de ces deux jours, beaucoup de jeux. On se serait cru en colo. Mais attention, des jeux aux visées pédagogiques claires pour le sujet du week-end : l’impro. Le jeu du mikado par exemple, consiste à écraser toucher le pied des autres joueurs afin de les éliminer du game. Quand on rate sa cible, on désigne le prochain mikado qui à son tour doit tenter d’éliminer les gens autour de lui et ainsi de suite. Objectifs : observer, travailler sa rapidité, prendre des risques si on veut avoir la chance d’être désigné mikado. Là par exemple, je n’ai pas été très dynamique vu que le moindre effort physique me provoque des quintes de toux à n’en plus finir. Sinon j’aurais sûrement massacré tout le monde. Hem. Ou pas.

Petite vidéo de démo :

Également au programme, des exercices de relaxation et de laisser-aller. Ça m’a fait regretter mes cours de taï chi dis donc ! Par contre, si tout le monde a été tout retourné par le fait de se laisser tomber en arrière dans les bras de son co-équipier… ben moi, non. Pas merci, le karaté.

Et bien sûr… des petites mises en situation d’impro ! On était là pour ça. D’abord individuellement (alors que la caméra de France 3 zonait dans le secteur… tout le monde était stressé à l’idée d’être filmé), puis à deux, à trois, voire quatre. Lors de mon passage individuel, j’ai dû me glisser dans la peau d’une plante carnivore, d’un strapontin, d’un cintre, puis enfin d’un Jamaïcain faisant du ski. Ben crois-le ou pas, j’ai été beaucoup plus inspirée par le cintre ou la plante carnivore que par le cas « concret ».

Autre « épreuve » qui a traumatisé un grand nombre d’entre nous, le four. Enfin ça, c’est moi qui l’appelle comme ça. Nous étions tous en ligne avec pour consigne de ne surtout pas rire. L’un de nous sortait puis re-rentrait avec l’objectif de tous nous faire craquer les uns après les autres. Objectifs : tester sa capacité à faire rire, changer de stratégie en cas d’échec, et tester sa résistance interne au four absolu. Autant te dire tout suite que celui qui a fait craquer le plus de monde c’est celui qui a déboulé dans la salle nu comme un ver (et je dirai pas qui c’est, ce qui se passe en stage d’impro reste en stage d’impro, ce serait dommage de griller la carrière médiatique de quelqu’un ^^). Seule Martine est restée de marbre. Pour ma part, je suis arrivée avec une bonne idée (enfin, à mon avis), mais je l’ai complètement sous-exploitée. Pas osé aller trop loin dans les mots, dans les gestes… Bref, le four ! Pas absolu, heureusement, sinon je repartais en sanglotant.

Au final, deux jours extrêmement intenses physiquement et psychologiquement. J’ai appris beaucoup de choses et ai eu confirmation de certaines que j’avais subodorées lors de mon premier spectacle (et billet). L’impro se travaille. Individuellement, collectivement. Physiquement et intellectuellement. Et au-delà du plaisir de jouer et partager, on doit (probablement, difficile à prouver après deux jours de stage) gagner en qualité de relations humaines et de résistance aux aléas du quotidien. En ce qui me concerne, et coqueluche mise à part, je pense que je n’aurai jamais l’audace et la confiance en moi suffisantes pour persévérer dans l’impro. Il faut aussi, je pense, un peu de talent au départ et ce n’est pas donné à tout le monde. Pas à moi en tout cas.

Merci à Improvergne et à Cédric pour ce stage passionnant. Merci aussi aux deux Lapins Crétins, Fabien et Ludo, qui se sont bien foutus de notre gueule en se faisant passer pour des débutants le samedi, et en s’inventant des carrières de garagiste associatif ou de sociologue linguistique. Et merci à tous mes co-stagiaires pour leur bonne humeur et leur bienveillance. Quand vous voulez pour un autre stage ou une bière aux Berthom !

Une petite vidéo tournée par France 3 Auvergne (on m’aperçoit au loin et ça suffit bien comme ça).

Si la vidéo n’apparaît pas, clique sur le lien (saloperie de Dailymotion, encore un truc français ça !)

Stage de la ligue d’improvisation d’Auvergne par France3Auvergne

6 Comments

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