Laura Gozlan, à l’instar des autres artistes l’ayant précédée, a investi les quatre murs de la petite galerie de la rue de la Coifferie pour une création in situ. Elle en a même créé un cinquième, « Emporio Chimic », pour réaliser une alcôve sombre recevant une autre installation : « Through the Silver Globe ». L’obscurité est également favorisée par une oeuvre recouvrant la vitrine, « A Mirror Darkly », visible depuis la rue. Une quatrième oeuvre semble ne pas participer à la mise en scène et pourtant, elle est infiniment dans le thème, « Planck Wrap ».

J’ai eu la chance de participer à une visite commentée de l’expo par l’artiste en personne. Ces visites sont en principe précieuses pour lever un coin de voile sur ses intentions mais malheureusement un visiteur a largement monopolisé les échanges avec des considérations… comment dire ? Déroutantes… Bon mais à part ça, les explications de Laura Gozlan m’ont certes permis d’en savoir plus sur les techniques employées pour réaliser les oeuvres mais pour ce qui est de ses intentions… j’avoue humblement que les considérations architecturales, scientifiques, chimiques me sont un peu passées au-dessus de la tête mais j’ai malgré tout eu un coup de coeur pour deux des oeuvres exposées : « Planck Wrap » et « Through the Silver Globe ». La première… je me suis laissée avoir par mon inconscient. J’ai cru qu’il s’agissait d’un livre, et d’un miroir brisé. Rien de tout ça. C’est un monolithe, un peu façon 2001 l’Odyssée de l’espace, fiché dans un miroir, certes, mais froissé, pas cassé. Mais après tout peu importe. J’ai revu l’exposition récemment et ma première impression était restée. Un livre. Je n’y peux rien et puis finalement, pourquoi pas ? Du côté de « Through the Silver Globe », c’est l’éclatement de ce montage vidéo apocalyptique qui m’a hypnotisée. L’image est diffusée au travers de vitres (sales), ou reflétée sur des miroirs. Il est impossible de regarder partout à la fois. L’image est déformée, le point de vue est le même et pourtant différent partout. Et pour l’ « intrigue » du film… il revient à chacun d’élaborer son propre scénario, en fonction des images reçues, de la musique entêtante, mais de scénario, il n’y a point. Illusions, faux-semblants, perceptions sensorielles, traversée du miroir… voilà les points communs qui m’ont séduite dans ces deux oeuvres.
L’exposition est prolongée jusqu’au 30 avril 2015. N’hésitez pas à pousser la porte ! Ce sera également l’occasion de récupérer un exemplaire (gratuit) de La Belle Revue, nouvelle édition. J’ai participé il y a quelques mois à la souscription sur KissKissBankBank afin de financer cette refonte. La Belle Revue explore les lieux d’exposition d’art contemporain dans tout le Massif central et revient sur les expos phares de l’année passée.
Ouvert du mercredi au samedi de 14h à 18h. Entrée libre.