Visite de l’église réformée de Clermont-Ferrand

Parmi les visites guidées proposées par l’office de tourisme de Clermont-Ferrand, j’avais repéré cette visite un peu insolite d’un édifice que j’avais bien entendu déjà observé dans les rues de Clermont mais dont je n’avais jamais osé pousser la porte. C’était une visite guidée inédite et j’ai eu la chance d’y participer. Elle était intitulée « le Temple » mais notre guide nous a expliqué que c’était une formulation inexacte, il est d’ailleurs indiqué à l’entrée « Eglise réformée de la résurrection ». Pourtant, sur le site qui semble officiel, on parle bien de temple. Bon mais bref, je ne vais pas m’aventurer dans des considérations religieuses car je n’y connais absolument rien en la matière (et pour tout vous dire, ça ne m’intéresse pas trop).  Je trouve en revanche le bâtiment et son histoire très intéressants à découvrir.

Inaugurée en 1966, cette église protestante a remplacé un vieil édifice qui se trouve dans mon quartier. Je m’étais toujours demandé ce qu’étaient ces vestiges en face du lycée Apollinaire, et désormais réhabilités en des bâtiments modernes et bien voilà : les restes de l’ancien temple, écroulé. Nouveau lieu pour la nouvelle église : à proximité de la place des Salins. Et surtout… nouvelle architecture. Jean Marconnet, l’architecte, a dessiné un projet extrêmement ambitieux, peut-être trop… puisqu’il a coûté trois fois plus cher que prévu, lui valant une certaine disgrâce puisque la plaque portant son nom n’a été apposée que récemment.

temple

Ce qui frappe lorsqu’on arrive à proximité du bâtiment, c’est évidemment sa forme, pour le moins surprenante. Une aiguille de béton s’élançant vers le ciel. Cette flèche représente deux mains jointes en prière ou une proue de bateau. On retrouve d’ailleurs cette symbolique du bateau un peu partout dans l’église. Avant de pousser les portes vitrées, d’autres symboles accueillent les visiteurs : un « jardin » matérialisé par une sorte de plate-bande fleurie, une croix dissimulée dans les baies vitrées qui elles-mêmes témoignent de la non séparation entre la vie de tous les jours et cet espace de culte. D’ailleurs, le lieu a été conçu comme un lieu de vie à part entière. Des salles de réunion, des espaces associatifs sont les premières portes sur lesquelles on tombe en entrant. La salle de culte est à l’étage.

fresque

Une grande fresque datant de l’époque de la construction trône dans le « hall » d’accueil. Réalisée par un médecin de Royat, le docteur Cheynel, elle symbolise toutes les étapes de l’existence, des plus heureuses aux plus tragiques, jusqu’à la résurrection. Elle est extrêmement bien conservée et malgré son petit look sixties très coloré, elle contribue à l’intérêt culturel de l’édifice, tout comme les vitraux de la salle de culte, première chose que l’on découvre en montant l’escalier de bois. C’est également le docteur Cheynel qui les a dessinés, décidément très inspiré. La salle de culte, donc… j’ai rarement pénétré dans des édifices religieux d’architecture moderne (un vieux souvenir en Angleterre, l’église de Royan…) mais j’avoue que j’ai été surprise par l’effet « toile de tente » produit par le plafond de béton. Grotte, cocon, cale d’un bateau… avec ce puits de lumière au fond dû aux vitraux de la flèche (et à quelques puissants projecteurs), j’avais un peu l’impression de faire de la spéléo alors même que je venais de gravir un étage. Ce qui marque également, c’est l’extrême sobriété du lieu et la pureté des lignes du mobilier. Le sol de lauze s’étire en pente douce jusqu’à l’ « autel » et au puits de lumière, il n’y pas de frontière entre les fidèles et le prêtre. Notre guide a attiré notre attention sur une plante cachant maladroitement le fait que le croix ne touche pas le sol. C’est une hérésie totale, mais une bête erreur de conception. D’où la plante pour camoufler. J’avoue que ce petit subterfuge a doucement fait rigoler l’effroyable impie que je suis.

vitraux

nef

vitraux2

croix

culte

fleche-interieur

Si cette église porte sans conteste les marques de son époque de construction, elle n’en reste pas moins une véritable curiosité architecturale dont l’originalité et la pureté sont intemporelles. Même sans visite guidée, n’hésitez pas à pousser la porte et à aller découvrir la fresque, les vitraux, et même la flèche de l’intérieur. Pas aux heures de culte bien sûr mais sinon vous y êtes les bienvenus, si j’en juge pas le nombre de bonjours et de sourires distribués par les habitués du lieu aux visiteurs que nous étions. Enfants qui courent dans les escaliers en riant, adolescents chargés d’instruments… C’est en effet un lieu de vie plus qu’un lieu de culte.

 

Eglise réformée

11 rue Marmontel

Clermont-Ferrand

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