L’étang du Pacage avec la LPO : sanctuaire du milan noir

Le Conseil départemental du Puy-de-Dôme propose comme chaque été de nombreuses animations et sorties nature. Cette balade à l’étang du Pacage avec un animateur de la LPO en faisait partie, du côté de La Roche-Noire, non loin de Cournon-d’Auvergne. J’ai retrouvé pour la troisième fois Matthieu Clément, que j’avais déjà eu le plaisir de suivre sur les flancs du parc Montjuzet et dans le parc du Domaine royal de Randan.

Je ne connaissais pas du tout ce coin, sur les bords de l’Allier. Je ne pensais pas qu’il existait un tel petit paradis dans ce secteur que je pensais voué aux activités industrielles ou agricoles.

A vrai dire, le coin est un petit peu secret et à part ceux qui viennent y faire leur « footing » (et qui se reconnaîtront), les visiteurs sont rares et il m’a fallu tourner et retourner pour enfin trouver le point de rendez-vous de cette balade. Ne comptez pas sur une indication le long de la route : il faut passer devant une entreprise un peu moche et tourner à l’endroit du panneau M.R 63. Un petit peu plus bas, c’est le départ du sentier de l’Espace naturel sensible « Le sentier du milan », la gestion du site ayant été confiée à la LPO.

D’habitude lors des sorties avec la LPO, c’est un petit peu frustrant : l’animateur voit ou entend toutes sortes de bestioles mais pour le commun des mortels… c’est « Hein ? Où ? Rah mince j’ai raté » et il rentre chez lui en n’ayant pas vu grand-chose. A l’étang du Pacage… on en prend plein les yeux ! Depuis la dernière sortie, j’ai investi dans une petite paire de jumelles pas chère mais tout à fait honorable chez Nature & Découvertes et j’en suis bien contente. Mais maintenant, je commence à loucher du côté des appareils photos un peu plus adaptés à l’usage que j’en fais. Faut que je trouve un sponsor. Ou que je lance un Ulule.

Bref. On venait voir des milans, on en a vu une nuée ! Il paraît que c’est une bonne année pour les milans, les recensements ont fait état de plusieurs oisillons par nichée. Ils viennent ici à la fin de l’hiver pour se reproduire avant de repartir vers d’autres cieux plus chauds en Afrique au mois d’août.

L’étang du Pacage fait partie d’un ensemble appelé « Ecopôle du Val d’Allier » (clique pour voir le plan). C’est une ancienne gravière, dont une partie est encore exploitée mais force est de constater que l’équilibre trouvé entre activités humaines et sanctuaire pour bêtes à plumes et à poils est extrêmement réussi. Oies bernaches, hérons, canards, martins-pêcheurs, ragondins et même quelques chèvres… le site grouille d’une vie paisible qu’on peut observer tranquillement planqué derrière des affûts. Quelques points sombres tout de même : l’étang du Pacage est envahi par la renouée du Japon, une monstro-plante qui grandit et s’étale au détriment de toute autre sorte de végétation. Et le site semble être un spot de prédilection pour les fêtards-dégueulasses qui font des feux et empilent les cadavres de leurs bouteilles sans se soucier de la population locale animale et végétale. Le revers de la médaille de ce site proche de l’agglomération clermontoise.

Le dépliant de l’écopôle m’apprend que d’autres sentiers existent : ça donne envie d’y retourner au printemps ou à l’automne.

En rentrant nous nous sommes arrêtés manger à La Terrasse, petit resto à Cournon. Entrée, plat, fromage, dessert et quart de vin pour 12,60€, le tout très honorable et servi avec rapidité et gentillesse : what else ? Le patron nous a appris en partant qu’il ne valait mieux pas traîner du côté de l’écopôle le soir, le site est infesté de moustiques. A bon entendeur !