Il y a maintenant quelques semaines, à l’époque où l’on pouvait encore dire que c’était l’été, j’ai passé une journée dans le Forez. Côté Auvergne dans un premier temps, pour une randonnée, puis côté Rhône-Alpes dans un second temps, pour une petite visite à Montbrison sur laquelle je reviendrai.
Cette randonnée de 8,5 km est disponible gratuitement sur l’appli Auvergne Rando ou sur le site Planète Puy-de-Dôme.
Le départ se fait depuis le col des Supeyres, au pied du Chalet des Gentianes (bar, restaurant, gîte). Dès les premiers mètres, nous sommes tombés sur un troupeau de vaches qu’il a fallu traverser. Heureusement c’étaient des Salers, au caractère débonnaire, mais j’avoue que je suis toujours très mal à l’aise de côtoyer les bêtes à cornes qui peuvent se transformer un vachettes d’Intervilles si un truc (une randonneuse, par exemple) les agace. Bref. Très vite nous nous sommes retrouvés à arpenter la lande en suivant le sentier balisé par… des petits lapins. Bon. Soit. Fallait nous voir (et nous entendre surtout) en train de chercher les lapinous à tous les croisements (« t’as trouvé le lapin ? », « il est où le lapinou? », « le lapinou indique que c’est par là »…). Heureusement, nous n’avons croisé personne. Je précise aussi qu’outre les lapinous, le sentier est jalonné de tables d’information en lave émaillée, que j’ai pris soin de photographier à la demande de Val (qui kiffe la lave émaillée).

Bon mais au fait ! Colporteur ? Jasserie ? Un dictionnaire ? Le colporteur, dont nous suivons le chemin, était un commerçant qui transportait sa marchandise avec lui pour ravitailler les paysans isolés dans les jasseries. Les jasseries, donc, ce sont ces petites maisons à toit de chaume qui hébergeaient paysans et bétail, et servaient à fabriquer et stocker le fromage (on appelle ça « burons » de l’autre côté de la région, dans le Sancy et le Cantal).
Le début de cette petite randonnée nous emmène droit sur les jasseries. On y aperçoit quelques spécimens en ruines, mais également des exemplaires parfaitement retapés et habitables. Je dois dire que le charme de ces petites bicoques accrochées à flanc de montagne et avec une vue plongeante sur la vallée… ça laisse rêveur et on se laisserait bien tenter par une petite retraite spirituelle quelque part entre les vaches et les nuages.
Le chemin se poursuit dans la lande battue par les vents sur ce plateau au climat rude. Ce jour-là, le ciel était nuageux mais laissait passer le soleil ici ou là, habillant le paysage de reflets changeants particulièrement hypnotiques.
Comme le départ de la randonnée se fait au col des Supeyres, et bien c’est une rando avec peu de dénivelé. Peu de passages pentus, dans un sens ou dans l’autre. Le sentier est plutôt large et très bien entretenu, aucune difficulté donc, on peut se laisser aller à admirer la vue sans trop se fatiguer.
Le chemin passe devant la Jasserie du Coq noir, où nous ne nous sommes pas arrêtés mais qui est un haut lieu du Forez. On y mange, on y fait des randos thématiques, on va y voir des spectacles… bref, une association dynamique et ambitieuse qui fait vivre cette jasserie de la plus belle des façons. La dernière partie est peut-être la moins intéressante d’un point de vue panoramas mais ne nous plaignons pas, on en a pris plein les yeux pendant quatre heures.
Évidemment… la photo finish devant le panneau du col des Supeyres est un incontournable, parce qu’on ne perd jamais une occasion de faire un jeu de mot pourri !
Le sentier du colporteur des jasseries, c’est vraiment super ! Je le pense vraiment, c’est une jolie randonnée, peu difficile, avec beaucoup de vue, une belle histoire et un patrimoine bâti préservé et réhabilité avec passion et ambition.
De la lave, des vaches, pas trop de dénivelés : bien des raisons de retourner me balader dans ce coin cher à ma belle-famille.
Merci pour les photos de lave émaillée, je reconnais le travail de Lienhard à Usson.
Elle est vraiment téméraire cette Gigina, qui fait de l’escalade même par temps venteux !
Je note. Pour l’été prochain…