C’était la seule date française. Les places se sont envolées comme des petits pains (des baguettes magiques probablement (forte récompense à celui/celle qui aura ri à cette mauvaise vanne)) en quelques minutes au mois de mars dernier. Et à 78,50€ la place, tu te dépêches de poser ton RTT du 17 septembre (et du 18, soyons fous). Après, ben après t’attends… tu oublies, presque. Et puis arrive le jour J. Tu pars de bonne heure, au petit matin blême, tu traverses le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire, l’Ardèche, un petit bout de Drôme et puis enfin, tu arrives dans le Vaucluse, à Orange où t’attend un arc de triomphe pour célébrer ton arrivée. Car oui, il y avait de quoi lever triomphalement les bras au ciel. Depuis quelques jours la pluie jouait les invitées indésirables et la perspective de passer toute une soirée à infuser sous des trombes d’eau… comment dire… même pour 78,50€, il y a de quoi hésiter. Mais c’est un beau soleil dans un ciel bleu qui inondait Orange et ses vertes collines de ses rayons jaunes.
L’attente
Pour le récit de ma découverte de la ville d’Orange, je vous renvoie à mon article précédent.
Après une belle journée de balade dans cette ville charmante, nous nous sommes postés dans l’une des deux files d’attente qui s’étiraient le long du mur du théâtre antique. Difficile de savoir si nous étions bien positionnés… la réponse est arrivée comme un couperet après plusieurs dizaines de minutes au moment de franchir l’entrée : non. Placés comme on était, fallait prendre l’autre file. Holy shit ! Se repositionner au même endroit que lorsque nous sommes arrivés la première fois et… attendre de nouveau. Seule consolation : nous n’étions pas les seuls. Les vases communiquants communiquaient très bien, les recalés de l’entrée 1 croisaient ceux de l’entrée 2 mais sans jamais croiser qui que ce soit du staff pour mettre un peu d’ordre dans ce vaste foutoir. Ça rouspétait ferme dans les rangs, dans toutes les langues, et même dans ceux du staff car j’ai entendu un type badgé pester salement contre l’organisation. Du coup… à 20h, branle-bas de combat, c’est la chenille qui redémarre, les files d’attente se sont magiquement engouffrées dans le théâtre. Ça avait dû fumer en backstage et les vigiles ont laissé entrer les derniers spectateurs sans même jeter un oeil à leurs sacs (ce qui n’est pas à proprement parler très rassurant). Défi numéro 2 : trouver sa place numérotée (t’as vu comme c’est foutu un théâtre antique ?) en se faufilant à travers les genoux déjà installés, tout en contenant sa sensation de vertige intense en voyant cet amphithéâtre plein à craquer. Près de 9 000 personnes ! Ouf ! Les places 82 et 84 ! Faut pas craindre de jouer collé-serré avec ses voisins, l’espace vital est calculé au plus juste.

Le show !
La foule est impressionnante, bruissante, vertigineuse et cosmopolite… on est venu de loin pour le voir. Parfois d’Amérique du Sud. La scène en bas est lumineuse et prête à accueillir les musiciens. Je n’ai jamais assisté à un concert dans ces conditions, dans un amphithéâtre aussi vaste et en plein air. Au bout de quelques minutes, les projecteurs s’éteignent et le show peut enfin commencer. David Gilmour, pilier du groupe Pink Floyd, fait son entrée sous les applaudissements nourris de la foule. Et c’est parti pour près de trois heures de concert. Évidemment, il était en tournée pour défendre son dernier album solo, Rattle that lock, qui est aussi le titre de cette fameuse chanson qui a fait couler tant d’encre et dont le gimmick est… le jingle de la SNCF. Bon, il a eu un coup de coeur, ça s’explique pas, c’est comme ça. L’étrangeté est vite évacuée et les titres s’enchaînent, faisant la part belle aux grands morceaux de Pink Floyd : Wish you were here, Shine on you crazy diamond, Us and them… beaucoup de choses que je connais bien et que j’aime. Et qui, bien malgré moi, me rappellent mes soirées de 1995 et 1996 lorsque dans ma chambre d’adolescente (presque bachelière) je travaillais sur mes dissertations de philo. Voilà. Je bossais avec le double album Pulse en fond sonore. Et j’ai eu 14/20 toute l’année, preuve que ça m’inspirait plutôt pas mal. Pour accompagner ces titres mythiques et les quelques nouveautés, un vaste cercle de projecteurs, qui aurait dû contenir un écran diffusant des images. On a appris par la suite que le dispositif vidéo aurait été trop lourd pour le pauvre théâtre antique et aurait risqué de dégringoler sur la scène. Tant pis pour les images, les lumières sont belles, balayent la foule et battent au rythme des accords de guitare lancinants de David Gilmour. J’avoue qu’entendre ce célèbre « son Pink Floyd », cette guitare si reconnaissable… c’est un grand moment d’émotion face à cette légende du rock (même s’il est tellement loin que ça pourrait être le Pape que je ne verrais pas la différence).
Près de trois heures qui filent à la vitesse de la lumière et déjà, après un rappel, le théâtre se vide. Retour à la trivialité de l’existence, et il faut s’extraire de la petite ville d’Orange en même temps que 9 000 personnes. Malgré un dispositif policier énorme (et plutôt bien pensé), les bouchons sont dantesques. Épuisés, nous renonçons à rejoindre l’autoroute comme tout le monde et bifurquons sur la nationale, en direction de Nîmes où nous passerons la nuit avant une parenthèse camarguaise délicieusement estivale. J’y reviendrai, bien sûr.
Et Roger Waters, il en pense quoi ?
Pour parfaire ma culture pinkfloydienne, quelques jours plus tard nous avons assisté au Ciné Dôme d’Aubière à une diffusion simultanée mondiale de The Wall, concert-spectacle de Roger Waters, un autre pilier de Pink Floyd. Si le groupe a éclaté depuis longtemps, ses branches continuent de pousser chacune de leur côté tout en puisant dans les mêmes vieilles chansons. Dans The Wall, Roger Waters mêle des images de ses concerts absolument impressionnants avec son histoire personnelle, basée sur la mort de son grand-père au cours de la Première Guerre Mondiale. Un peu mégalo, le thème n’en est pas moins raccord avec les idéaux défendus dans The Wall. Dubitative quant à ce format concert-ciné-documentaire, j’en suis ressortie enchantée et avec l’envie de me replonger dans la discographie de Pink Floyd.
Merci JD pour ces flash-back :)
Hello ! j’ai vu Pink Floyd en concert en 95 à Bordeaux, ça reste un souvenir assez dingue et magique ! bises
@Maazz : la chance ! :) Bises !