Money Monster

Voilà un film pile dans l’air du temps, qui fait écho à une actualité mondiale et à la maladie capitaliste qui gangrène nos sociétés. Un film désabusé et à l’épilogue amer, emmené par un casting de haute volée.

moneymonsterLee Gates (George Clooney), est un présentateur télé accumulant les clichés : beau gosse, prétentieux, dragueur, et riche. Son émission “Money Monster”, décortique l’actualité financière dans un format fun, lourdement mis en scène à grands renforts de gonzesses qui dansent, de déguisements… afin de prodiguer quelques bons conseils aux téléspectateurs avides de placements financiers juteux. (Re-)cadré par la réalisatrice Patty Fenn (Julia Roberts), Lee Gates est une personnalité influente et ses bons plans financiers sont largement suivis.

Jusqu’au jour où… l’un de ses placements chouchous s’effondre à la suite d’un soi-disant bug informatique. Ce sont pas moins de 800 millions de dollars qui disparaissent du jour au lendemain, ruinant des petits actionnaires comme Kyle Budwell. Ce dernier va faire irruption en direct sur le plateau de Money Monster pour prendre Lee Gates et l’équipe technique en otages.

*****quelques spoilers ci-dessous*****

Construit comme un thriller efficace par la réalisatrice Jodie Foster (qui n’est pas au casting), Money Monster rassemble 3 “personnages” devant la caméra (mise en abyme) : le monde de la finance, qui mouline virtuellement des millions de dollars chaque jour, les médias, qui hypnotisent les foules et les font rêver à un monde (bien égoïste) meilleur, et les foules justement, dépassées, manipulées, dépouillées et au final, sacrifiées. Ce film fait bien évidemment écho à toutes sortes d’événements récents ou moins récents, de scandales financiers où l’on apprend que quelques uns s’en sont mis plein les fouilles sur le dos de plein d’autres qui se retrouvent au tapis. Rien de nouveau sous le soleil du Panama. Le cynisme absolu de la fin du film donne bien évidemment à réfléchir, sur notre propre culpabilité. Certes on peut (et on doit) taper bien fort sur la finance et les médias, qui nous emmènent droit dans le mur en se foutant bien de notre gueule, mais il faut aussi se regarder en face, chacun d’entre nous, notre frénésie de consommation, notre envie de gagner plus, pour consommer plus (de merdes, bien souvent), notre indignation bien molle et bien éphémère face à ces scandales quasi quotidiens, notre amnésie, réelle ou feinte, parce que tant que ça nous touche pas en pleine gueule on fait comme si on n’avait rien vu et on serre les fesses.

Un bon film, tant sur la forme que sur le fond, servi par un duo désormais familier de ces films coup de poing, Clooney et Roberts. J’aimerais juste voir où ils placent leurs millions (quand moi-même je saurai où est placé l’argent de mon PEA). Cynisme absolu je vous dis.

4 Comments

  1. Ouais… il y a quelques temps, apprenant que le volume que ces petites coupelles de café en plastique représentaient une part phénoménale de nos déchets domestiques, j’ai décidé que je boycotterai l’acteur qui en fait la promotion (il ne peut pas prétendre qu’il doit faire cela pour vivre!) en plus bien sûr des marques qui les proposent. Donc j’attendrai le moment de le regarder dans le grand supermarché obscur… !!! :-D

  2. Sur un thème proche (le travail), je te conseille  » The company men ». Ça devrait te plaire.

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