Pastoralisme sur les volcans d’Auvergne

berger_bann.jpgSaviez-vous que la nature volcanique de nos “monts” d’Auvergne n’a été découverte qu’à la fin du XVIIIe siècle ? Recouverts de végétation, nos beaux cratères passaient inaperçus. Depuis, l’agriculture, et l’activité humaine en général, a permis à ce paysage d’exception de se révéler aux yeux du monde. Pour entretenir ce territoire, plusieurs solutions : le travail humain, manuel ou mécanisé (pour déboiser rapidement un puy et permettre au public d’y accéder, comme ce fut le cas pour Vichatel ou Combegrasse), ou le pastoralisme, plus doux et qui permet de faire d’une pierre deux coups.

Le 21 juillet dernier, le Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne, le groupement ovin de la Coopérative d’estives d’Orcines, l’Association des éleveurs de brebis Rava, et l’Association Auvergne Estives ont convié les habitants et visiteurs à une belle rencontre au pied du puy de Dôme : Maxime, Valérie et leurs trois petites filles ont passé toute une journée à nous expliquer avec enthousiasme et passion leur métier de berger. Ils ne sont pas d’ici, ils viennent du Berry, et c’est la quatrième fois que Maxime est recruté par la coopérative d’Orcines pour passer l’été sur nos volcans. Cette année, il est venu en famille afin que leurs trois filles puissent vivre cette aventure avec lui. Car pour les citadins dont je fais partie, le métier de berger ressemble à une véritable aventure. Ils sont logés dans la petite maison au pied du puy de Dôme, que l’on aperçoit lorsqu’on emprunte le chemin des Chèvres, et vivent au rythme du troupeau de 2000 brebis. Il faut les surveiller, les changer d’emplacements au fur et à mesure pour garantir la diversité de la nourriture, les soigner si besoin, les tondre un peu mais pas trop, veiller à ce que les agnelages se passent bien, afin de rendre tout ce petit monde en pleine forme aux éleveurs à la fin de la saison. 

Dans nos contrées, il n’y a pas (encore) de loup, pas d’ours, mais le troupeau n’est pas à l’abri du danger pour autant. Le principal venant… des usagers des sentiers de randonnée, et plus particulièrement des chiens. C’est aussi pour cela que Caitline Lajoie, garde-nature du Parc, était présente ce jour-là, afin de nous rappeler les consignes élémentaires pour cohabiter en toute bienveillance avec les brebis. Pour toutes sortes de raison, dont la sécurité des brebis, il faut tenir son chien en laisse. Un chien peut les effrayer au point que certaines avortent, et il ne faut pas oublier qu’un troupeau de brebis est toujours accompagné d’un ou plusieurs chiens avec lesquels il est préférable d’éviter la confrontation. Donc, avec un chien en laisse (ou sans chien, d’ailleurs), la prudence veut qu’on évite soigneusement le troupeau en le contournant en arc de cercle. Car les brebis ont un fonctionnement “en rond”.  C’est notamment pour ça que l’installation d’un parc à brebis ne doit pas comporter d’angles ! Maxime nous a mis à contribution pour en dresser un à son arrivée avec la centaine de brebis qu’il avait descendues pour l’occasion. Le chien a ensuite fait le nécessaire pour que les brebis rentrent dedans. 

Après une matinée d’explications et de démonstrations, nous avons, tous ensemble, ramené les brebis à leur estive. Maxime nous a conseillé de vivre les deux situations : derrière les brebis et devant. J’ai pris quelques coups de cornes (involontaires) dans les mollets en restant devant mais c’était intéressant à vivre ! Les brebis calent leur rythme sur le nôtre donc point besoin d’aller trop vite, mais il faut tout de même éviter de traîner car elles ont tendance à se laisser distraire par la nourriture disponible à droite et à gauche. 

Si vous croisez un berger (ou une bergère) lors de vos randonnées, n’hésitez pas à le/la saluer et à discuter avec. Certains sont un peu timides mais si vous tombez sur Maxime, pas de problème, il a plein de choses à dire ! La discussion, la connaissance des besoins des uns et des autres, sont nécessaires pour bien vivre ensemble dans cette nature qui est à la fois le royaume des animaux et notre terrain de jeu.

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↑ le berger a tout de même un véhicule pour se déplacer sur son très vaste territoire

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↑ installation du parc à brebis

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↑ un agneau (déjà gros) qui tête sa maman

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↑ lequel des 2 troupeaux est le plus discipliné ? ;) 

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↑ hop tout le monde remonte, au milieu des parapentes

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↑ les 2 petites pattes qui dépassent sur Maxime ne sont pas celles d’un agneau mais de sa troisième fille

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↑ le chemin des Chèvres n’a jamais aussi bien porté son nom ! 

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↑ la petite maison d’habitation de la famille de bergers. Il y a des poules, des ânes, des chèvres…

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↑ les brebis foncent à l’abreuvoir

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↑ ici ce sont des brebis de race Rava, typiquement auvergnates

 

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