Maintenant que les volcans de la Chaîne des Puys-faille de Limagne sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, il nous fallait un nouveau défi, bien partis sur notre lancée que nous sommes. C’est chose faite avec la candidature de Vichy à ce même patrimoine. Mais la jolie ville thermale ne part pas seule dans cette aventure, elle est accompagnée de 10 autres villes thermales européennes (réparties dans 7 pays) parmi lesquelles Baden-Baden, Spa, Bath (que j’ai visitée dans mes jeunes années) pour ne citer que ces prestigieuses stations (pour connaître les autres, c’est par ici).
Pour accompagner la communication autour de cette candidature, la ville de Vichy a proposé cet été, du 14 juillet jusqu’au 3 novembre, une exposition, disons-le, exceptionnelle. “Il était une fois la reine des villes d’eaux” a pour sous-titre “Vichy, 2000 ans d’histoire” et c’est une excellente entrée en matière, un postulat qu’il est bon de rappeler avant même de franchir les portes de l’exposition, à une époque où, encore et toujours, les quelques années noires et subies de la Seconde Guerre Mondiale collent à la peau de la coquette station thermale, occultant un passé aussi riche que prestigieux.
Pour une exposition retraçant 2000 ans d’histoire, quoi de plus adapté que l’écrin délicat et resplendissant de l’opéra – palais des congrès ? Rien que pour le lieu l’expo vaut le détour, d’autant que le billet d’entrée permet de visiter l’opéra (s’il est ouvert et accessible le jour de la visite). Ce ne sont pas moins de 1500 m² de surface d’exposition et 550 pièces présentées qui nous racontent, dans un parcours scénographique chronologique, l’histoire d’Aquae Calidae.
Cette histoire va donc des Romains à l’aménagement des berges de l’Allier en 2019, en passant par le Moyen-Age, le Second Empire évidemment, la Belle Epoque, et le régime de Pétain comme de bien entendu. On découvre des pièces historiques passionnantes : documents d’archives, croquis d’architectes, vieilles affiches touristiques (<3), photos, vidéos, objets du quotidien des curistes… au cours d’une déambulation fluide et bien pensée. Notez que l’exposition est traduite en anglais, ce qui est assez rare dans la région pour être souligné.
Outre le parcours chronologique, l’exposition consacre des espaces dédiés à des thématiques phares, comme le quotidien des curistes, les eaux thermales, les produits emblématiques comme les pastilles, les confiseries ou les produits cosmétiques. Bref, n’espérez pas passer moins de 2h dans cette exposition, sans compter la visite de l’opéra. Au sous-sol du palais des congrès, l’exposition de la Fondation Vassiliev “Robes, l’élégance en villégiature” présente des dizaines de tenues du XIXe siècle. Elle vaut (valait?) vraiment le détour, avec sa scénographie par tranche horaire d’une journée type d’un curiste du Second Empire, mais elle s’est terminée le 25 août (sauf si prolongée ?).
A la sortie de l’exposition, vous traverserez probablement la petite boutique éphémère de l’office de tourisme de Vichy et vous craquerez probablement aussi pour un ou deux goodies, c’est obligé. Vichy se démarque de ce côté-là en proposant des produits dérivés particulièrement qualitatifs et élégants : mugs, marque-pages, carnets, stylos, affiches… jouant à fond la carte du vintage chic et évitant l’écueil du kitsch publicitaire. Vous retrouverez ces produits à l’office de tourisme le reste de l’année.
Palais des congrès – opéra
jusqu’au 3 novembre 2019 – tous les jours sauf le mardi de 13h à 19h
10€ (8€ si opéra fermé), 4€ tarif réduit, gratuit – 18 ans
www.vichy-destinations.fr/exposition-il-etait-une-fois-la-reine-des-villes-deaux