Je ne voulais pas rater ce documentaire sur grand écran et malgré une semaine chargée en courts-métrages, j’ai de nouveau poussé la porte d’un cinéma pour admirer ce film. Et j’ai bien fait.
Laurent Geslin est un photographe animalier qui s’est pris de passion pour le lynx boréal et notamment pour sa réintroduction dans le Jura, il y a cinquante ans. L’homme, après avoir buté tous les lynx du territoire, s’est rendu compte qu’il fallait un prédateur pour réguler les ongulés qui bouffaient tous les arbres (ça alors !). Il faut noter que quand l’espèce humaine fait un truc positif pour la nature, c’est quand même souvent pour servir ses propres intérêts, comme ici l’exploitation forestière. Mais bref. Le lynx est de retour mais bien chanceux celui qui pourra l’apercevoir. Après des années de pistage et des mois de tournage, Laurent Geslin a réussi à accumuler suffisamment d’images pour nous présenter ce documentaire. C’est évidemment scénarisé, que ce soit dans le récit de la vie des lynx observés ou dans les interactions avec les autres espèces. Ça paraît évident et pour ma part, ça ne m’a aucunement gênée car non seulement le récit est passionnant mais les images sont somptueuses, hypnotiques. Je venais pour voir des lynx, j’ai vu des renards, des hermines, des chamois, des biches, des blaireaux, des chats forestiers, des faucons crécerelles, toutes sortes d’oiseaux… bref une galerie de portraits sauvages tous plus beaux et fascinants les uns que les autres, le tout dans un décor magnifique en toutes saisons (coucou les mers de nuages). Le lynx est un animal d’une beauté magnétique, comme sorti d’un film de Miyazaki, avec ses petits plumeaux sur les oreilles, à la démarche élastique, et aux airs de chat de canapé lorsqu’il fait sa toilette. Je me suis régalée avec ces images superbes et j’imagine aisément l’émotion du photographe planqué depuis des heures, des jours, des semaines, lorsqu’il voit entrer cette créature merveilleuse dans le champ de la caméra.
Du côté du commentaire, outre la scénarisation autour d’un mâle, d’une femelle et de leur progéniture au fil des saisons, c’est un discours lucide sur cette présence féline dans les forêts jurassiennes, qui bien que magnifiques, n’ont plus grand chose de sauvage, entre l’exploitation forestière, les routes, les villages, qui sont autant d’obstacles à l’installation de nouveaux individus et autant de menaces pour leur sécurité.
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Merci pour ce commentaire. Je ne peux encore me rendre si cinéma mais je vis un peu le film par procuration grâce à ton retour 🙂
Un soir, dans un champ proche du Mont Dore, le soleil était couché, j’en ai aperçu un, furtivement, la nuit qui tombait et la rapidité avec laquelle il est passé ne m’ont pas permis de le prendre en photo. Je n’ai rien dit car cela me semblait impossible. Puis j’ai quand même cherché et j’ai trouvé des infos, il y en a en Auvergne et dans le PDD… voilà pour l’anecdote. Comme toujours, ton commentaire me donne encore plus envie de voir ce film annoncé depuis pas mal de temps sur FB, merci Gislaine 🙏