Grosse journée culturelle samedi dernier, qui a commencé à 15h avec Maïko et Tetsuya Gotani de l’association JANA, venus nous faire partager leur passion pour la littérature japonaise. Maïko a tout d’abord fait un petit point historique sur le Japon, puis est rentrée dans le vif du sujet en abordant la période moderne, correspondant en gros à l’ère Meiji, l’ère de l’ouverture au monde.

Les auteurs japonais se sont rapidement intéressés, voire passionnés pour certains auteurs français, dont Maupassant (des hommes de bon goût, donc, puisqu’il s’agit, je le rappelle de mon auteur favori). J’ai noté pas mal de nom et de titres de romans. « Je suis un chat » ou « Botchan » de Natsumé Soseki, Tanizaki Junichiro et ses phrases très longues, et plus près de nous, Yoshimoto Banana avec « Kitchen » (Wikipédia m’apprend que c’est un pseudo, OUF !!).
Je me suis déjà frottée à quelques auteurs évoqués par Maïko, notamment pour Le Pavillon d’Or et Kyoto. J’ai également lu « Le Mont Crépitant » de Dazaï Osamu. J’avais publié un petit billet sur un autre blog, mais il ne vaut pas la peine que je le republie ici. Je me contenterai juste de copier une citation qui m’avait beaucoup plu : « Les destins de celui qui, sceptique, tourne à droite pour voir et de celui qui, confiant, tourne à droite résolument, sont identiques. Aucun des deux ne peut faire demi-tour. Une fois engagés, leurs destins sont scellés. Dans la vie, il n’y a pas de tentative qui tienne. « Essayer » et « faire », c’est la même chose ». Et évidemment, j’ai lu pas mal de Murakami, même si Maïko a du mal à le considérer comme un auteur japonais. Longtemps exilé aux États-Unis, il a très certainement adapté son style au goût occidental. Il est toutefois un best-seller au Japon également. Pour info, le prix Nobel lui passe sous le nez chaque année, c’est le running gag.

J’ai quitté le café-lecture Les Augustes après cette présentation littéraire, pour un petit interlude artistique. Nils-Udo expose actuellement quelques œuvres réalisées en Creuse à la galerie Claire Gastaud, juste en face du FRAC. Nils-Udo, c’est un précurseur du land art. Une vulgaire recherche Google images vous donnera une vague idée du talent du bonhomme. Ses œuvres sont infiniment délicates, et intégrées de manière exceptionnelle dans leur environnement naturel, lui-même choisi pour sa beauté. Il existe de beaux livres consacrés à son travail et je me demande si je ne vais pas en demander un au père Noël. Quoi qu’il en soit, c’est la maison d’édition locale Page Centrale (dont j’ai déjà parlé dans le cadre du projet avec Marielsa Niels, qui a été financé avec succès sur Ulule, youpi!) qui lui consacre actuellement un ouvrage. Le thème ? Le « Radeau d’automne ». Structure de châtaigner et sapin posée délicatement sur les eaux paisibles de la Creuse. Couleurs chatoyantes, ambiance brumeuse ou minérale… l’œuvre offre mille visages, son reflet tantôt troublé, tantôt parfait. Cette installation date de l’année dernière. Je demande solennellement à ma mère, qui lit ces pages, de ne plus me faire rater de trucs pareils.
Bon et pour couronner le tout, Nils-Udo a fait une apparition à la galerie au moment où j’y étais mais je ne lui ai évidemment pas adressé la parole. Avec un peu de culot, j’aurais pu faire l’achat du Page Centrale et lui demander un autographe (il en avait fait une séance la veille). Avec un peu de culot. Voilà.
Bien ! Donc après cet interlude artistique, interlude stomacal à la Bergamothée, avec un dhal de lentilles bien épicé accompagné de riz parfumé. De quoi réchauffer les corps les plus frigorifiés.
Et enfin, à 20h30, retour au café Les Augustes pour la nuit de l’écriture ! Je n’avais bien évidemment pas l’intention de rester jusqu’à 7h du matin mais je ne savais même pas si j’allais tenir une heure, ne sachant pas ce qu’on allait me demander d’écrire.

Emmenée par Yvain et plusieurs animateurs, la quinzaine de personnes présentes s’est livrée à des petits jeux d’écriture. Histoire de s’échauffer, deux sessions de cadavre exquis. Sur une feuille, on note le début d’une anecdote (contexte). On prend la feuille de notre voisin de gauche et, tout en masquant ce qu’il a lui-même écrit, on note la suite de notre anecdote. Puis on prend à nouveau la feuille de notre voisin de gauche et on note la conclusion de notre anecdote. Je sais pas si c’est très clair. M’enfin à la fin, on récupère une feuille sur laquelle une histoire complète est écrite par trois personnes différentes, et on la lit à haute voix. Parfois ça se tient. Mais souvent c’est du grand n’importe quoi et ce sont des barres de rire garanties pour toute l’assemblée.
Ensuite on a fait un jeu « musical ». Chacun note sur une feuille un couplet de chanson. Puis sur un petit papier, il extrait six mots de ce couplet. Les petits papiers sont ensuite redistribués au hasard entre les participants, les couplets échangés avec son voisin, et là, il faut remplacer six mots du couplet récupéré avec les six mots tirés au sort. Personnellement j’ai hérité d’une chanson de Noir Désir, le remplacement des six mots est passé quasi inaperçu tant l’original était déjà bien perché. Par contre, là encore on a eu de bons fous rires avec des croisement improbables.
Dernier jeu (pour moi) de la soirée (il était déjà minuit…), le dessin ! Chacun a fait un petit dessin (ou un gros, selon l’inspiration) et chaque dessin a été ensuite donné au hasard à chacun des participants. Un demi-heure pour raconter l’histoire du dessin. C’est déjà pas facile d’écrire… alors dessiner !! Chacun a ensuite lu sa production devant tout le monde. Moment un peu stressant pour moi vu que j’avais un truc un peu glauque, mais heureusement je n’étais pas la seule. Par contre, médaille d’or du fou rire à un participant dont j’ai oublié le prénom, qui nous a lu (en théâtralisant légèrement) une production absolument hilarante. J’en pleurais. « C’est dangereux ! Dangereux! » (private joke). Cet exercice a duré longtemps, entre le dessin, l’écriture et la lecture, donc il était 1h du matin et l’heure d’aller se coucher. À regret parce que vraiment, l’ambiance était excellente et les petits jeux plutôt bien pensés.

C’était la dixième nuit de l’écriture, si j’ai tout compris. Les animateurs apportent des gâteaux afin de tenir le coup tout la nuit. À 23h, le café ferme officiellement donc nous étions « enfermés » à l’intérieur, derrière les volets. Chouette ambiance malgré quelques personnalités un peu… perchées et qui perturbaient un peu les échanges. À refaire !

Solennellement : » N’oubliez pas de relire votre copie ! Pourquoi accuser les mères de tous les maux ? Les pères ont aussi leur part de responsabilité ! »
Bonjour Ghislaine!
Je suis volontaire au café Les Augustes. On vient de découvrir ton article et on l’adore! Il est bien écrit, il fait bien passer l’ambiance des ateliers et on aime aussi beaucoup les photos prises sur le vif. Nous autorises-tu à le partager sur la page facebook des Augustes?
Merci d’avance pour ta réponse.
Angèle
@Angèle : bonjour et bienvenue chez moi :) Oui avec plaisir pour le partage ! J’essaie de faire un article à chaque fois que je viens (dernièrement pour le Cahier bleu). Je pense revenir pour la prochaine nuit de l’écriture le WE prochain ;)
Très bonne année à toute l’équipe des Augustes et continuez de nous proposer de belles choses ! (et du bon thé et de la bonne bière…)
Merci beaucoup! Le lien sera bientôt en ligne ici: http://www.facebook.com/cafelecture.lesaugustes
N’hésite pas à nous faire signe quand tu parles de nous, on aime bien ça! C’est toujours intéressant d’avoir des retours des café-lecteurs, surtout de cette qualité. Et puis ça permet de diffuser des avis extérieurs autour de nous.
Bonne année à toi aussi, et on se voit à la nuit de l’écriture si tu viens!
Angèle