Atelier photo pour la journée mondiale du sténopé

Il y a quelques jours, je vous parlais de ce bouquin que je venais de finir, Saint-Etienne autrement, consacré à la photo sténopé. Une canette de bière vide, un vieux couvercle, un trou d’épingle et hop ! De somptueux panoramas féériques apparemment obtenus sans trop d’efforts… Dans mon billet, j’évoquais clairement mon souhait de pratiquer, je fus exaucée le lendemain en voyant apparaître dans mon fil d’actu Facebook une invitation à un atelier le dimanche après-midi. Pas vraiment une coïncidence puisque le dernier dimanche d’avril est officiellement la journée mondiale du sténopé.

Je n’y connais rien en photo argentique, j’ai peur de passer pour une quiche… je m’assure donc que Michael (clique pour voir ses jolies photos), inscrit en « peut-être » sur l’événement, sera bien là. Pas que lui-même soit une quiche, surtout pas, attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais je trouvais plus confortable de participer à cet atelier avec quelqu’un que je connais. Je dois d’ailleurs le remercier de m’avoir motivée peu avant l’heure du rendez-vous, moyennement emballée par la météo pluvieuse.

Bref, rendez-vous à 14h à la cité U Dolet, au labo photo. Nous sommes huit candidats à la découverte du sténopé, plus Lionel, notre guide technique et spirituel pour l’après-midi. Certains ont déjà participé à un atelier « construction » vendredi soir et ont déjà leur canette prête. Les autres doivent donc fabriquer leur appareil du jour : ouvre-boîte, épingle et scotch noir pour tout le monde ! (et personne aux urgences, on a eu du bol). L’ouvre-boîte, c’est pour faire une ouverture en haut pour glisser le papier photo. Le trou est ensuite recouvert d’un couvercle en métal (ou de carton épais), soigneusement scotché afin que la lumière ne passe pas. Et l’épingle, c’est pour faire le petit trou au centre de la canette. Ce dernier est recouvert d’un bout de scotch noir (obturateur) avant la prise de vue et après. Une fois la canette prête, il faut la rouvrir à la lueur de la lumière rouge afin d’y glisser du papier photo. La manœuvre est périlleuse car il faut centrer le papier de façon à ce que le trou d’épingle soit à peu près en face et au milieu (mais surtout pas recouvert par le papier bien sûr). Ensuite on referme soigneusement et… en avant pour la balade !

Michael en plein perçage
Michael en plein perçage
Le matos est prêt ! (y a des amateurs de caféine sous toutes ses formes !)
Le matos est prêt ! (y a des amateurs de caféine sous toutes ses formes !)

Première étape du parcours, le viaduc Saint-Jacques à proximité. Les voies du tram, la muraille de Chine (note pour mes lecteurs exotiques : énorme barre d’immeubles bien connue des Clermontois, et pas très belle), la vue sur le puy de Dôme et sur Clermont… ce ne sont pas les centres d’intérêt photographiques qui manquent. Le problème : notre canette nous permet de faire… un seul cliché. Il faut donc bien réfléchir ! Certains tentent leur chance, Michael sur les voies de tram, Laura sur la rambarde du viaduc… malheureusement ils ne rentreront pas tout de suite au labo pour découvrir leur travail, il faut attendre que tout le monde ait shooté !

Installation de l'appareil avant lancement du chrono sur smartphone
Installation de l’appareil avant lancement du chrono sur smartphone
Pendant ce temps, je fais un super sténopé sur Instagram^^ Merci Laura !
Pendant ce temps, je fais un super sténopé sur Instagram^^ Merci Laura !
La muraille de Chine made in Clermont-Ferrand
La muraille de Chine made in Clermont-Ferrand

Direction ensuite le jardin Lecoq, et c’est là que je tente ma prise de vue depuis le petit pont qui enjambe la pièce d’eau. Je cadre sur le Pavillon Lecoq et la fontaine. Lionel m’indique, grâce à son appareil de mesure de la luminosité, que mon temps de pose est de 30 secondes (il était de 16 secondes pour Michael en haut du viaduc). Je retire mon scotch obturateur, lance le chrono de mon smartphone, recouvre le trou au bout des 30 secondes. Voilà. Alea jacta est !

La balade au jardin se poursuit, les derniers font leurs prises de vue, on prend un verre en terrasse, on demande au serveur, hilare, de nous prendre en photo avec la dernière canette qui nous reste (il a dû nous prendre pour des psychopathes), et hop, on remonte au labo.

Mise en place compliquée... ;)
Mise en place compliquée… ;)
Verre en terrasse pour partager les techniques (il n'y avait pas que des sténopés !)
Verre en terrasse pour partager les techniques (il n’y avait pas que des sténopés !)

Et là tout le monde s’enferme dans une pièce sombre, disposant d’un sas. Claustrophobes s’abstenir ! Il faut ouvrir notre canette afin d’en retirer le film et le plonger dans quatre bains successifs. Révélateur, bain d’arrêt, fixateur et eau. Le premier bain est un traquenard total. Il faut que le papier (blanc) noircisse mais pas trop ! Il faut l’attraper avec une pince et le jeter dans le bain d’arrêt à côté. Mais ça va très vite ! J’ai totalement merdoyé avec la pince, mon papier est devenu salement noir et j’ai su à cet instant que tout était fini pour moi. Bref. Le résultat obtenu n’est pas la photo finale, c’est un négatif. Qu’il faut faire sécher…

Opération séchage !
Opération séchage !

Il faut ensuite plaquer un papier photo vierge sur ce négatif et exposer le tout à la lumière quelques secondes (ou plusieurs dizaines). Ensuite rebelote les bains. Et là t’as ta photo. Et tu pleures. T’es là depuis 14h, il est 19h et ta « photo » est un empilement de taches grises. Je suis un peu concon, j’ai oublié de prendre en photo (avec mon fidèle smartphone) les clichés réussis de mes camarades. Car il y en a eu. Deux. On oublie la photo de groupe, qu’on n’a jamais pu identifier dans le lot. On a eu une version psychédélique des  taches de Rorschach. Une branche d’arbre qui de toute évidence n’en était pas une. Une parabole blanche. Bref, le sténopé, c’est peut-être de la bricole mais pour obtenir un résultat digne de ce nom, faut se lever de bonne heure. Michael s’en est pas mal sorti avec une photo reconnaissable du viaduc Saint-Jacques. Pareil pour un autre participant (dont je n’ai pas relevé le prénom, pardon) avec une photo assez nette du quartier et un cadrage sympa. Par contre toutes les photos prises au jardin Lecoq ont été un fiasco total. Lionel a tout tenté pour rattraper mon négatif noirci, filtre supplémentaire, temps de pose ultra long… j’ai encore du chemin avant d’aller proposer mon ouvrage « Clermont-Ferrand autrement » sur Bibliocratie ! ;)

Appareil, négatif à gauche et sténopé à droite :)
Appareil, négatif à gauche et sténopé à droite :)

Bon mais au final c’était une bonne expérience. J’ai fait connaissance avec la photo argentique, univers totalement inconnu pour moi. Pour ceux que ça intéresse, vous pouvez vous inscrire ici : www.atelier-photo-argentique.org. J’ai compris que le sténopé n’était pas aussi facile que ça en avait l’air. Et j’ai passé une bonne après-midi avec des gens sympas, c’est le principal !

Jardin Lecoq (allégorie) 1 300 € (négociable)
Jardin Lecoq (allégorie)
1 300 € (négociable)

4 Comments

  1. C’est pas le Jardin Lecoq,c’est « Chronique d’une mort annoncée : cancer de la gorge  » ! En tout cas c’est ce que je vois . Dad tirait lui-même nos photos dans une autre vie : j’adorais quand les photos séchaient comme du linge. Et tu sais qu’il y a un labo photo et sans doute tout le matos at home : tu pourras t’entraîner à manier la pincette !

    1. @Mum : glauque ton interprétation de ma photo ! Le labo photo à la maison… pour moi ça a toujours été officiellement la cachette du père Noël, du coup, je n’y ai pas souvent mis les pieds…

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