Soupe (très) populaire à Charroux

Après le bon déjeuner à la crêperie A l’Envi, petit balade digestive dans les ruelles de Charroux, classé « Plus Beau Village de France ». Ancien village fortifié, de jolis vestiges ont été conservés, à commencer par les deux portes « d’Orient » et « d’Occident ». L’église Saint-Jean-Baptiste vaut également le détour avec son étrange clocher tranché. La « cour des Dames » au cœur du village est une petite place gazonnée qui ressemble à un jardin de résidence mais en fait non. Ceci étant, si on s’entend bien entre voisins le lieu peut être idéal pour des soirées apéros l’été ;) Apéro ou soupe, comme c’était le cas en ce 8 novembre.

Dès l’après-midi, les stands se montaient partout dans les rues, interdites à la circulation pour l’occasion, et déjà, les intitulés des soupes s’affichaient, comme pour mieux faire saliver les promeneurs de passage (ou les participants à la course d’orientation qui avait lieu le même jour). La fête de la soupe est organisée par l’association « Les amis de Charroux » et par la municipalité, depuis 7 ans.

A 17h, coup d’envoi ! Devant la maison du tourisme, on avait dressé un stand pour la vente des bols. Le principe de la fête de la soupe ? On achète son bol 8€ (fait par le potier du village), et ensuite… open bar auprès des 43 stands de soupe disséminés dans tout le village, jusqu’à épuisement des marmites mijotées par les habitants. Entre 17h et 19h (coup d’envoi officiel de la soupe), les soupophiles ont le temps de flâner dans les ruelles et de découvrir les petites boutiques d’artisans. On trouve à Charroux de jolies bougies artisanales (on les trouve aussi à Clermont), des sucettes bio-équitables chez La Boîte à Sucre, des confitures à la Confiturerie de Charroux, du safran, des savons… et bien sûr, de la moutarde. Charroux est le haut lieu de la moutarde artisanale, classique ou aromatisée à toutes sortes de choses. J’en ai profité pour acheter des spécialités qui n’arrivent pas (à ma connaissance) jusqu’à la capitale auvergnate, comme la moutarde au pourpre de Saint-Pourçain ou au miel. Par contre… je n’ai pas acheté de roupettes. Merci mais non merci. C’est l’autre spécialité de cette boutique, les roupettes de coq en gelée. Heureusement, ils n’en avaient pas mis dans leur soupe !

La moutarderie proposait une soupe de tomate agrémentée d’une boule de glace à la moutarde. Une opération familiale à la chaîne, dans la bonne humeur, pour une soupe absolument délicieuse. Pour ceux que la glace à la moutarde intrigue, vous pouvez retrouver la recette ici, dévoilée après le festin. Je n’ai pas testé les 43 soupes, tâche d’une ampleur inimaginable. Figurez-vous qu’il faut faire la queue pour pouvoir déguster une variété repérée à l’avance et certaines marmites se vident plus vite que les autres ! J’ai eu les dernières gouttes de la soupe cantal-ail rose de Billom et j’en suis fort aise. Elle était délicieuse. Délicieuse aussi, une tuerie même, la « truffa soupe » qui comme son nom l’indique était à base de truffade, mais aussi de petits croûtons et d’une tranche de jambon sec grillé. J’ai aussi goûté une potimarron-St-Môret, une creusoise choux-lard, un velouté de volaille, une soupe au pistou, une soupe betterave-pomme-noix et une nage d’asticots !  Cette dernière était en fait l’appellation facétieuse réservée à une soupe de tomate aux vermicelles, avec laquelle était fourni un « dessert » constitué d’une grenouille ou d’une tarentule.

La fête de la soupe aura été une excellente surprise pour moi : populaire, conviviale, et l’occasion de découvrir le village d’une manière insolite et fort goûteuse !