L’expo présentée du 27 février au 30 mai 2015 à l’hôtel Fontfreyde est, en grande partie, réjouissante. Beaucoup plus que la précédente, consacrée aux collections du musée de la photographie de Charleroi, sur laquelle je n’ai pas fait de billet parce que… elle ne m’a pas inspirée. Ça arrive. Il y avait quelques belles choses néanmoins mais bon. Bref, on ne va pas revenir dessus ici !
« She loves me, she loves me not » a été initialement présentée à Braga, au Portugal, à l’occasion du festival des Rencontres de l’image en 2013. Braga est jumelée à Clermont depuis 1999 et cette union est l’occasion d’échanger, y compris des expos. Les photos exposées ne sont pas spécialement l’oeuvre d’artistes portugais, bien au contraire (il n’y en a qu’un), et ont pour thème principal… l’amour. Sous toutes ses formes. Jeunes filles célibataires, vieux couples dansants, femmes divorcées, mères violées… chacun des artistes s’est attaché à nous livrer une vision personnelle, au coeur de l’intime, mais également terriblement universelle de ce qu’est l’amour.
Beaucoup de séries dans les œuvres exposées, créant un ensemble harmonieux qui se fait écho entre les étages. Les jeunes célibataires russes d’Alena Zhandarova regardent les vieux couples dansants d’Ana Galan mais ceux-ci ne les regardent pas en retour. Ils se mangent des yeux, s’agrippent l’un à l’autre et leurs regards, leurs mains, nous en disent long sur ce qu’ils sont et ce qu’ils ont traversé. Dans le petit couloir à côté, c’est un peu d’intimité que le couple franco-allemand de Marielsa Niels est venu chercher. Série initialement privée, cadeau d’anniversaire de ce couple, elle nous plonge dans leur quotidien, dans leur histoire commune, leurs différences qui vont se loger dans de menus détails du quotidien mais qui peuvent avoir tant d’incidence sur la vie partagée. Marielsa, je vous en avais déjà parlé, est une jeune photographe clermontoise qui adore placer ses personnages au cœur d’un univers à la fois très réel, intime, mais également totalement foutraque. Ses mises en scène, bordéliques autant que méthodiques, sont autant d’inventaires qui démontrent que notre environnement, nos choix de consommateurs, en disent beaucoup plus sur nous qu’on ne voudrait le croire.
Autres coups de coeur pour Jana Romanova et ses couples « enceints » endormis, pour Laura Stevens et ses couples fâchés dans des clairs-obscurs de toute beauté, et mention spéciale pour la claque de Jonathan Torgovnik et ses portraits de femmes posant avec leur enfant issu du viol par les milices lors du génocide au Rwanda.
Je n’ai pas cité tout le monde (pour plus de détails sur les autres auteurs, il y a le dossier de presse). Je vous encourage vivement à aller voir cette superbe expo, peut-être un peu plus accessible que les précédentes, pleine d’émotions qui parleront à chacun, c’est certain.
Hôtel Fontfreyde
Du mardi au samedi de 14h à 19h
Entrée gratuite
Visite commentée gratuite les 4 avril et 2 mai à 16h
« On choisit pas sa famille… Choisissez vos images », conférence à tiroirs proposée par Christèle Houlmann, psychologue. Jeudi 2 avril, à 18h00. Entrée gratuite, sur réservation (04 73 42 31 80)