Sous les vents de Neptune

Après Robert Sabatier et ses interminables divagations mystico-philosophiques, j’avais un besoin fou de me réfugier dans une écriture familière, servie par des personnages attachants, un roman-doudou que je prendrais plaisir à dévorer avec la certitude de n’être pas déçue.

Que choisir ?

Un Fred Vargas ! Ça tombe bien, j’en avais deux en souffrance sur mes étagères.

neptune

Le dernier lu, Un lieu incertain, datait de 2012. Il était temps de rattraper mon retard et de m’attaquer aux volumes qui me manquaient pour faire la jointure (oui car j’avais grugé l’ordre chronologique).

Aaah retrouver Adamsberg le ténébreux taiseux et Danglard l’érudit méthodique… et en train de s’engueuler en plus ! Youpi !

Les voilà sur le départ. On les attend au Québec pour un stage avec les collègues de là-bas, sur le thème de l’analyse des échantillons. Danglard est mort de peur, persuadé que l’avion va s’écraser. Adamsberg est perturbé car un fantôme tueur semble avoir surgi de la tombe et surtout de son enfance, réveillant une blessure personnelle encore vive.

Une fois sur place, les soucis des uns et des autres sont oubliés et les échanges avec les Québécois sont savoureux. Adamsberg trouve même le moyen de se coller avec une Française un peu paumée. C’est à son retour en France qu’on lui demande de retourner au Québec d’urgence… la Française a été assassinée. Et il est le suspect principal. Pour ne pas dire le seul.

Évidemment ses soupçons se portent immédiatement vers le tueur fantôme, qui a reproduit son mode opératoire, à savoir un embrochage de sa victime à l’aide d’un trident. Mais le fantôme semble vouloir se venger à sa manière, et lui faire porter le chapeau. Comment Adamsberg va-t-il se sortir de là ?

Essentiellement grâce au soutien sans faille de ses proches. Et grâce aux déductions fantaisistes dont lui seul à le secret, des intuitions, des sensations, qu’il va falloir concrétiser, et vite, pour débusquer le fantôme du Trident.

 

Sur le fond, rien que du classique dans cette histoire de Fred Vargas. Attention toutefois à ne pas systématiquement faire en sorte qu’Adamsberg soit désigné comme le coupable idéal (déjà le cas dans Un lieu incertain, pour ce que je m’en souviens). C’est certes un levier efficace en termes de suspense et d’émotions mais comme on sait que de toute façon il va s’en sortir à la fin… mieux vaut ne pas en abuser. L’assassin est peu crédible mais bon… soit ! Et qu’Adamsberg sorte blanc comme neige des tours de passe-passe faits pour éviter de se faire coffrer… là c’est carrément de la science-fiction mais peu importe ! J’ai par contre beaucoup apprécié le rapprochement entre Adamsberg et Retancourt, la « grosse » Retancourt qui ne l’aime pas.

« Alors vous allez me pogner ce maudit. Arrachez-vous la face et faites de l’overtime jusqu’à ce qu’il soit dans la glacière »

Sur la forme, le petit séjour au Québec a permis un jeu de style extrêmement jouissif. Les deux « français » ont d’abord fait chambre à part, si je puis dire, avant de se mélanger avec un humour tordant, même dans les situations les plus désespérées. Si je n’aime pas l’accent québécois, je n’en apprécie pas moins leur conception toute particulière de la langue française et de son cortège d’expressions qui nous paraissent à nous, maudits Français, du plus haut comique.

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