Ça n’aura échappé à personne, il a fait chaud, très chaud ces derniers jours et dans la cuvette de Clermont, la chaleur était tout simplement insupportable. J’avais prévu samedi après-midi d’aller faire un tour à Thiers pour le festival de la Pamparina mais c’est au dernier moment que JD m’a proposé un plan B (non, pas un pack de bières locales, même si je l’aurais accepté avec plaisir) : s’enfuir sur les hauteurs de l’Auvergne, dans le Sancy, en espérant y trouver un peu de fraîcheur. Bon. Ben banco hein ! Une légère pointe de culpabilité de laisser Hikari mariner 24h dans les 30°C de l’appart mais elle au moins elle peut dormir sur le carrelage.
Vite le paquetage, les godasses de rando, slip, chaussettes, chapeau et crème solaire. La base, quoi. Et direction Le Mont-Dore. J’y ai réservé en dernière minute une chambre standard à l’hôtel Le Russie. Je vous conseille d’ailleurs de ne pas utiliser la réservation en ligne en toute dernière minute car la demande de dispo reste bloquée et on ne sait pas si c’est bon ou pas bon. J’ai fini par appeler et ça s’est réglé très gentiment par téléphone.

Après environ trois quarts d’heure de route, nous arrivons au Mont-Dore. Le vert Sancy au loin, l’architecture thermale, encore peu de monde en ce début d’été.
Nous débarquons au Russie, en plein centre, et prenons possession de notre chambre, très jolie, très propre, à la salle de bain spacieuse. J’avais il y a quelques années craqué sur les photos de cet hôtel rénové et je n’ai pas été déçue. Déco cosy aux couleurs et au mobilier chaleureux, entre le chalet et la maison de campagne. Nous n’avons pas testé les offres de restauration, Le 1050 et Le Bistrot (ni le petit déj’), ce sera pour une prochaine fois.
D’ailleurs, c’est pas tout ça mais c’est l’heure de l’apéro. Nous quittons l’hôtel et déambulons dans les rues du Mont-Dore, entre les échoppes de saucissons et de fromage et les jolis immeubles cossus.



L’air est encore chaud et c’est au Café de la Place que nous nous arrêtons boire une Edelweiss. C’est plaisant de jouer les touristes dans sa propre région et nous réfléchissons à notre dîner, qui se rapproche inéluctablement. Après avoir écumé le listing de Tripadvisor, nous échouons finalement à La Vieille Etable, alléchés par le menu affiché en façade. C’était bien la peine de perdre notre temps sur le smartphone. Pour moi ce sera le Lou Boinchou, cèpes revenus dans le saint-pourçain et engloutis sous des pommes de terre et du saint-nectaire gratiné. Amis de la diététique, passez votre chemin et foutez-moi la paix. JD opte pour une truffade aux girolles. Il est à noter qu’un jambon tranché très fin est servi avec nos plats, ce qui change des semelles confites de sel qui accompagnent habituellement la truffade. Nous sommes agréablement surpris. Nous arrosons le tout d’un Côtes-d’Auvergne un peu particulier puisqu’élevé dans un buron du Cantal : une belle découverte que cette Légendaire, hommage à Jean Desprat. Même pas calés, nous prenons un dessert, pour moi ce sera une crêpe à la crème de marron et à la glace du même parfum. Je garde une très bonne impression de la Vieille Etable : joli déco chalet, service prévenant sans être obséquieux, et plats traditionnels revisités qui arrivent à surprendre les Auvergnats que nous sommes.
Après ces agapes, autant dire que là, la rando digestive est obligatoire. Ça tombe bien, il n’est pas tard et nous avons encore une belle amplitude de jour devant nous. Nos pas nous amènent finalement sur les traces de la Dordonhia Viperinae de Thomas Monin, oeuvre Horizons rescapée de l’édition 2010 pour une raison que j’ignore (en principe elles sont toutes démontées en septembre/octobre mais j’ai aussi appris récemment qu’une oeuvre 2014 subsistait au Crest et ça tombe bien, je ne l’ai pas vue !). Je suis malheureusement en jupe et sandales compensées mais je survis, à la fois au chemin caillouteux et aux orties recouvrant le sentier menant à la tête de la vipère (qui fait tout de même 70 m de long). Cette dernière est bien amochée par le temps et dévoile ici et là ses entrailles. Il est peut-être temps de lui dire adieu.

Le chemin retour se fait accompagné d’un petit vent d’une douce fraîcheur, celle-là même que nous sommes venus chercher avec avidité. Quel bonheur de respirer et de ne pas ahaner et transpirer à chaque pas ! Il n’est pas tard, la nuit vient juste de tomber et nous retournons au Café de la Place où le serveur se souvient de nous. Après un dernier verre, nous regagnons l’hôtel où nous attend une chaleur encore désagréable bloquée dans la chambre malgré les fenêtres ouvertes. Pour couronner le tout, l’alarme incendie se déclenche mais un employé accourt dans le couloir pour nous dire que c’est une fausse alerte. Moi je trouve que ça sent le pain grillé. JD pense que j’hallucine. On tente de dormir, demain une petite rando est prévue du côté de La Bourboule !
A suivre…
Parfois on voyage très bien dans sa propre région, pas la peine d’aller bien loin, surtout avec le Sancy tour proche. 2 bonnes adresses au Mont Dore, je confirme.