Vous avez jusqu’au au 7 février prochain pour aller admirer cette splendide exposition temporaire proposée au Musée d’art Roger-Quilliot, et je vous la recommande chaudement. Oubliez Vercingétorix et Blaise Pascal (pour un moment seulement) et venez vous extasier devant le talent de cet artiste méconnu né à Clermont-Ferrand le 10 juin 1870.
Jules Chadel a étudié les Beaux-Arts ainsi que les arts décoratifs, et maîtrise de nombreuses techniques qui lui permettent d’être embauché par un joaillier parisien, Henri Vever, qui va l’initier à l’art japonais. A partir de cette époque, Jules Chadel ne va pas cesser de perfectionner ses techniques de dessin et de gravure, aidé par l’artiste japonais Yoshijiro Urushibara.
Jules Chadel laisse derrière lui une variété incroyable d’œuvres : dessins, estampes, projets pour des ferronneries ou des bijoux, reliures de livres, illustrations… dans un style qui ne cessera d’évoluer tout au long de sa vie, au fil des courants artistiques.
J’ai particulièrement aimé les dessins de sa période japonisante, peuplés d’animaux, ainsi que ses études sur le mouvement. Ses gravures de paysages, auvergnats ou bretons, ou non localisés, sont l’incarnation de sa maîtrise de la technique des estampes, tout en gardant un style qui lui est tout à fait personnel. J’ai moins aimé la dernière partie de l’exposition, consacrée à ses illustrations littéraires. J’ai trouvé le trait plus confus, moins délicat.
Ce sont 160 œuvres ou objets (pinceaux, matrices…) qui sont exposés ici, dont 70 appartiennent au fonds du MARQ et 50 à celui du musée des Beaux-Arts de Nancy, partenaire de l’expo, le reste provenant de collections privées.
Un catalogue de l’exposition a été édité (19€) et je crois bien qu’il me le faut. Les photos étant interdites, je reste sur ma faim et j’ai très envie de revoir certains dessins.
Je vous invite à consulter le dossier de presse de l’exposition, très complet, et qu’il peut être utile de lire avant d’aller voir les œuvres car l’éclairage est volontairement très faible dans les salles, pour protéger les œuvres fragiles. Vous y apprendrez notamment la genèse de l’expo et comment au fil des mois le projet a pris une ampleur inattendue grâce à toutes les découvertes qui ont été faites.
Enfin, puisque je n’ai pas pu prendre de photos des œuvres, je vous invite à vous rendre sur le site de la BNF, qui propose plus d’une centaine d’œuvres à consulter en ligne, dont certaines sont exposées au MARQ.
Musée d’art Roger-Quilliot
Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 18h,
Samedi et dimanche de 10h à 12h et de 13h à 18h.
Plein tarif : 5€
The magic orange plastic bird said... 
J’ajouterai juste qu’il ne faut pas rater le le film prêté par le musée de Quimper pour expliquer la technique délicate de l’estampe.
Je n’ai pas été déçue par cette expo que j’attendais depuis un moment puisqu’elle a été repoussée suite aux découvertes pendant sa préparation.
J’ai particulièrement aimé la première partie qui aurait toute sa place au festival des carnets de voyage.
Et les dessins préparatoires à la fabrication de bijoux, très semblables à ceux de Lalique que l’on peut admirer au musée Des Arts décoratifs ou à celui de Wingen.
@Val : exact, j’ai oublié de mentionner la petite vidéo ! Très intéressante ! Et j’aimerais aussi qu’une place plus importante soit donnée à cet artiste au MARQ, puisque le fonds est aussi important ! (à la place des Buffet qui me donnent des cauchemars, par exemple ;))