Un très bon programme F12 dans cette sélection nationale en compétition. Malheureusement, l’amphi Agnès Varda était empli de gens peu recommandables. Ou comment un public de merde peut gâcher ta séance…
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D’ombres et d’ailes
Un film d’animation poétique et philosophique où des oiseaux vivant dans des cavités inhospitalières se défient pour savoir qui aura les plus belles ailes. Mais les oiseaux sont faits pour vivre dans les arbres.
Mon avis 3/4 // Graphiquement très joli, une métaphore intéressante si elle n’avait pas été gâchée par un discours ampoulé.
Maman(s)
Une femme attend avec impatience le retour de son mari. Lorsqu’il se présente sur le pas de la porte avec une autre jeune femme, portant un bébé dans ses bras, elle comprend que la seconde épouse est arrivée. La première fille du couple, Aida, ressent une profonde injustice et va tenter, croit-elle, de régler le problème dans un geste désespéré.
Mon avis 4/5 // Un film fort sur la polygamie et le ressenti des femmes face à cette tradition injuste. Le public a cru, allez savoir pourquoi, que c’était un film comique. Ça fait peur.
Journal afghan
A partir d’un carnet de voyage audio et vidéo datant de 1965, ce film nous entraîne au Moyen-Orient et notamment en Afghanistan, en Irak… Des images d’un temps pas si lointain où tout était si différent que ça en paraît irréel. Des images des bouddhas de Bamiyan, pas encore détruits par la folie délirante des Talibans, des femmes habillées à l’occidentale… Comment en est-on arrivé là ?
Mon avis 3/4 // Si le sujet et le matériel utilisé sont passionnants, le choix de montage laisse à désirer. Inutile, pour appuyer sur les souvenirs douloureux, de prolonger les montages stroboscopiques qui n’apportent rien au message, ou du moins, pas en ces proportions. Le film a été sifflé (un public de choix !), ce qui est dommage compte tenu de la thématique forte. Où alors ils connaissaient pas les bouddhas (ce qui m’étonnerait à moitié).
1992
Un adolescent vit ses premiers émois sexuels avec un pion de son lycée.
Mon avis 4/5 // Le court-métrage est très bon, je n’ai pas grand-chose à en dire, c’est subtil, réaliste (enfin je crois). En revanche je voudrais pousser un coup de gueule à l’encontre d’une certaine partie du public, qui s’est montrée particulièrement détestable sur cette projection (ainsi que sur Maman(s), donc, en rigolant à gorge déployée lors de moments clairement dramatiques). Dans ce film, des images assez crues : la première nuit de Martin avec son pion nous montre clairement leur étreinte, et on aperçoit, ouh la la, furtivement, des sexes masculins. Ben faut croire que la moitié de la salle n’avait AUCUNE idée de ce à quoi ça pouvait bien ressembler. Brouhaha, rires… totalement déplacés. Idem pour les scènes de drague (soft), provoquant des ricanements compulsifs. J’ai tenté, dans mon énervement, d’imaginer ce film en version hétéro, où unE ado aurait dragué un pion, où on aurait aperçu ses seins et son pubis, je ne suis pas sûre que les réactions auraient été les mêmes et pour cause, ce sont des images qu’on voit partout dans les films. Donc en 2016, les gens, et les jeunes (un troupeau de radasses hystéro derrière moi) en sont encore à considérer l’homosexualité, l’amour, les rapports sexuels, comme des bizarreries dont on glousse, gêné, un peu dégoûté, voire carrément choqué pour les plus débiles d’entre eux. Si certaines de ces personnes tombent sur cette page, qu’elle sachent que je les emmerde, elles et leur connerie crasse. Restez devant votre pauvre télé. Et ne baisez surtout pas, vous pourriez voir des trucs affreux.
Le repas dominical
Un film d’animation qui ressemble un peu à celui vu dans la série F1 (Blanquette), à savoir un repas de famille avec toutes les questions et répliques à la con qu’un désormais grand garçon (homosexuel en plus, cf. ci-dessus, mêmes salves de rires débiles) doit se farcir entre la poire et le fromage.
Mon avis 4/5 // Très bon film, très drôle, ça sent le vécu !