A 13h50 un dimanche après-midi, ça allait, j’ai évité de me faire trop remarquer en allant voir ce film d’animation aux Ambiances. Et pour tout dire, je n’ai pas regretté cette savoureuse parenthèse régressive ! J’avais lu il y a quelque temps la BD de Benjamin Renner, Le Grand Méchant Renard, et j’avais vraiment adoré (relire mon article). Le trait, l’humour, les personnages… un univers intelligent et tendre qui a tout pour plaire aux enfants mais aussi aux adultes. Adapter une BD au cinéma est toujours un peu périlleux mais la façon dont ça a été fait est tout simplement géniale. Comme l’histoire est courte, Le grand méchant renard est accompagné de deux autres histoires mettant en scène les animaux de la ferme, le tout étant présenté comme une pièce de théâtre donnée par ces derniers. Les trois histoires sont excellentes, et les interludes théâtre tout autant, s’adressant directement aux spectateurs et multipliant les gags. Bref, top.
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Dans le premier conte, le cochon, le lapin et le canard se retrouvent avec un bébé sur les bras, abandonné par une cigogne un peu feignasse. Leur périple pour livrer la petite Pauline à Avignon va être semé d’embûches et de gags en tous genres. C’est loufoque, dynamique, et le petit cochon est à ça de détrôner le renard dans mon cœur. Bosseur, réfléchi, dodu, il me fait littéralement craquer. On notera l’utilisation de la musique de Peer Gynt dans cet épisode et pas moyen de me souvenir dans quel DA de mon enfance ce thème était omniprésent… (et vu les milliers de fois où il a été utilisé… je suis pas prête de trouver, à moins que je demande à mon père, bref.)
Le deuxième conte, c’est celui que l’on connaît, du moins pour ceux qui ont lu la BD. L’histoire est extrêmement bien adaptée, avec une place plus importante laissée aux petits poussins, qui sont aussi drôles que craquants. J’en profite ici pour tirer un large coup de chapeau aux comédiens qui ont fait les voix (pas de noms prestigieux, c’est pas plus mal), elles sont à elles seules un motif à éclat de rire et, je sais pas, mais on sent que la qualité des dialogues les a transportés. Ce doit être un plaisir de jouer ces animaux au physique hilarant et avec des textes aussi drôles et intelligents.
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Le troisième et dernier conte est un conte de Noël, c’est peut-être le moins réussi des trois mais c’est vraiment pour chipoter. J’ai noté un hommage furtif à Totoro à un moment et ça a suffi à mon bonheur. Mon petit cochon est particulièrement à son avantage dans cet épisode <3
Et alors, perfection ultime… le générique de fin !! Alors là, vous allez rester, et jusqu’à la fin ! Car le film continue il y a des choses à voir jusqu’au bout. Avec un bonus dans le déroulé du générique qui m’a fait éclater de rire. Prenez un carnet et un crayon, ça devrait vous servir !
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La veille d’aller voir Le Grand Méchant Renard et autres contes, j’ai regardé Ernest et Célestine, réalisé aussi par Benjamin Renner (même si la BD d’origine n’est pas de lui). J’ai adoré aussi. Avec cette fois des noms prestigieux au générique : Daniel Pennac aux dialogues, Thomas Fersen à la chanson, Lambert Wilson en voix d’Ernest… Bref, un autre petit bijou d’animation à voir en famille. Ces deux films sont clairement le reflet de l’excellence française en termes de films d’animation : esthétique, intelligence, tendresse, humour. Courez-y, que vous ayez 6 ans, 39 ou 97.