J’étais curieuse de lire ce recueil de nouvelles de Raphaël Haroche, qui a reçu le Goncourt de la nouvelle en 2017. Ça vous dit quelque chose Raphaël Haroche ? Pour la plupart d’entre vous je ne pense pas, j’hésite d’ailleurs à vous révéler qui il est dès maintenant pour éviter les a priori. Bon. Mais allons-y quand même. Il s’agit du chanteur Raphaël. Caravane, Sur la route, tout ça… Je sais que certains n’aiment pas sa voix, sa tête, sa femme (Mélanie Thierry, avec laquelle il forme un couple qui semble échapper au temps qui passe) mais moi j’ai toujours bien aimé ses chansons, précisément parce que j’aime sa plume, ses paroles, cette mélancolie sombre qui tranche avec son visage et sa voix si juvéniles et doux. Pour s’en rendre compte, il faut plonger avec un peu plus d’attention dans ses albums, et ne pas s’arrêter aux tubes qui ont fait sa célébrité car il y a à mon sens bien mieux, mais moins facile d’accès. Bref.
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Donc Raphaël Haroche, puisque tel est son nom, a écrit ce recueil de nouvelles, son premier, et c’est une très bonne surprise. Pour moi qui ne suis pas fan de nouvelles, j’ai trouvé dans chacune d’elle une profondeur, une tension narrative, une ambiance qui prennent aux tripes. Il nous propose une galerie de portraits cabossés, brossés avec grande précision, des pères à la dérive, des couples chaotiques, des vieux qui voudraient en finir, des femmes et des hommes qui avancent à tâtons dans la vie et dont le destin semble scellé malgré eux. J’ai aimé l’écriture souple et poétique, parfois musicale évidemment.
“J’écoute les battements de mon cœur, on dirait qu’ils s’intensifient, qu’ils sont irréguliers, j’ai peur qu’il s’arrête. Je me retourne de l’autre côté pour qu’il ne soit plus en contact avec le matelas, cela me permet de l’entendre moins.
J’aime l’entendre un peu tout de même.”
Encore un qu’il faudra me prêter !!