Parfois, dans la vie, il faut prendre de grandes décisions sans savoir ce que nous réserve le destin. La vie d’adulte, quoi. Comme par exemple, regarder par sa fenêtre et y constater un brouillard épais, puis regarder la webcam au sommet du puy de Dôme, et y apercevoir des bouts de ciel bleu, puis déduire, en tapant du poing sur la table, bon sang mais c’est bien sûr, qu’il y a une mer de nuages au sommet, et enfin décider de sauter dans sa voiture, après avoir pris soin de troquer son pyjama contre un jean et une doudoune, pour filer au pied du volcan. Tout en se disant qu’on échappera aux gilets jaunes (lecteur qui vient du futur, souviens-toi des gilets jaunes du 17 novembre 2018).
La première contrariété c’est d’arriver en gare seulement 10 mn après le départ du premier train, alors qu’on est en basse saison et que le prochain est 1h plus tard, et qu’on n’a même pas été emmerdé par les gilets jaunes. Ce qui laisse le temps d’admirer… le brouillard épais de plus près. Mention spéciale au gentil monsieur à la caisse qui tente de me dissuader de monter “non mais vous avez vu en haut?” en pointant l’écran diffusant l’image de la webcam. Oui j’ai vu. Toute façon j’ai un billet gratuit donc ça me coûtera un aller-retour pour des prunes et 1h de balade vivifiante dans le brouillard, voilà tout. J’assume.
La deuxième contrariété c’est d’enfin arriver en haut et de constater que c’est EFFECTIVEMENT dans le brouillard. Le chauffeur du Panoramique me l’a confirmé en montant, malgré les quelques trouées ensoleillées durant la montée.
Mais comme j’ai une heure à tuer au sommet avant la redescente du prochain train… ben je fais le tour, courageusement, avec mon bonnet et ma doudoune soigneusement fermée. Et FINALEMENT, ben c’est pas si pire. Bon, OK, on ne voit rien des puys environnants mais le ciel bleu est vraiment juste au-dessus et on a parfois de belles trouées, mais furtives à cause du vent qui brasse les nuages. C’était la première fois que j’étais là-haut avec une telle purée de pois et la sensation était très étrange, j’avais le vertige. Ne pas voir le vide me donnait le vertige. Ce blanc partout, ces sentiers que je connais par cœur et que je ne reconnaissais pas. Bonjour le grand n’importe quoi.
J’ai quand même réussi à faire quelques photos dont je suis assez fière. Comme quoi, il y a toujours quelque chose à tirer d’une situation défavorable. Ce sera la leçon du jour. “A médité”, comme on dit sur les réseaux sociaux des gilets jaunes.