Playlist girl power

Je vous propose une petite sélection d’artistes féminines à écouter. Elles sont 4 autrices, compositrices, interprètes, elles sont exigeantes, voire rares pour certaines. Elles sont classées de la voix la plus douce à la plus puissante et vous arracheront, je l’espère, quelques frissons.

Keren Ann

J’ai beaucoup, beaucoup écouté Keren Ann il y a fort longtemps, notamment à l’époque de ses collaborations avec Benjamin Biolay, quand elle chantait en français. Ensuite elle s’est mise à chanter en anglais, j’aimais toujours, mais moins. Je trouve que la voix de Keren Ann est particulièrement élégante en français, avec cette façon délicate d’ouvrir les voyelles, et puis ses textes sont d’une simplicité poétique telle que je prends un plaisir non dissimulé à entendre chanter en français (ce qui est rare).

Avec l’album “Bleue”, elle revient en français donc, et c’est merveilleux. Des orchestrations douces et cotonneuses accompagnent des paroles nimbées de mélancolie mais lumineuses. J’ai eu la chance de la voir chanter à La Coopé cette année, c’était la quatrième fois ! Vivement la prochaine.

▶️  http://www.deezer.com/album/85689952 

Suzanne Vega

C’est en divaguant sur Deezer que je suis tombée sur Suzanne Vega, dont je ne connaissais que ses deux titres emblématiques : Luka et Tom’s diner, qui figurent parmi les rares morceaux de mon adolescence que je peux réécouter sans rougir. C’était de grande qualité à l’époque, et ça l’est toujours. J’ai du coup découvert le reste (du moins une partie) de la discographie de Suzanne Vega et son style musical a très bien vieilli. Les orchestrations, les mélodies sont, pour la plupart, parfaitement audibles sans qu’on puisse les dater avec certitude. L’album Solitude Standing, sorti en 1987 et qui contient les deux plus gros succès de Suzanne Vega, mérite une écoute totale, pour la voix envoûtante, pour la diversité des textes et musiques, pour sa grande élégance intemporelle.  

▶️  http://www.deezer.com/album/124674 

Beth Gibbons

La voix, l’âme du groupe Portishead, alias Beth Gibbons, se fait aussi rare que désirable. L’annonce de cette collaboration orchestrale sur une pièce de Górecki, la symphonie n°3, était aussi inattendue qu’intrigante. Le filet de voix de Beth Gibbons sur une partition classique ? C’était sans compter sur l’acharnement, la patience et le talent de cette artiste exceptionnelle. Le résultat est à pleurer (d’émotion). Habituellement interprétée par une soprano, cette oeuvre entre dans une nouvelle dimension avec la voix de Beth Gibbons. Elle a travaillé dur, c’est certain. La voix est d’une pureté cristalline émaillée de quelques fêlures qui confèrent à l’oeuvre de Górecki une fragilité et une puissance émotionnelle extraordinaires. A chaque instant on s’attend à entendre la voix dérailler, chancelante, mais portée par un souffle vital, elle nous transporte loin, très loin. 

▶️ http://www.deezer.com/album/83823312 

En savoir + dans cet article du New York Times (en anglais)

Cette collaboration n’est pas sans rappeler les albums de Lisa Gerrard, la voix féminine du groupe Dead Can Dance qui s’est, dans sa carrière solo, prêtée à de nombreuses productions avec des orchestrations classiques. 

Lisa Gerrard

Du coup, hop, elle rejoint cette playlist féminine, car elle le mérite et surtout, je l’ai tellement écoutée que certains albums sont liés à jamais à certaines périodes de ma vie. Fondatrice du groupe Dead Can Dance avec Brendan Perry (vu en concert cette année en solo), pour finir sur des B.O prestigieuses de films, en passant par un album chanté en araméen, Lisa Gerrard trace depuis les années 1980 une route bordée de paysages fantastiques, d’univers sombres autant que lumineux, avec cette voix si particulière, ensorcelante. 

The mirror pool. J’ai dû écouter cet album 1000 fois et en particulier le titre “Sanvean”

▶️ http://www.deezer.com/album/87454202 

A passage in time – compilation de titres de Dead Can Dance

▶️ http://www.deezer.com/album/105506