Brendan Perry & Hiver Pool à La Coopé

Un soir de pleine Lune, de super Lune, pouvait-on rêver mieux pour accueillir Brendan Perry et son aura mystique sur la scène de La Coopé ?

Brendan Perry c’est l’une des moitiés du groupe Dead Can Dance, groupe mythique des années 1980 et 1990. L’autre moitié c’est Lisa Gerrard, qui mène elle aussi une carrière solo de son côté. Ce qui, au total, représente 17 CD sur mes étagères. Il m’en manque, mais pas tant que ça. Ils ont tous tourné beaucoup, beaucoup sur la chaîne Hi-Fi de mes années étudiantes. Évidemment je n’écoutais pas Dead Can Dance dans les années 1980 car trop jeune, mais j’ai découvert je crois à la fin du lycée, puis m’en suis détournée sans trop savoir pourquoi, sans l’avoir voulu, avec l’entrée dans la vie active. Dead Can Dance est un nom lourd à porter, suspecté de tendances gothiques suicidaires ou de heavy metal underground, selon les interprétations hasardeuses de ceux qui ne connaissent pas. Pour les gothiques, il y en a peut-être eu (et même sûrement), on va pas se mentir, mais je n’en ai jamais fait partie, pas plus que les ami.es qui l’écoutaient à la même époque que moi. C’est une musique étrange, intemporelle, qui pioche dans tous les registres, de la musique tribale du monde entier à l’électronique, en passant par le chant lyrique ou le rock. Une musique à l’écriture complexe, à la diversité déroutante, à l’univers cinématographique parfois (Lisa Gerrard a fait plusieurs BO, dont celle de Gladiator), qui change d’un album à l’autre au gré des inspirations ethniques et technologiques du duo. Bref, il est temps que je me replonge dans ces 17 CD et que je les contemple du haut de ma vie d’adulte, et des émotions qui y sont associées.

Brendan Perry, qui a sorti deux albums solo, dont le dernier remonte à 2010, est donc venu à Clermont-Ferrand sans Lisa Gerrard mais n’a pas pu ne pas jouer quelques morceaux de la grande époque DCD, la plupart des spectateurs venant vraisemblablement pour ça (moi notamment). Accompagné d’une pianiste et d’un bassiste (tous deux excellents), il a présenté une set list plutôt déroutante, mixant des titres inédits aux rythmes chaloupés et à la tonalité très bossa (chantés en portugais il me semble), des morceaux plus représentatifs de ses albums solo et donc quelques morceaux de Dead Can Dance. J’étais juste au bord de la scène de la petite Coopé, emplacement idéal au possible. J’ai d’abord été saisie par le charisme du bonhomme lorsqu’il est entré sur scène, mais ce n’était rien comparé à ce que j’ai ressenti au moment où il a chanté ses premières notes. J’ai eu les larmes aux yeux à de nombreuses reprises à cause de cette voix qui n’a pas pris une ride, une voix grave et suave, qui n’hésite pas à monter dans les aigus pour nous achever d’émotion, une voix aussi puissante que douce, à la limite de l’incantation mystique. Parmi les “oldies”, il a joué les exceptionnels Severance (album The Serpent’s egg), The carnival is over (album Into the labyrinth) et Song to the Siren (première interprétation par les Cocteau Twins et reprise par Lisa Gerrard sur ?? Je ne l’ai pas retrouvée pourtant je sais que je l’ai écoutée (ou j’ai rêvé ?)). Peu bavard, Brendan Perry s’est essayé à quelques mots de français et s’est éclipsé après un tout petit rappel d’une chanson. Un concert qui a filé à la vitesse de la lumière, une faille spatio-temporelle envoûtante qui restera parmi mes plus grands moments de live.

(on notera sur sa page Facebook et son compte Instagram qu’il m’a piqué ma photo sans me créditer mais bon… c’était tellement bien que je lui pardonne ;))

https://www.brendanperry.com/

https://www.facebook.com/brendanperryofficial/

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La première partie était assurée par Hiver Pool, un groupe auvergnat que j’aime beaucoup. Je vous en avais déjà parlé car j’ai participé au financement de leur dernier album, donc j’étais évidemment ravie de les voir enfin sur scène. J’en aurais bien écouté un peu plus mais c’est ainsi, la loi des premières parties. Le duo distille une musique pop rock qui flirte avec l’électronique et qui se pare de paroles en français qui me font penser à Autour de Lucie ou Holden. C’est frais, élégant, et c’était une superbe mise en bouche avant Brendan Perry.

https://www.hiverpool.com

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Je suis ravie d’avoir partagé cet exceptionnel moment musical avec Bastien, et je ne félicite pas les quelques crétins avinés qui ont ponctué la soirée de leurs beuglements totalement inappropriés à la délicatesse des musiciens qui se sont succédé sur scène. Il y a un enfer pour vous, sachez-le.

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