La famille Asada

C’est à l’occasion du festival les saisons Hanabi, cycle consacré au cinéma japonais, que j’ai pu voir La famille Asada en avant-première. La sortie officielle est annoncée pour juillet 2022. La séance était présentée par Maïko Gotani, de l’association JANA (Japon Auvergne – Nippon Auvergne), que je n’avais pas vue depuis très longtemps ! Elle nous a parlé de l’importance du nouvel an au Japon, ainsi que de celle des photos de famille, qui ponctuent la vie de chacun, de la naissance à la mort. Les photos de famille, c’est le sujet au cœur de ce film de Ryôta Nakano. 

Le film s’ouvre sur la famille Asada, réunie autour du corps du père, pour les derniers hommages. Le fils cadet, Masashi, est évidemment en retard et se fait morigéner par son grand frère. D’autant plus qu’il arrive avec la photo encadrée du défunt, qui n’est pas du goût de son frère. Pour savoir pourquoi cette photo représente leur père en pompier alors qu’il était homme au foyer, nous faisons un bond dans le temps, jusqu’à l’enfance de Masashi qui se découvre une passion pour la photo au début de l’adolescence. C’est plus tard, au cours de ses études d’art, qu’il a une idée géniale pour un devoir à rendre : reproduire une scène familiale insolite de son enfance en photo. Cette mise en scène amuse toute la famille au point de multiplier les sujets, tous plus drôles les uns que les autres. Mais cela fait-il pour autant de Masashi un photographe de talent ? De galère en galère, il essaie de trouver sa place et lorsque la reconnaissance arrive enfin, nous sommes en 2011, année du tremblement de terre et du tsunami. Masashi va découvrir la véritable valeur des photos de famille. 

Le film précise qu’il est inspiré de faits réels. Comme ce film n’est pas encore sorti, je n’ai pas trouvé d’informations à ce sujet et c’est bien dommage. Si j’ai trouvé le début un peu long à se mettre en place, j’ai finalement adoré ce film. Les personnages sont tous terriblement attachants et on a envie de faire partie de chacune des photos de famille prises par Masashi. “Ce ne sont que des photos de famille” : cette réplique cinglante d’un éditeur mal inspiré est finalement le pivot de toute l’histoire. La famille Asada est un film qui interroge sur ces souvenirs qu’on garde précieusement : que disent-ils de nous ? Et surtout, que nous apportent-ils ? Masashi va le découvrir dans la douleur au milieu des ruines du tsunami. Arrêter le temps, garder les proches en vie, un petit peu, se raccrocher à une image, même un peu floue… et pour la famille Asada, se construire des souvenirs communs, dans la joie et le partage. 

J’ai adoré les photos de famille des Asada, les mises en scène sont géniales et très inspirantes, je serais prête à acheter le livre ! Quant à la fin du film… : pépite <3. Et restez bien pendant le générique de fin pour une nouvelle rasade de sourires (et pour éponger quelques larmes).