Escapade au lac de Vassivière 1/3 // L’île du CIAP

Le lac de Vassivière, vaste étendue d’eau artificielle de 1 000 hectares à cheval entre la Creuse et la Haute-Vienne, était un peu en haut de ma to-do list et ce pour plusieurs raisons. Déjà, c’est un lac, entouré de verdure et c’est en soi une raison qui se suffit à elle-même. Ensuite, l’île située au milieu du lac (grosso modo) abrite le Centre international d’art et du paysage (aka le CIAP), proposant des expositions d’art contemporain ainsi qu’un Bois de sculptures où de grands artistes ont installé une ou plusieurs œuvres, au fil des ans et depuis 1983. La petite particularité de cette île c’est aussi qu’au milieu (grosso modo bis repetita), passe la frontière entre Creuse et Haute-Vienne.

Donc go ! Nous sommes partis en direction d’Aubusson (celui de Creuse et de la tapisserie, pas celui du Livradois-Forez), sur une route que je connais comme ma poche. Et vlan, déviation dans la pampa sur des routes moisies pour cause de travaux ! C’est bien un truc qui n’a pas changé depuis que je prends cette route, depuis l’an de grâce 1997. La partie entre Aubusson et le lac est tout aussi technique, bien que particulièrement bucolique et j’avoue que j’étais contente d’arriver. Nous nous sommes garés sans difficultés juste en face du pont et sommes partis à l’assaut de l’île à pied.

(Clique pour voir la brochure en entier)
(Clique pour voir la brochure en entier)

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Dès l’arrivée sur l’île les visiteurs tombent sur les premières oeuvres parmi les 64 présentes à ciel ouvert et en permanence. Des petits plans sont disposés un peu partout sur l’île pour s’y retrouver car c’est un dédale de sentiers (non représentés sur la carto Google Maps) sur lesquels sont dispersées les œuvres.

Mais pour débuter la journée nous avons jeté notre dévolu sur le centre d’art et son exposition temporaire. L’exposition « Etre chose », visible jusqu’au 1er novembre, rassemble des œuvres dont l’intention est de perdre les visiteurs dans des représentations de formes vivantes qui se mêlent à des ensembles plus vastes et statiques. On ne sait plus très bien si l’on regarde un objet ou un personnage, humain ou animal. Si les œuvres du rez-de-chaussée et du sous-sol nous ont interpellés, nous avons eu plus de mal avec celles du dernier étage, manifestement plus cryptiques. Le centre d’art est divisé en deux parties : l’espace d’exposition, payant, et le phare, accessible gratuitement. Monter en haut du phare est à déconseiller aux âmes sensibles, les marches métalliques étant fixées directement aux parois et laissant allègrement admirer le vide en-dessous. Une fois en haut, la vue panoramique exceptionnelle fait oublier les peurs les plus primaires. Ou presque.

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Puis ce fut l’heure de déjeuner donc nous n’avons pas eu d’autre choix que de nous installer à la terrasse du Resto de l’île. J’avais lu des tas de commentaires catastrophiques sur Tripadvisor donc c’est non sans une certaine appréhension que j’ai passé commande du menu régional. Au final j’ai trouvé les commentaires assez injustes. La terrasse et la vue (côté lac et côté château) sont exceptionnelles, le contenu des assiettes était tout à fait correct (sauf peut-être la flognarde trop sèche), le prix un peu élevé mais bon, paye ta vue, et quant au service si décrié, il a été pour nous plutôt rapide et aimable (si l’on oublie la seconde bière commandée qui n’est jamais arrivée). Je ne peux pas leur tenir rigueur des guêpes envahissantes, et d’autant moins que de nombreux pièges étaient disposés sur le mur (contenant des spécimens franchement monstrueux jamais vu avant, brrrrr). Après, c’est le seul restaurant à proximité (sinon il faut repartir à pied, ou en bateau, vers d’autres rives) donc il est forcément pris d’assaut, expliquant peut-être certains débordements du personnel.

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Terrine de
Terrine de « cul noir » local, pâté de pomme de terre à la viande, flognarde aux pommes (17€ hors boissons)

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L’estomac bien rempli, une petite balade digestive ! En avant pour le bois de sculptures !

Nous n’avions pas l’intention de voir les 64 œuvres mais s’il y en a une qui ne devait pas m’échapper, c’est celle d’Andy Goldsworthy, l’un des précurseurs du land art. C’est donc dans cette direction que nous sommes partis mais notre premier émerveillement a été pour les sentiers. Se balader sur cette île est une véritable parenthèse enchantée. Chemins dans les sous-bois ou à ras de l’eau qui clapote, tout n’est que vert, bleu, soleil et félicité. De nombreuses mini-plages ou criques permettent de faire une halte méditative en regardant passer voiliers, barques de pêcheurs, planches à voile, canoës ou bateaux à moteur. Au détour d’un chemin, nous avons croisé la route d’une biche, qui s’est échappée (où ? sur un si petit espace) après nous avoir jeté un regard désapprobateur.

Réalisé sans trucage : quand les fougères font du land art avec la complicité du soleil...
Réalisé sans trucage : quand les fougères font du land art avec la complicité du soleil…

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Et puis les œuvres. Celle d’Andy Goldsworthy a largement été à la hauteur de mes espérances. Une gigantesque arabesque de pierre s’étend de la forêt jusque dans l’eau, on la frôle comme dans un labyrinthe et je n’ai qu’un regret, que le lieu n’offre pas de point de vue un peu en hauteur pour embrasser l’oeuvre dans sa totalité. D’autres œuvres ont retenu notre attention et notamment celles de Kimio Tsuchiya, un Japonais. Je retiendrai également cette oeuvre éminemment insolente « Toilet on the mountain » de Ilya et Emilia Kabakov. Une cabane contenant deux trous façon toilettes sèches, sans porte et offrant une vue panoramique imprenable sur le lac. Notez que dans le trou de gauche, j’ai vu ce qui ressemblait à du papier toilette. Certains ont manifestement pris le titre de l’oeuvre au pied de la lettre (et pour info, il y a des toilettes publiques non loin du château).

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Sur l’île vous trouverez également un boulanger traditionnel qui fait des démonstrations de cuisson dans un four artisanal, une ferme avec moutons, ânes, volatiles de toutes sortes, une boutique de souvenirs et un coutelier. De quoi passer une bonne journée à flâner de découverte en découverte dans ce petit paradis de verdure.

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Dans un deuxième article, je vous raconte mon escale à l’hôtel du Verrou à Nedde puis dans un troisième, la belle randonnée sur la presqu’île de Chassagnas.

5 Comments

    1. @KIKI : oui, j’en parle dans mon dernier article. Malheureusement ils étaient à l’arrêt le 2e jour de mon séjour, probablement pour cause de grand vent ce jour-là. C’est vrai que ça manque de sommets mais venant d’Auvergne (mais originaire de Creuse), j’ai malgré tout trouvé ce séjour très dépaysant et reposant.

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