Dernière partie de mon périple en terres limousines au lac de Vassivière. Après la découverte de l’île du CIAP et de ses œuvres dispersées dans la nature, et une charmante soirée suivie d’une nuit à l’hôtel Le Verrou à Nedde, retour au lac pour une grande balade dans la nature.
Je vous remets la petite carte… au départ je voulais faire le circuit orange (of course), le tour du bois de Crozat. Bon OK, pas parce qu’il était orange mais parce qu’il promettait un joli point de vue sur le lac, depuis le puy de Crozat, point culminant de la Haute-Vienne avec ses 777 m (quand on vient d’Auvergne, ça fait un peu rigouler mais bon, ne nous moquons pas !). Finalement on a fait le circuit jaune, le tour de la presqu’île de Chassagnas, avec un haut point de vue également mais aussi un petit détour par une petite île. Prometteur non ?

En venant de Nedde, il a fallu tournicoter un moment autour du lac pour enfin atteindre le parking, en passant notamment sur le barrage (faut serrer un peu les fesses, une seule voiture peut s’engager et le pont est long). Depuis ce parking, on peut accéder à… la plage naturiste du lac, bien planquée mais disposant d’un balisage rigolo.
Nous avons suivi pendant quelques centaines de mètres et dans les sous-bois le chemin de cette plage avant de bifurquer pour continuer notre randonnée, tant pis pour les potentiels gens tout nus qu’on aurait pu zieuter. Une fois sortis de la forêt, il était temps de se lancer à l’assaut de l’île de Vauveix. Pour cela il faut pénétrer dans une lande peuplée de moutons un peu farouches, et descendre vers l’île tant convoitée. Au bout du chemin, un ponton de bois serpente au-dessus d’une langue de sable et mène à l’île. Pourquoi un ponton puisqu’il y a un banc de sable me direz-vous ? Et bien le pôle tourisme de l’île de Vassivière m’a apporté la réponse sur l’une de mes photos Instagram : en principe l’eau arrive bien jusqu’au pont mais ça ne vous aura pas échappé, il a fait très chaud cet été. Le niveau du lac a naturellement baissé. Ce qui est rigolo, c’est que Google Maps a actualisé les images satellite de la zone cet été et on voit très bien le banc de sable en vue aérienne.
Bref, ce pont, ce sable, cette île… me voilà Robinson Crusoë. Laissez-moi là, partez, je refuse de retourner à la civilisation. La preuve, c’est qu’en faisant le tour de l’île j’ai repéré un arbre superbe dans lequel installer ma cabane. Partez je vous dis ! Leave me alone ! Bon on rigole mais cette petite île est charmante, recouverte par les bois, et il est difficile de s’en arracher. J’y ai laissé ma trace en empilant quelques cailloux sur la plage. I’ll be back !

Il faut repartir par le même chemin, évidemment. Le ponton magique, la lande moutonnée, refermer soigneusement la barrière métallique et exhaler un dernier regret avant d’attaquer la montée vers le sommet.
Le chemin grimpe à découvert pendant un moment, permettant une vue imprenable et sur l’île de Vauveix (snif snif), puis de nouveau les sous-bois avant d’arriver au sommet où se trouve un gros tumulus. De là-haut on aperçoit l’île de Vassivère et le long pont traversé la veille pour aller au CIAP. C’est beau mais il faut déjà redescendre. Le chemin plonge de nouveau dans les sous-bois pour rejoindre le niveau de l’eau. C’est ainsi que nous avons suivi le sentier, à la fraîche, bercés par les clapotis de l’eau à quelques centimètres de nos pieds. De ce côté de la presqu’île, on aperçoit les rives de l’île du CIAP et on voit très bien l’oeuvre de Jean-Pierre Uhlen, orange vif. Une dernière partie de sentier dans la forêt et loin des rives et c’est déjà le moment de regagner le parking.

Que c’était beau !
Mais on a faim !
Nous avions décidé de déjeuner à Vauveix (pas sur l’île, dans le bled du même nom), aux Délices du lac. Nous y sommes arrivés, le temps de faire le trajet en voiture (virages, tout ça…) vers 13h. Aucun problème pour nous accueillir, nous avons été installés en terrasse (avec les guêpes, nos nouvelles amies limousines). Nous avons testé le burger local, contenant de la viande limousine, de la tome limousine et de la moutarde violette au moût de raisin. Je l’ai trouvé très bon et notamment cette moutarde au goût particulier (j’en ai une similaire de Charroux dans mon placard, non ouverte encore). En « dessert » nous avons voulu la planche de fromages locaux : tome, chèvre et… bleu d’Auvergne. Pas dépaysés ! Le restaurant propose une carte de vins au verre plutôt bien garnie et qualitative. Le service était charmant et rapide. Le cadre est bucolique à défaut d’être panoramique, vous n’aurez pas de vue sur le lac depuis ce restaurant.
Alors ensuite nous voulions prendre le bateau-taxi. Parce qu’au lac, on peut prendre gratuitement des bateaux-taxis pour rallier des points éloignés. La veille nous n’en avions pas eu l’occasion, ayant passé toute la journée sur l’île du CIAP, mais avions pris la résolution de tester le bateau le lendemain. Nous nous sommes donc rendus à Broussas-plage pour tomber devant… un panneau « hors-service ». Damned ! Aucune autre explication mentionnée, nous en avons déduit que le vent assez coriace qui sévissait depuis le matin avait eu raison de ces petits bateaux rectangulaires. Grosse déception pour ma part. Nous avons traîné sur le bout de plage à côté du ponton d’embarquement, trempé nos pieds dans l’eau fraîche et pris le soleil (gratiné pour moi) avant de décider de partir vers d’autres contrées.
J’avais repéré le village de Peyrat-le-Château, nous y avons fait un tour express avant de décider de repartir vers l’Auvergne, mais cette fois via la Corrèze et non via Aubusson comme à l’aller.
La route est bucolique à souhait, mais tortueuse, j’ai pas rigolé tout le temps. Nous avons fait une petite pause à Ussel. J’ai trouvé le centre historique plutôt joli mais quasi désertique en ce samedi après-midi (à part pour les voitures, qui elles, circulaient en nombre). La porte d’entrée de l’Auvergne est plutôt sympa en termes de vue, sur l’ancienne N89 (je hais les autoroutes, je l’ai déjà dit, je le répète), j’étais contente de revoir mes volcans.
Sortilèges des îles… quelles qu’elles soient, même toutes petites, elles offrent une émotion qui leur est propre!
Encore une fois, ta description enlevante est accompagnée de parfaites photos pour illustrer et faire rêver. Tant de petits paradis souvent tout proche, et que la plupart des gens ne voient pas. Parmis mes souvenirs impérissables, mes inombrables arrêts, quasi systématiques, dès que je voyais une île « abordable », lorsque je naviguais à la voile avec mon fils. À chaque fois, c’était une aventure à la « Tom Sawyer »! (Mark Twain a depuis longtemps irrémédiablement corrompu mon esprit!). On ancrait le voilier, grimpait dans l’annexe et partions à l’abordage. Pure magie à tout coup! :-)