Chaque année le festival Videoformes, festival des arts numériques, nous propose de belles installations dans plusieurs lieux d’expo de Clermont. Je n’en ai pas fait le tour complet mais disons que j’ai vu les principales. Petit tour d’horizon des œuvres qui m’ont particulièrement marquée. Toutes ces œuvres sont visibles jusqu’au 31 mars 2018, ne tardez pas !
Pour un aperçu des œuvres en mouvement, je vous ai compilé quelques images vidéo, quelques explications arrivent ci-dessous :
Galerie Claire Gastaud
J’ai retrouvé ici le travail de Samuel Rousseau, qui m’avait tant plu dans l’édition 2014 du festival (relire). La galerie expose plusieurs œuvres, tout aussi hypnotiques les unes que les autres, poétiques ou angoissantes. L’artiste explore toutes sortes de supports, comme la lauze ou des galets, ou des matériaux plus techniques, pour accueillir ses images et ses jeux de lumière. On notera que l’installation façon grotte préhistorique fait écho (de manière tout à fait fortuite) à un film de Clément Cogitore présenté au FRAC, juste en face de la galerie (courez-y également).
Chapelle de l’Oratoire
Cette petite chapelle sert désormais régulièrement d’espace d’exposition, en particulier pour le festival Videoformes. Cette année encore elle accueille une oeuvre superbe et, chose que j’apprécie tout particulièrement, interactive. Flora (tel est son nom), de Philipp Artus, invite le spectateur à actionner des curseurs sur une tablette tactile, qui provoquent les contorsions d’ondes sinusoïdales dans l’image projetée. Lignes souples ou plus cassantes, ondulations douces ou quasi stroboscopiques, chacun explorera à son goût les infinies combinaisons possibles. On a du mal à décrocher !
Salle Gilbert-Gaillard
Plusieurs œuvres sont exposées ici et j’avoue ne pas avoir été séduite par toutes. Je n’en retiendrai ici que trois.
Phyllis Baldino et ses écrans mystérieux, qui diffusent aléatoirement des images fixes sans grand intérêt, et de temps en temps, un clip plus intéressant. Sauf que le spectateur ne peut pas voir les écrans, disposés en cercle, tous en même temps. Il ratera donc peut-être quelque chose sans le savoir. Une belle allégorie de notre civilisation de l’infobésité.
Scenocosme propose un écran textile souple, tactile, qui invite le spectateur à caresser des visages qui se transforment sous l’effet du geste, se superposent pour créer de nouvelles physionomies. Il y avait un miroir en face, je n’ai pas su s’il faisait partie de l’oeuvre… j’ai considéré que oui.
Histoires d’herbiers est une réalisation du Service université culture, sous la direction de l’artiste vidéaste clermontoise Anne-Sophie Emard. On se croirait dans Harry Potter, avec ses journaux animés et ses livres de magie noire. Placé dans un meuble fermé garni de toutes sortes d’objets en lien avec la botanique, il semble en train de fomenter un mauvais sort…
Chapelle de l’Hôpital général
Trois œuvres se partagent le bel espace de cette chapelle, dont les vitraux doivent crier au blasphème tant certaines sont un peu sulfureuses. Des avertissements figurent d’ailleurs sur deux d’entre elles, pour des raisons de nudité et de scènes un peu égrillardes. Rien de bien méchant cependant, notamment pour celle de Bob Kohn, qui dissèque l’image et la démultiplie pour en faire un tout hypnotique. Rien de méchant non plus pour l’oeuvre d’Alessandro Amaducci, où les corps se mêlent aux éclairs orageux tout autour de la pièce.
Retrouvez l’ensemble des expositions et leurs descriptifs à cette adresse
http://festival2018.videoformes.com/expositions