Bagnols-les-Bains & Les chemins Francis
La source du Tarn
4 juillet 2018 – 18 km
Col de Finiels > Salarials > Source du Tarn
Le bus nous amène jusqu’au col de Finiels, non loin de la station du Bleymard. D’ailleurs, nous empruntons ce qui est, en hiver, lorsqu’il y a de la neige, une piste de raquettes. Sauf que là, point de neige mais des fleurs d’arnica partout, éclatantes. C’est une année à arnica, paraît-il. Il y a aussi des raiponces, des pieds de chat (jolie plante blanche qui ressemble à des coussinets de potichat (je suis très fière de ma photo d’ailleurs, non retouchée)). Très vite la vue se dégage sur des paysages splendides, des pierriers, puis nous arrivons au hameau de Salarials, avec son potager rigolo peuplé d’épouvantails. Des Aubrac nous indiquent la route de L’Hôpital où se trouve un ancien moulin et de belles bâtisses dont l’une se fait refaire la toiture. Dans le Parc National des Cévennes, on ne rigole pas avec l’architecture traditionnelle, les toits de lauze sont obligatoires. Notre spot pique-nique nous attend un peu plus loin, près du petit pont du Tarn et là c’est un peu la déception. C’est splendide, hein, ce petit pont de pierre, l’eau qui s’écoule paisiblement, mais le spot est accessible en voiture donc évidemment nous ne sommes pas seuls à casser la croûte ici. Ce n’est pas le périph’ non plus, en ce tout début juillet, mais j’ai toujours tendance à penser que ce genre d’endroit doit se mériter et puis disons-le franchement, les voitures garées dans ce petit paradis c’est juste moche. Pique-nique avalé, nous en profitons pour nous déchausser et pour tremper nos pieds échauffés dans l’eau fraîche mais il faut repartir et crapahuter dans un pierrier qui longe le Tarn, qui est de moins en moins large au fur et à mesure de notre progression. Les paysages sont somptueux et arborent des airs de paradis perdu, notamment avec ce petit bassin naturel à l’eau transparente, à côté duquel se prélasse un couple que je maudis, avec ces tourbières où s’épanouit la droséra, petite plante carnivore. Plus nous progressons, plus le paysage se fait lunaire, jusqu’à cette immense steppe verte, un peu spongieuse, car nous ne voyons plus vraiment le Tarn, dont le filet s’est réduit jusqu’à disparaître tout à fait sous la végétation. Nous avançons avec précaution dans ce milieu humide et piégeux, jusqu’à une flaque qui pourrait sembler banale au premier regard mais qui est en fait la source du Tarn. C’est la première fois que je vois la source d’une rivière et ça a quelque chose d’émouvant, de primitif, surtout dans ce décor grandiose et sauvage. Et en plus il y a des linaigrettes.
Nous redescendons en bus à Bagnols-les-Bains, nous sommes un peu en retard pour le spa mais qu’importe. Après le dîner, ma balade digestive m’amène à la source du village (la froide, car il y a la chaude également), dont on nous a déconseillé de remplir nos bouteilles pour les randos (au risque de devoir faire un arrêt technique urgent dans les fourrés), mais que, téméraire, je goûte quand même, pour la science. Bon, elle n’a pas de goût particulier, la traître. J’ignore s’il y a un lien mais un orage a éclaté à 23h. Au petit matin, il n’en restait rien.
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