
Livre lu en buvant un thé vert matcha et en écoutant l’album Tripping with Nils Frahm dont la durée correspond à peu de choses près au temps nécessaire pour terminer Touiller le miso. J’aurais pu boire une soupe miso au lieu d’un thé vert mais c’était pas la bonne heure. Je vous avais déjà parlé ici de Petites coupures à Shioguni, polar écrit et dessiné par Florent Chavouet. Je ne vous avais pas parlé (ou si peu) de Tokyo Sanpo et Manabeshima, leur lecture étant probablement antérieure à la création de ce blog, c’est dire si ça date.
Avec Touiller le miso, Florent Chavouet revient au carnet de voyage, en racontant deux séjours au Japon sur fond de découverte du saké et des petites échoppes où on le déguste. Ce carnet est aussi l’occasion de s’essayer au haïku, genre poétique qui sied parfaitement au talent de l’auteur à saisir la délicatesse des objets du quotidien mais qu’il a choisi de traiter essentiellement sur le ton de l’humour. Il s’opère donc un décalage troublant entre le mot et l’image. Car ce qui caractérise souvent les dessins de Florent Chavouet, c’est sa capacité à saisir la lumière. J’aime particulièrement ses clairs-obscurs, ses fenêtres éclairées dans la nuit noire, où dansent des ombres, ses ruelles désertes. Mais Florent Chavouet c’est aussi le foisonnement de détails lorsqu’il s’attaque à une vue “plafond” à 360° sur une pièce, à une carte de quartier ou à un plan de table de restaurant à comptoir. Flou artistique mélancolique et précision de cartographe se répondent aux fil des pages, pages qui d’ailleurs sont d’une très grande qualité, comme toujours chez les éditions Picquier. La reliure est superbe, les pages à déplier parfaites, le grammage et le velouté du papier idéalement adaptés aux traits et couleurs du dessinateur.
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www.editions-picquier.com/auteur/florent-chavouet
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