Parce que la météo n’était pas à la fête (c’est peu de le dire), parce que les circonstances non plus, et parce que l’art sera toujours le dernier refuge pour fuir efficacement la connerie, je partage ici mes (re)découvertes de mes vacances de Noël. Littérature, musique, films, émissions de radio, voici quelques recommandations à consommer sans modération.
Littérature 📚
Dans la combi de Thomas Pesquet, par Marion Montaigne. J’en parle plus précisément dans un article (clique là). Le double-effet kiss cool d’une aventure scientifique et humaine incroyable racontée avec un humour potache qui n’oublie pas d’être fin et intelligent.
Le Gourmet solitaire, par Jirô Tanigichi et Kusumi. J’en parle également plus précisément dans cet article (clique ici). L’univers de Taniguchi est TOUJOURS la meilleure réponse au brouhaha de ce monde. Une divagation gourmande et poétique au cœur du Japon.
Deux idées du bonheur, de Luis Sepúlveda et Carlo Petrini. Si je n’ai pas été particulièrement sensible au discours politique spécifique à l’Amérique du Sud (par manque total de connaissance en la matière, je l’avoue humblement), je salue la démarche de recherche du bonheur et l’initiative “slow life” des auteurs, tous deux passionnés de gastronomie et de justice sociale. Merci à la personne qui me l’a prêté ;)
Voutch. J’avais demandé au père Noël quelques albums de Voutch, dont je croise parfois les illustrations ici ou là. Observateur implacable de nos travers et de la stupidité de ce monde, Voutch nous saisit à chaque image avec ses fulgurances aussi absurdes que crédibles. J’aime particulièrement le trait, allongé jusqu’au vertige dans ces salons bourgeois ou ces salles de réunion dont la froideur le dispute à celle des protagonistes. On rit jaune mais on rit quand même, il n’y a plus que ça à faire, parfois. Tous ses dessins sont visibles sur son site, faites-vous plaisir.
Cinéma 🎬
Charlie et la chocolaterie, de Tim Burton. Revu pour la euh… troisième, quatrième, plus ? fois. Je me souviens très peu (plus du tout, à dire vrai) du roman de Roald Dahl, lu pendant mon enfance, mais j’aime beaucoup cette interprétation, aussi poétique que terrifiante, aussi moralisatrice qu’attendrissante.
Amélie Poulain, de Jean-Pierre Jeunet. Revu pour la… je ne compte plus. Difficile à croire que ce film a presque 20 ans, il n’a pas pris une ride et je le revois à chaque fois avec un plaisir renouvelé. Qualité des dialogues, intelligence des sentiments, personnages hauts en couleurs, musique parfaite, casting de rêve, réalisation brillante… le succès de l’époque était largement mérité et je trouve que tout ceci se bonifie avec le temps.
Boyhood, de Richard Linklater. Je n’avais pas revu ce film depuis sa sortie en salle, même si je possède le DVD chez moi (relire mon article). La faute peut-être à sa longueur, 3h de fresque familiale tournée en temps réel durant 12 ans, qui passent pourtant très vite. J’ai de nouveau pris un grand plaisir à le voir, fascinée par cette audace incroyable de réalisation, et touchée par l’évolution de Mason, ce garçon qu’on voit grandir de 6 à 18 ans et de sa famille.
Mais qui a tué Pamela Rose ? Alors oui, j’avoue, je n’avais jamais regardé ce film. Pourtant très bonne cliente de l’humour de Kad et Olivier, je n’avais jamais franchi le pas de ce long métrage. Casting extraordinaire avec de minuscules rôles incarnés par des gens qu’on aurait aimé voir un peu plus, humour à deux balles comme j’aime, intrigue mince comme du papier bible mais on s’en fout. J’ai passé un bon moment, j’ai bien rigolé et c’est tout ce qui compte.
Un conte peut en cacher un autre. C’est en tombant sur une discussion sur Twitter entre deux illustrateurs que j’ai eu connaissance de ce film d’animation qui passait un matin à la télé. Encore un film tiré d’un roman de Roald Dahl ! Qui s’est amusé à mixer les contes les plus célèbres pour nous en livrer un tout neuf. Quand le Petit chaperon rouge rencontre Blanche-Neige, et les 3 petits cochons… ça dépote ! Et tout en rimes s’il-vous-plaît ! J’ai adoré.
Les temps modernes, de Charlie Chaplin (1936). Ce qui est stupéfiant, c’est que plus ça change, plus c’est pareil. Travail à la con, rentabilité, licenciements, pauvreté… on n’est pas dépaysés, 80 ans après.
West side story. J’ai triché, j’ai éteint la télé avant la fin. Au moment où on a deux cadavres au milieu de la nuit, et où Maria commence à couiner sur la rambarde au clair de lune. Je n’aime habituellement pas les comédies musicales mais celle-ci est une des rares que je supporte. A tel point que seules les chansons arrivent à maintenir mon attention. Mais c’est trop long. J’ai également noté (le dernier visionnage remonte au siècle dernier) l’extraordinaire réalisation, les cadrages, les lumières… c’est un film superbe.
Musique 🎶
J’ai fait l’acquisition il y a quelques semaines d’un abonnement Deezer. Objectif : partir plus facilement à la découverte d’artistes inconnus de moi, classiques ou nouveaux. J’utilise l’appli quand je suis en balade, et ma Freebox me permet de me connecter à mon compte (et d’avoir la fonction “karaoké” sur mon écran de télé #LOL). Il faut dire que mon vieux lecteur de DVD et le boîtier Freebox renâclent de plus en plus à lire ma collection de CD, ça devient compliqué pour moi d’écouter la musique que j’aime (et que j’ai payée, re #LOL, merci l’obsolescence programmée). Du coup, je re-paye chez Deezer. Arf. Bon mais pas que, j’y ai aussi fait de belles découvertes.
High Highs. Je possédais 2 titres de ce groupe australien dans ma bibliothèque de MP3, probablement sortis d’une ou plusieurs compils du magazine Magic (à l’époque où ils en faisaient) et à force de les entendre dans mon baladeur en mode random, j’ai fini par écouter les albums en entier. J’aime tout particulièrement l’album Open Season, aux sonorités douces et oniriques.
First Aid Kit. Coup de cœur immédiat dans une complil “folk” proposée par Deezer, My silver lining m’a conduite à me pencher sur la toute jeune carrière de ces deux sœurs suédoises, comme sorties d’une faille spatio-temporelle en provenance des années 1970. On pourra crier au déjà-vu, déjà-entendu, de cette musique folk vintage à la facture très traditionnelle, mais il n’empêche que ça fonctionne, c’est frais et efficace, et on ne peut que s’incliner devant tant de talent, si tôt.
Juliette Armanet. J’avais vaguement entendu son titre “L’amour en solitaire” sur France Inter mais c’est surtout lors de son passage dans l’émission d’Eva Bester, “Remèdes à la mélancolie” que je ne loupe désormais plus le dimanche matin, que j’avais été séduite par cette jeune artiste française. Ecriture complexe, sens de la mélodie, diversité des compositions, voix envoûtante, et finesse de l’esprit… elle sera en tournée à Clermont le 20 mars et je pense que j’irai faire un tour à la Coopé à cette occasion.
Radio 📻
J’ai beaucoup écouté la radio étant adolescente. Un peu étant étudiante. Plus du tout ensuite. Voilà maintenant quelques mois que je m’y remets mais finies les radios musicales, je suis fan de France Inter. Et accessoirement j’officie comme chroniqueuse sur France Bleu Pays d’Auvergne mais c’est une autre histoire.
Je fais mon repassage le dimanche matin en compagnie d’Eva Bester et ses Remèdes à la mélancolie.
Et j’ai pris le temps pendant ces vacances de découvrir de nouvelles émissions que je n’ai pas l’occasion d’écouter en live et notamment Affaires sensibles (même si c’était des rediff). Je vous recommande l’écoute hallucinante du récit du drame Vincendon et Henry, en 1957. Drame qui a conduit à l’organisation des secours en montagne. Glaçant dans tous les sens du terme.
J’en profite (placement produit ahah) pour dire qu’en plus de ma chronique ponctuelle à France Bleu dans le Coin des blogueurs à 7h20, je fais partie des « bouquineurs » qui interviendront dans une nouvelle rubrique cette année, toujours dans la matinale de Patricia Farat (<3) à 8h40. Premier passage le 9 février prochain.
« Un conte peut en cacher un autre » est en replay sur France 3 pour encore 4 jours. (c’était dimanche matin)
Et pour la petite histoire, en allant vérifier à l’instant, j’ai vu qu’il y avait deux contes alors qu’il n’y en avait qu’un lors de ma première visite (il devait cacher l’autre…)