Le vallon des Parques

J’ai déjà lu plusieurs polars de Sylvain Forge, dont deux qui se passent à Clermont-Ferrand (Sous la ville et Parasite). L’auteur est originaire de la région, voilà pourquoi il aime situer certaines de ses enquêtes en Auvergne. C’est le cas pour ce Vallon des Parques, qui se déroule à Vichy, Clermont-Ferrand et dans la Montagne bourbonnaise entre 1943 et 1945. 

Dans le chaos de la guerre, comme s’il était besoin d’en rajouter, des cadavres atrocement mutilés de petites filles sont retrouvés dans la campagne bourbonnaise. André Lange, désormais directeur de la Sûreté à Vichy, est chargé par les autorités de faire toute la lumière sur cette affaire qui incommode tout le monde, à commencer par les Allemands. D’ailleurs, si le coupable pouvait se trouver opportunément parmi les groupes planqués dans le maquis bourbonnais, ça arrangerait tout le monde. Si dénicher un animal féroce ou un assassin pervers est en soi compliqué, ça l’est encore plus lorsqu’il faut composer avec les Nazis, les milices, les Résistants, les légendes locales… et tout ce que cela comporte de mensonges et d’entraves possibles à l’enquête. Lange fait appel à d’anciens collègues, éparpillés et déclassés depuis le début de la guerre, mais qu’il croit capables de résoudre cette enquête. Paul, Elias et Lucien sont donc réintégrés et chargés de mettre un terme à ces morts d’enfants. Leur parcours personnel, leur inclinaison naturelle à désobéir à l’autorité et leurs liens dangereux avec toutes sortes de personnages vont certes les faire avancer dans leurs investigations mais aussi leur attirer pas mal d’ennuis, c’est le moins qu’on puisse dire. Ce qu’ils vont découvrir va dépasser tout ce qu’ils auraient pu imaginer. 

Ce roman est difficile à résumer car il est extrêmement riche (plus de 500 pages pour l’édition poche Toucan) et repose beaucoup sur le contexte de la Seconde Guerre Mondiale. Il s’agit bien sûr d’un roman, d’une fiction, mais Sylvain Forge a nourri son récit de références historiques particulièrement documentées sur l’Occupation, sur Vichy et son organisation à cette période. On trouve également une large évocation du site de Glozel, à Ferrières-sur-Sichon. Je n’y suis jamais allée mais je sais que le site est surtout connu pour sa controverse au sujet de sa réalité historique (voir liens en fin d’article, c’est assez passionnant et interminable). Bref, mystification ou trésor archéologique, peu importe, c’est un terreau particulièrement fertile pour un polar et Sylvain Forge a su en tirer parti. 

J’ai bien aimé ce roman, notamment pour son contexte historique ainsi que pour les personnages principaux et leurs valeurs. En revanche il a le défaut de ses qualités : il y a beaucoup, beaucoup de choses qui se passent en parallèle de l’enquête sur les meurtres d’enfants et j’ai de plus été gênée par un problème de temporalité, avec des ellipses durant lesquelles il semble ne pas s’être passé grand-chose alors que le contexte, justement, implique que certaines actions aillent vite. Bref. Au final, l’enquête sur les morts de petites filles n’est qu’un prétexte pour évoquer plein d’autres choses : l’Occupation, la Résistance, les Nazis et leurs théories tordues sur les races…qui changent des thèmes auxquels j’étais habituée avec Sylvain Forge, à savoir des sujets plus contemporains comme les technologies connectées ou les intelligences artificielles.

Quelques documents à lire sur Glozel

Le Monde évoque la controverse

https://www.lemonde.fr/culture/article/2007/12/26/vrais-et-faux-mysteres-archeologiques-a-glozel_993537_3246.html

Résumé de l’histoire sur l’INA avec des documents vidéos

https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/glozel-l-affaire-dreyfus-de-l-archeologie/

L’énorme page Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Glozel

Le site du musée de Glozel

http://www.museedeglozel.com/ 

La Montagne évoque le roman et les inspirations de Sylvain Forge

https://www.lamontagne.fr/vichy-03200/loisirs/sylvain-forge-un-auteur-inspire-par-la-memoire-de-vichy_12692926/

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1 Comment

  1. Bonjour Ghislaine,
    Je ne sais pas si je dois retenir la lecture de ce roman dont l’intrigue et la période semblent passionnantes ou la polémique liée à la découverte des artefacts du site de Glozel que je découvre grace à tes liens (et qui semble tirée par les cheveux à la lecture des différentes sources que tu cites en fin de chronique). En tous les cas, merci beaucoup pour ces découvertes, tes billets sont eux aussi passionnants.
    Olivier.

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