Sylvain Forge revient avec un polar qui se déroule une nouvelle fois à Clermont-Ferrand ! Je vous avais déjà parlé de “Sous la ville”, une histoire de meurtre au CROUS, d’urbex et de toutes sortes de lieux bien connus des Clermontois. Son dernier roman, “Tension extrême” se passait à Nantes et j’avais beaucoup aimé en raison de la place accordée aux technologies connectées et leurs dérives possibles.
Dans « Parasite », Sylvain Forge nous présente une nouvelle intelligence artificielle, dénommée Valmont. Et c’est Marie Lesaux, déjà rencontrée dans “Sous la ville”, qui se voit confier les manettes, et les lunettes connectées, de ce nouvel outil top secret, objet de surveillance très rapprochée de la part des autorités. Elle sera assistée par l’un de ses concepteurs, Ethan Milo, un rescapé d’un attentat qui se déplace désormais en fauteuil roulant. Valmont, ou Val pour les intimes, a ingurgité tous les rapports d’enquêtes, tous les documents, toutes les datas possibles et imaginables afin de les rendre disponibles à tout moment. Les points forts de Val : formuler des hypothèses et grâce à des algorithmes, trouver des liens entre plusieurs données afin d’orienter l’enquête et les recherches, et aussi modéliser des scènes en réalité augmentée comme si elles étaient réelles. Marie va en profiter pour faire travailler Valmont sur l’une de ses dernières enquêtes : une fillette morte après être tombée de la tour du quartier Saint-Jacques où elles vivaient, la fillette… et Marie. Sauf que cette enquête n’est pas du goût de son supérieur. Marie et Ethan vont devoir ne compter que sur eux-mêmes, et Valmont bien sûr, pour élucider cette affaire, bien plus complexe qu’il n’y paraît car les suicidés s’accumulent de façon effarante. Le Malawi, des pratiques tribales abjectes, une plante mystérieuse vont faire cogiter Valmont et courir les enquêteurs au-delà de ce qu’ils auraient pu imaginer. Difficile d’en dire plus sans divulgâcher le roman (j’aime ce mot), donc je m’arrête ici pour le pitch.
C’est un roman plutôt court, très rythmé et j’avoue que j’en aurais bien repris une petite louche car j’ai trouvé que tout était allé assez vite. Et puis on retrouve évidemment bon nombre de références à Clermont-Ferrand : de la muraille de Chine à Cournon, en passant par le muséum Henri Lecoq. La ville est peut-être, du moins il me semble, moins présente que dans “Sous la ville” mais c’est toujours aussi étrange de lire un récit de fiction qui se passe sous mes fenêtres.
Sylvain Forge est un grand passionné de nouvelles technologies et de science et comme d’habitude, tous les éléments clés de ce roman sont inspirés de faits réels. Quelques pages de notes à la fin viennent rajouter une bonne couche d’angoisse, bien réelle, à celle de l’intrigue de sa fiction. N’allez pas lire ces notes avant le roman, gardez-les pour la fine bouche, vraiment. Pour ma part, je suis tombée, très exactement le jour où j’ai terminé le roman, sur un article qui lui faisait particulièrement écho. De quoi donner des sueurs froides à tous les hypocondriaques de l’univers, dont je fais partie. Je vous invite à lire cet article où il est question de chat, de maladie mentale, de pulsions suicidaires (et je vous souhaite une bonne nuit, mouahahahaha).
“Un épisode neigeux s’était abattu sur tout le Massif central. Du sommet des volcans descendait un vent polaire qui charriait des rafales mêlées de grésil. Sur les toits de la vieille ville, les ardoises recouvertes d’une pellicule blanche contrastaient avec la noirceur des murs, taillés dans des blocs de pierre de Volvic.”
https://www.fayard.fr/parasite-9782863744932
https://sylvainforge.webnode.fr/
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